Jacques Vidal naît en 1936 à Saint-Laurent-de-Chamousset dans une région rurale lyonnaise et choisit la carrière militaire. Par pure vocation, contre l'avis de sa famille étrangère à ce métier.
« Je suis né en 1936, l'année du Front populaire, dans la région lyonnaise. Mon pharmacien de père, peu porté sur la chose militaire, ambitionne pour moi Polytechnique ou une grande école d'ingénieurs alors que personnellement, nourri par les récits des combats en Indochine puis en Algérie, je ne rêve que de Saint-Cyr. L'autorisation paternelle étant indispensable pour cela, car la majorité est alors à vingt et un ans, je dois me résoudre à faire Math Sup et Math Spé au lycée du Parc au lieu d'entrer en "Corniche" (classe préparatoire à Saint-Cyr). Après avoir plus ou moins saboté mes concours d'écoles d'ingénieurs et menacé mon père de m'engager dans la Légion Étrangère, je peux enfin préparer Cyr et intègre l'école en 1957[1] »
Carrière militaire
Jacques Vidal est issu de la promotion Saint-Cyr "Terre d'Afrique" (1957-1959), nom prémonitoire puisqu'à la sortie de l'école, il choisit l'Infanterie de Marine, la "Colo".
En 1964, le capitaine Vidal est à Paris pour suivre une année de scolarité du Brevet Technique, suivie par trois années à l'École Supérieure d'Aéronautique (Sup'Aéro).
Madagascar
Désormais bréveté et pourvu de nouvelles connaissances scientifiques, il est envoyé en 1969 à l'Académie militaire d'Antsirabe, au sud de Tananarive, pour y effectuer son temps de commandement de capitaine: commander, encadrer et instruire durant deux années une promotion d'élèves-officiers malgaches pour la jeune armée que le président Tsiranana a constituée après l'indépendance de l'île, en 1960. Il y formera notamment Thomas Sankara, futur président du Burkina Faso.
Paris
C'est ensuite le retour dans la capitale où il est stagiaire à l'École de Guerre, où il est promu chef de bataillon.
Deux ans plus tard, il prend le commandement de ce régiment et en sera le chef de corps jusqu'en 1981.
En juin 1980, il prend la tête d'un détachement de 250 hommes du 8 pour une intervention rapide aux Nouvelles Hébrides. Il s'agit de rétablir une situation menacée par un groupe sécessionniste, alors que Français et Britanniques peinent à s'accorder sur le processus d'indépendance du condominium. Cette opération permet de mettre en place la nouvelle administration et c'est dans un climat apaisé que pourra naître en juillet de la même année la République du Vanuatu.
Avant que son commandement ne s'achève, le colonel Vidal aura l'opportunité de passer trois mois à la tête du détachement de Bouar, en République Centrafricaine.
Ile de la Réunion
C'est ensuite un retour en Océan Indien en 1981, comme chef d'état-major du commandant des Forces Armées de la Zone Sud de l'Océan Indien (FAZSOI), désormais Commandant Supérieur à la Réunion depuis le repli des forces françaises de Madagascar en 1973. Il y restera jusqu'en 1983.
Paris
À nouveau affecté à Paris, le colonel Vidal sert trois ans à l'état-major des Armées en tant que chef de la section Plans-Programmes-Budget, chargé des questions budgétaires concernant le fonctionnement et la préparation des forces.
Le général Vidal est promu officier de la Légion d'Honneur en octobre 1986.
Nouvelle-Calédonie
Deux ans plus tard, en février 1988, il est nommé commandant supérieur des Forces Armées en Nouvelle-Calédonie (Comsup FANC)[2]. C'est à ce titre et en vertu d'une réquisition spéciale signée par le Haut-Commissaire du gouvernement, Clément Bouhin, que le commandement des opérations lui est confié dès le 23 avril, après que la gendarmerie de Fayaoué ait été attaquée par une soixantaine d'indépendantistes kanaks et membres du FLNKS.
L'opération Victor aboutit le 5 mai à la libération de l'ensemble des gendarmes pris en otage dans la grotte d'Ouvéa. L'opération constitue un indéniable succès militaire, mais dans le contexte électrique de l'entre-deux tours de l'élection présidentielle de 1988, elle suscite bientôt une dure polémique. C'est donc dans une ambiance tendue que le général Vidal doit quitter prématurément son commandement dès février 1989 pour Raison d'État[3].
À l'été 1991, il gagne l'École militaire comme directeur de l'École supérieure des officiers de réserve spécialistes d'état-major (ESORSEM)[5], une des quatre écoles relevant du commandement de l'enseignement militaire supérieur de l'armée de terre, destinée à former des réservistes aux fonctions d'officier supérieur en état-major.
L'été suivant, il est nommé directeur de la Section Technique de l'Armée de Terre (STAT)[6], un organisme chargé d'expérimenter et d'évaluer les systèmes d'armement terrestre dans tout leur domaine d'emploi. Le général Vidal accompagnera ainsi le développement de drones et la mise en service du char Leclerc jusqu'à l'été 1994.
En juillet, il prend le commandement de la Circonscription Militaire de Défense de Rennes[8], commandement territorial dont le ressort couvre la Bretagne, la Normandie et et les Pays de Loire.
Le général Vidal est admis en 1996 dans la deuxième section du cadre des officiers généraux de l'armée de terre et entre pour un temps dans le groupe Défense Conseil International (DCI) qui oeuvre pour transférer le savoir-faire de nos armées aux pays partenaires de la France.
Le général Vidal est commandeur dans les deux ordres nationaux, et titulaire de la croix de la valeur militaire avec quatre citations, dont deux à l'ordre de l'armée.