Il est le premier sikh à porter le turban à devenir membre de l'Assemblée législative ontarienne et le premier à occuper la position de chef d'un parti politique au Canada.
Jeunesse et formation
Jagmeet Singh est né à Scarborough et est l'ainé des quatre enfants d'un couple d'immigrantspendjabis : son père, Jagtaran Singh Dhaliwal, est psychiatre et sa mère, Harmeet Kaur Dhaliwal, est enseignante[4],[5],[6]. Jagmeet Singh a brièvement vécu au Pendjab (Inde) avant de retourner au Canada quand son père a intégré une école de médecine à Terre-Neuve où la famille vit pendant cinq ans[4],[5]. Ils s'installent ensuite à Windsor où Jagmeet Singh grandit[4]. Il fréquente alors la Detroit Country Day School, une école privée de Beverly Hills au Michigan, dont il est diplômé en 1997[6].
Jagmeet Singh souhaitait devenir médecin comme son père mais la maladie de ce dernier le pousse à rentrer sur le marché du travail[5],[6]. Il étudie à l'Université Western Ontario où il obtient un diplôme de biologie[5],[6]. Il entreprend brièvement des études de science informatique avant de se réorienter vers le droit, sur le conseil d'un professeur de philosophie[6]. Jagmeet Singh obtient son baccalauréat en droit à la Osgoode Hall Law School de l'Université York en 2005[6].
Il décide alors de devenir avocat pénaliste à la suite de ses expériences personnelles d'interrogatoires agressifs de la police[6]. Il travaille pour le cabinet Pinkofsky de Toronto, à l'époque le plus important cabinet pénaliste du Canada[7] puis ouvre son propre cabinet à Brampton[5],[6].
En tant qu'avocat, Jagmeet Singh propose des séminaires juridiques gratuits à travers l'Ontario et ses services pro bono pour des organisations communautaires[8]. Dans un article du Toronto Star publié en 2012, il affirme que sa carrière en tant qu'avocat pénaliste a contribué à sa décision d'entrer en politique, notamment son travail de défense des droits de la Charte canadienne des droits et libertés[4].
Carrière politique
Élections fédérales de 2011
Jagmeet Singh travaille gratuitement pour un groupe militant s'opposant à la visite au Canada de Kamal Nath, le ministre indien du Commerce, accusé d'avoir participé aux émeutes anti-sikhs de 1984[6],[7]. N'ayant pas réussi à faire entendre l'opinion du groupe, il décide alors de se lancer en politique[6].
Dans le cadre de ses fonctions, en 2011 il appelle le gouvernement à renforcer la responsabilité de la police et les pouvoirs de l'Unité des Enquêtes spéciales (SIU). Il critique le procureur général à la suite d'un rapport de l'ombudsman de l'Ontario sur le SIU[14]. Jagmeet Singh critique également la gestion par le gouvernement du service d'ambulances aériennes Ornge qui est l'objet d'une enquête pour avoir payé un salaire de 1,4 million de dollars à son président sans être capable d'offrir un service d'urgence[15].
En , Jagmeet Singh propose un projet de loi privé afin d'interdire aux assureurs automobiles de varier leurs taux en fonction de la localisation géographique des assurés. Le projet de loi est défait en seconde lecture[16]. En , il dépose un autre projet pour remédier aux frais élevés pour les transferts d'argent à l'étranger, mais le texte est retiré de l'ordre du jour lors de la prorogation de [17]. En , il dépose une motion demandant au gouvernement libéral une réduction de 15 % des frais d'assurance automobile[18]. La motion est adoptée par l'Assemblée législative et la réduction est incluse dans le budget provincial 2013[19].
En , une loi proposée par Jagmeet Singh est adoptée faisant d'avril le mois du patrimoine sikh dans la province de l'Ontario. Il s'agit selon lui d'« une occasion de se souvenir, célébrer et éduquer les futures générations à propos des Canadiens sikhs et du rôle important qu'ils ont joué et continue de jouer dans les communautés à travers l'Ontario[22]. »
En , le gouvernement indien refuse d'accorder un visa à Jagmeet Singh pour qu'il puisse recevoir le prix « sikh de l'année » que lui a attribué l'association indienne SEWA[23],[24].
Second mandat et chef adjoint du NPD Ontario
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Aux élections fédérales canadiennes de 2019, son parti n'obtient que 24 sièges alors qu'il en avait obtenu 44 à l'élection fédérale précédente sous Thomas Mulcair. Au Québec, il n'en conserve qu'un sur quinze.
Le , il est exclu de la Chambre des communes pour avoir refusé de s'excuser d'avoir traité un député de raciste[25].
Controverses religieuses
Jagmeet Singh milite en faveur d'une exception de l'obligation du port du casque pour les motocyclistes de confession sikhe[26]. Lors de la course à la chefferie du NPD, il a aussi fait savoir qu'il entendait poursuivre devant les tribunaux, s'il était adopté, le projet de loi québécois sur la neutralité religieuse, qui prévoit entre autres que les services publics doivent habituellement se donner et se recevoir à visage découvert.
Interrogé à ce sujet par le journaliste Terry Milewsky de la CBC, Jagmeet Singh a refusé à trois reprises de se distancer du culte de la personne rendu à Talwinder Singh Parmar, qui est retenu comme étant l'instigateur de l'attentat perpétré contre le vol 182 d'Air India ayant coûté la vie à 329 personnes en 1985[28]. Face à la controverse, Jagmeet Singh a toutefois déclaré ensuite accepter les conclusions de l'enquête canadienne et condamner tous les responsables de l'attentat[29].
Vie privée et distinctions
En , le Toronto Star a désigné Jagmeet Singh comme une des « 12 personnalités à suivre en 2012 », le qualifiant de « innovateur au sein de la politique ontarienne »[4]. Jagmeet Singh fait partie des personnalités honorées par la World Sikh Organization du Canada en 2012 en tant que premier sikh portant le turban à devenir membre de l'Assemblée législative de l'Ontario[30]. En 2013, il reçoit le titre de « sikh de l'année » de la SEWA[23] et Toronto Life le désigne comme « étoile montante » et l'un des 20 résidents de Toronto les mieux habillés[31]. Jagmeet Singh porte des costumes sur-mesure qu'il crée lui-même.