Jean Ache[3],[4] commence sa carrière dans l'animation, réalisant à 18 ans son premier dessin animé, L'Émule de Tartarin, avant d'entrer aux studios des Films de Cavaignac pour le dessin animé Calisto la petite nymphe.
En 1943, il devient animateur [5]du film d'Albert DuboutAnatole fait du camping. Au studio Dubout, il rencontre Frédéric de Nussy (pseudonyme Louis Frédéric) qui est le scénariste de ses premières bandes dessinées réalisées en 1943 et publiées sous l'occupation. Il prend contact avec la résistance qui lui fournit de faux-papiers et des cartes d'alimentation. Il passe ainsi au travers des multiples contrôles allemands à Paris.
En 1946, libéré de ses obligations militaires, il entame des collaborations avec des journaux destinés aux jeunes.
En 1950, Pierre Lazareff décide de consacrer une page entière de France Soir à des bandes dessinées et s'adresse à lui. Pour cette page, Jean Ache crée la première héroïne française de la B.D. Arabelle, la dernière sirène. La série de France-Soir (1950-1962: 4500 strips) s'adresse à un public adulte[8], ce qui n'avait jamais été fait avant lui. Par ailleurs, la femme qui jusque là était figurée de manière caricaturale (Bécassine) ou en fiancée de héros (Guy l'Eclair) occupe la place centrale d'héroïne. Arabelle est habillée de robes de grands couturiers (Balmain, Dior, Fath, etc.), ce qui en fait une B.D. bien française. Arabelle sera ensuite reprise dans le magazine Tintin.
Jean Ache crée à cette époque d'autres héroïnes, telles que Amanda, la pin-up fantôme[9], Coraline, etc.
Les années 1950 marquent l'apogée de sa carrière. Arabelle en strips quotidiens lui apporte un immense succès à 27 ans (elle est mentionnée par Jean Gabin dans un de ses films).
Après 1968, il crée pour Pilote, qui a changé de style à ce moment-là, une série intitulée les Débutants célèbres de la bande dessinée : il illustre en B.D. à la manière de peintres tels que Picasso, Magritte, Miro, Buffet, etc. le conte Le Petit Chaperon rouge[10],[11], Alice au pays des surréalistes ou la Joconde[12],[13],[14](Gauguin, Picasso, etc.).
Il collabore également à des émissions de télévision (O.R.T.F.), avec Jean Nohain, et crée des dessins animés S.O.S. les Zlops attaquent pour la télévision.
Afin d'initier le jeune public à l'art abstrait, il crée des planches où il met en scène des contes et des fables célèbres de Jean de La Fontaine sous des formes géométriques. Elles sont publiées en France et au Japon. Des lithographies en sont tirées.
Il travaille entre autres pour le magazine de l'armée TAM (Terre-Air-Mer) en relatant en bandes dessinées des épisodes célèbres de la guerre et des biographies de personnages illustres, mais également des dessins de prévention de la sécurité routière pour la gendarmerie nationale (Les Conseils du chef de gendarmerie Sagax). Il est demandé pour réaliser des publicités.
Jean Ache a été « un des dessinateurs les plus prolifiques de la bande dessinée franco-belge », et avec son graphisme clair et limpide il s'impose « comme un authentique dessinateur populaire[16] ».
Œuvres publiées
Revues
Les Aventures de Tonton Molécule, in O.K. (1946-1949)
Georges Guynemer, René Mouchotte, Jean Bart, Edouard Branly, Les commandos Kieffer, Jean-Baptiste Charcot, les Taxis de la Marne, etc. in TAM (1980-1984)