D'Ornano déplut à la cour, lorsque le maréchal d'Ancre y exerçait son influence ; mais la faveur du connétable de Luynes, son parent, se réfléchit sur lui.
En 1611, il épouse la comtesse Marie de Modène-Montlaur, marquise d'Aubenas, dont il n'aura pas d'enfants.
Le colonel d'Ornano, doué d'un extérieur avantageux et d'une imagination active, était fait pour les succès qui tiennent à l'intrigue. L'époque était favorable au développement des dispositions de ce genre. D'Ornano, avec une sévérité habilement tempérée, prit un ascendant rapide sur l'esprit de son élève, et il s'en promit un résultat brillant pour lui-même, en suggérant à Gaston le désir d'être admis au conseil du roi. Le prince avait à peine seize ans ; et il insista pour obtenir cette haute participation aux affaires, d'autant plus qu'on lui représentait que sa demande acquérait un nouveau poids par la considération de la stérilité de la reine.
Le marquis de La Vieuville, qui dirigeait alors le Conseil de Louis XIII, n'eut pas de peine à desservir d'Ornano, et à le faire enfermer à la Bastille, puis transférer au château de Caen. Mais bientôt La Vieuville lui-même, par une vicissitude de cour, perdit sa liberté : le duc d'Orléans réclama son précepteur avec une chaleur qui ne fut pas infructueuse. Il le nomma premier gentilhomme de sa chambre, et surintendant-général de sa maison : la reconnaissance enhardit d'Ornano. Le prince demanda pour son fidèle conseiller le brevet de maréchal de France, et d'Ornano le reçut le . Ces honneurs couvraient les préparatifs de sa perte[réf. nécessaire].
On soupçonna qu'il avait été empoisonné[réf. nécessaire]. La monarchie fut bien embarrassée du sort de ce prisonnier encombrant, haut personnage, lorsqu'il mourut de maladie dans son cachot insalubre. Après le comte de Chalais, bouc émissaire de la conspiration, d'Ornano tombait lui aussi victime de la versatilité de Gaston qui décima les rangs de ses complices successifs. Le duc d'Orléans ne parut point affecté de cette mort : il avait fait ses preuves d'indifférence, en abandonnant Chalais aux ressentiments de ses ennemis.
Le maréchal d'Ornano, qu'Arnauld d'Andilly a loué dans ses Mémoires, n'eut point de postérité. Ses restes furent rendus à son épouse, qui lui fit ériger un magnifique tombeau dans l'église d'Aubenas, celui-ci se trouve aujourd'hui dans la Chapelle Saint-Benoît d'Aubenas. On peut consulter, outre les Mémoires du temps, la vie du maréchal d'Ornano, par Carrant, secrétaire des commandements de Gaston, imprimée d'après les mss. de la bibliothèque de Saint-Germain-des-Prés, dans le Conservateur, août et septembre 1760.
Armoiries
Figure
Nom du prince et blasonnement
Écartelé: aux 1 et 4, de gueules, à la tour donjonnée d'or maçonnée de sable; aux 2 et 3, d'or au lion de gueules, au chef d'azur chargé d'une fleur-de-lis d'or.[2]