La famille de Jean Fohrmann est une famille de cheminots[1], en effet, son père, Jacques Fohrmann, est un ouvrier pour les chemins de fer et sa mère est garde-barrière[2].
Il fait son école primaire à Dudelange, mais quitte l'école à 15 ans, en 1919, pour devenir apprenti-serrurier auprès des ARBED[1],[2]. Il y restera jusqu'en 1924[2]. Son activité militante débute à cette période, en adhérant au syndicat de métallurgie, puis, plus tard, au parti ouvrier luxembourgeois[2]. Il milite au sein de la Fédération des mineurs et ouvriers métallurgistes (BMIAV)[2]. La direction du syndicat sidérurgique l'envoie étudier à l'École ouvrière supérieure de Bruxelles en 1924[1],[2]. Il y reste en 1925 et 1926[2].
Après ses études, il revient au sein du parti ouvrier luxembourgeois au sein du service de propagande. En parallèle, il écrit pour le journal Escher Tagesblatt[2]. Son syndicat l'élit secrétaire de la section de Rumelange en 1928[2]. En 1932, il dirige la coopérative « La Syndicaliste » à Dudelange[2].
Il est ensuite élu secrétaire syndical de la CGTL en 1937[2].
Seconde Guerre mondiale
Lors de l'invasion en 1940, lui et sa famille sont évacués en France. Il n'y reste que trois mois puis retourne au Luxembourg reprendre son activité syndicale
[3]. Il est démis de ses fonctions par l'administration civile allemande en 1941 après avoir refusé d'adhérer au Volksdeutsche Bewegung (mouvement nazi luxembourgeois)
[3]. En conséquence le , il est exilé en Silésie (Leubus puis Boberstein) avec sa famille, puis interné dans les camps de concentration Groß-Rosen, Hersbruck et Nuremberg de 1942 à 1945[3]. Il s'en échappe lors des dernières semaines de la guerre et retourne au Luxembourg le [3].
Après-guerre : retour en politique
À la Libération, Jean Fohrmann est à nouveau député socialiste du Sud et reprend ses activités syndicales[3]. Il se présente aux élections municipales de Dudelange du et devient bourgmestre de la ville, poste qu'il conservera jusqu'en 1965[3].
À partir de 1953, il dirige en outre le quotidien Tageblatt. Il conservera ce poste jusqu'en 1964[1].
Le , après la mort de Paul Finet, il quitte le Parlement européen pour rejoindre la Haute Autorité de la CECA à Bruxelles où il siège jusqu'au [3],[4].
Jean Fohrmann s'engage aussi sur le plan littéraire : il est un des principaux collaborateurs du journal Die Arbeiterjugend, pour lequel il écrit des pièces de théâtre en luxembourgeois. Il est l'auteur d'une série de comédies populaires avec des chansons[1].
Notes et références
(lb) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en luxembourgeois intitulé « Jean Fohrmann » (voir la liste des auteurs).
Mauve Carbonell, « Biographies des membres de la Haute Autorité de la CECA », dans Des hommes à l'origine de l'Europe, Presses universitaires de Provence, , 283 p. (ISBN978-2853997119, lire en ligne), p. 199-236