Fils de Jean Carondelet et de Jeanne de Basan, il est issu d’une famille originaire de Bresse établie en Franche-Comté. Dole, où il naît, est la capitale du comté de Bourgogne, Besançon étant une ville libre impériale.
Philippe le Bon le nomme juge de Besançon, c’est-à-dire magistrat devant décider en appel des causes portées en première instance devant la mairie ou le vicomte. Il représente dans cette ville impériale le comte palatin de Bourgogne.
En 1457, il fait partie d’une commission chargée de rédiger les coutumes du comté.
Il lui confie plusieurs missions à Liège, où le prince-évêqueLouis de Bourbon est en conflit avec la population de la cité et avec son chapitre.
Il accompagne comme conseiller le fils du duc, Charles comte de Charolais, avec Guillaume Hugonet et prend part aux négociations de la paix de Conflans ().
Au service de Charles le Téméraire (1467-1477)
Charles le Téméraire, devenu duc de Bourgogne en 1467, confirme Carondelet dans ses fonctions de conseiller et maître des requêtes.
Après l’entrée du duc à Liège, au mois de novembre 1467, il l'envooie avec Olivier de la Marche et le secrétaire Bonesseau négocier avec les ducs de Bretagne et de Normandie.
En , il vient à Cambrai pour une rencontre des ambassadeurs de ces princes et du roi de France.
Au mois de décembre, il est envoyé auprès du roi Édouard IV.
Revenu d'Angleterre le , il est envoyé le auprès de Louis XI avec Jean de Créquy et le secrétaire Meurin pour se plaindre des entreprises des officiers français, qui prétendent obliger les seigneurs du comté de Bourgogne possédant des fiefs en France à comparaître aux montres du ban et de l'arrière-ban sous peine de perdre leurs fiefs ; ils lui demandent aussi de s'expliquer sur la guerre qu'il aurait l'intention de faire au duc de Bretagne.
Pour faciliter la justice aux Pays-Bas, qui relève du Parlement de Bourgogne, Charles le Téméraire crée à Maline en décembre 1473 un Parlement des Pays-Bas dont Carondelet devint le premier président.
Au service de Marie de Bourgogne (1477-1482)
Ce parlement est supprimé en février 1477 après la mort du duc devant Nancy par la duchesse Marie, sa fille, sous la pression des états généraux de Gand.
Il porta toujours, même après la suppression de ce parlement, le titre de président de Bourgogne comme le montrent plusieurs lettres-patentes des années 1473 et 1479.
En août 1477, Marie épouse Maximilien d'Autriche ; leur fils Philippe naît en 1478, puis leur fille Marguerite en 1480.
On raconte que l'archiduc Maximilien, veuf en 1482 et désormais régent des possessions de son fils, avait l'habitude de l'appeler le « bon chancelier ».
En tant que chancelier, il s'oppose à l’influence de l’Église par plusieurs ordonnances : celles du et du interdisant la diffusion aux Pays-Bas des textes pontificaux et celle du empêchant la comparution des civils devant des tribunaux ecclésiastiques.
Il est capturé par les Brugeois et mis en prison le à la suite de Maximilien. Il est transféré à Gand et n'est libéré qu’à la fin de l’année suivante après le traité de Plessis-lez-Tours.
En 1491, après le mariage de Charles VIII avec Anne de Bretagne, déjà mariée par procuration à Maximilien dont la fille devait épouser le roi de France, lors d’une entrevue avec des ambassadeurs français il leur répondit que « Le roi de France n'a pas plus respecté son propre honneur que celui du roi des Romains et de l'archiduchesse Marguerite dans l'outrage qu'il voudrait en vain justifier. La maison d'Autriche n'oubliera jamais cette injure, et elle saisira le temps et l'occasion d'en prendre une vengeance aussi éclatante que légitime ».
Au service de Philippe le Beau (1493-1501)
En 1493, la régence de Maximilien en Bourgogne prend fin.
Le duc Philippe le Beau maintient Carondelet dans la charge de chancelier jusqu'à la fin de 1496.
Gachard, « CARONDELET (Jean) », Académie royale de Belgique, Biographie nationale, vol. II, Bruxelles, [détail des éditions], p. 341
Notes et références
↑Cette différence de date provient vraisemblablement de ce qu’il sera né entre le 1er janvier et le jour de Pâques, où commençait l’année civile, cf. Biographie nationale de Belgique.