Jean-Baptiste Moreau est le fils d'un agriculteur, militant au Parti socialiste, et d'une enseignante d'allemand.
Il a épousé une ingénieure territoriale[1] et est père d'une fille.
Ingénieur des travaux agricoles de formation et diplômé de l'ENITA de Clermont-Ferrand en 1999, Jean-Baptiste Moreau a décidé de reprendre l’exploitation agricole familiale dans sa commune d' Aulon en 2006. Éleveur de vaches limousines et président d'une coopérative agricole regroupant 900 agriculteurs, Jean-Baptiste Moreau, d'abord sympathisant socialiste, rallie Emmanuel Macron pour les élections législatives après l'avoir rencontré lors du 53e salon international de l’agriculture. Il est retenu parmi les quatorze premiers candidats annoncés au début du mois d'[2],[3],[4].
Le , il fait adopter à l'Assemblée nationale un amendement au projet de loi sur l'agriculture et l'alimentation établissant que « les dénominations associées aux produits d'origine animale ne peuvent pas être utilisées pour commercialiser des produits alimentaires contenant une part significative de matières d'origine végétale ». Jean-Baptiste Moreau considère qu' « il n'y a aucune raison de se servir d'appellations qui sont typiquement associées à la viande pour ces produits, alors que le véganisme rejette justement ce type d'alimentation carnée »[8].
Jean-Baptiste Moreau s'engage notamment en dénonçant les pratiques de la grande distribution dans les négociations commerciales et souhaite négocier des prix « plus rémunérateurs pour les agriculteurs ».
À la suite des états généraux de l’agriculture et de l’alimentation débutés en (EGAlim), il est nommé rapporteur du projet de loi pour « l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et une alimentation saine et durable » (projet de loi Egalim) à l’Assemblée nationale[9],[10]. La loi est votée le à l’Assemblée nationale et promulguée le [11].
Il devient porte-parole du mouvement LREM début 2019[12].
En septembre 2020, lors de l'élection pour la présidence du groupe LREM, il soutient la candidature d’Aurore Bergé et appelle à en en finir avec « ces courants mortifères » tels qu'« En commun », qui regroupe l’aile écologiste et sociale de LRM[14]. En février 2021, à la suite d'une polémique sur la présence de la viande dans les menus des cantines scolaires, alors que Jean-Baptiste Moreau attaque publiquement la ministre Barbara Pompili, cofondatrice d'En commun, Hugues Renson, vice-président de l'Assemblée nationale et également cofondateur d'En commun, demande sa démission en tant que porte-parole du groupe LREM. A cette occasion, BFM TV relève « l'hostilité réciproque que nourrissent En Commun et une partie de LaREM »[15].
Candidat réinvesti par la majorité présidentielle lors des élections législatives de 2022, il perd le siège de député de la circonscription unique de la Creuse au profit de son adversaire de la Nupes, Catherine Couturier[17].
Il exerce comme lobbyiste à partir de février 2023 selon La Lettre A, « mettant à profit son carnet d'adresses pour le compte de RPP Group, basé à Bruxelles et présidé par Lutz Dommel » écrit la publication[18],[19].
En , Moreau annonce son intention de revenir en politique[20]. Il annonce ensuite briguer son ancien siège de député, lors des élections législatives anticipées de 2024[21]. Il a perdu.
Prises de position
En mai 2021, Le Journal du dimanche estime que Jean-Baptiste Moreau est « devenu un poids lourd » de la majorité présidentielle « par ses positions fermes et parfois clivantes »[10].
En , il prend position à titre personnel contre le traité de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur, estimant qu'on ne peut pas mettre les fermes européennes « en concurrence frontale à une agriculture qui ne respecte aucune norme sociale, fiscale et environnementale »[22]. Il vote par ailleurs, le même mois, pour la ratification de l'accord économique et commercial global (CETA) entre l'Union Européenne et le Canada[23]. Des agriculteurs murent sa permanence parlementaire à Guéret en représailles, le [24].
En également, il annonce le lancement d'une mission d'information sur les usages du cannabis et défend la légalisation du cannabis médical[1].
Il accompagne le Président de la République en Chine en , en compagnie de professionnels de la filière bovine[25].
En juin 2020, il estime que les propositions de la Convention citoyenne pour le climat en matière agricole « sont déconnecté[e]s de l’agriculture et très en phase avec la vision urbaine développée dans les médias et par les ONG »[26].
En octobre 2020, lors du débat à l'Assemblée nationale à propos de la levée de l'interdiction des insecticides néonicotinoïdes[27], il affirme qu'il n'existe « aucune étude sur la santé humaine » et que « les néonicotinoïdes ne sont pas en proportion suffisante pour porter atteinte à la santé humaine »[28],[29].
Jean-Baptiste Moreau porte le Plan Particulier pour la Creuse[32] qui souhaite « valoriser les atouts creusois », « créer, développer et conforter des « activités de niche » productrices de valeur ajoutée et d’emplois sur le territoire » et « améliorer les conditions du bien vivre en Creuse »[33]. Il a été lancé en par Emmanuel Macron à la suite du conflit social qui avait émaillé la reprise de l'ex-équipementier creusois GM&S Industry – aujourd'hui La Souterraine Industrie[34]. Le département de la Creuse est alors choisi comme laboratoire d’expérimentation territoriale des politiques publiques qui aura vocation à bénéficier de l’attention de tous les pouvoirs publics[35].
Ce plan a été élaboré par les acteurs locaux en suivant une méthode qualifiée par le Premier Ministre Édouard Philippe de « modèle »[36]. Pendant plus d'un an, 17 groupes de travail se sont réunis en Creuse, avec des élus, des chefs d'entreprise, des organisations diverses pour formuler des projets répondant aux besoins spécifiques du département, un des plus défavorisés de France, en termes de revitalisation[36]. Le , le Plan particulier pour la Creuse est signé par le Premier ministre Édouard Philippe accompagné de sa ministre de la Cohésion des territoires, Jacqueline Gourault, en présence[37] d'élus locaux. Il prévoit 118 projets[38], définis par les acteurs locaux (publics et privés), et la mise à disposition de 80 millions d'euros de la part de l'État pour les accompagner[39].
Notes et références
↑ a et bCharles Delouche, « Le blé en herbe », Libération, , p. 28.
↑Olivier Faye, « Le député Jean-Baptiste Moreau sur l’accord avec le Mercosur : « C’est cette Europe-là que les gens ont repoussée » », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).