Jules Lucien Jacques Taffanel, né à Paris le [1] et mort dans cette ville le , est un ingénieur des mines français, principalement connu pour ses solutions au danger des coups de poussier.
Taffanel travaille alors au centre de recherche des Charbonnages, à Liévin, avec comme unique objectif d'éviter qu'une telle catastrophe puisse se reproduire.
Mobilisé en 1914, il travaille à la fabrication industrielle d'obus et d'explosifs, d'abord à Saint-Nazaire, puis de 1915 à 1918 en Russie. Il est promu officier de la Légion d'honneur en 1918, et reprend ses recherches.
La ville de Verneuil en Halatte, où fut implanté le Centre de recherches des Charbonnages de France (CERCHAR, créé en 1947) auquel succéda l'INERIS, a une rue Jacques Taffanel.
Les solutions de Taffanel pour la prévention des coups de poussier dans les mines de charbon
Lorsque la catastrophe de Courrières se produit en 1906, on connaissait déjà depuis toujours les coups de grisou, et, après les travaux célèbres de Mallard et Le Chatelier de 1888, on appliquait divers moyens de prévention très efficaces (mesure de l'hydrogène dans l'air ou grisoumétrie, aérage, lampes de sûreté).
Toutefois, les méfaits potentiels des fines particules de carbone dans l'atmosphère, ou poussier, étaient négligés par les ingénieurs des mines français. La catastrophe de Courrières du , fut la plus grave de l'histoire des mines de charbon en Europe, et elle fut suivie le du désastre de Monongah avec 956 morts. Ces catastrophes n'étaient pas dues au grisou.
Taffanel fit de nombreuses expériences à Liévin, et en tira notamment deux idées originales :
la schistification des galeries,
les arrêts-barrages contre les poussiers, qui furent dénommés taffanels du nom de leur inventeur.
Taffanel démontra qu'un certain nombre de procédés utilisés pour lutter contre le grisou généraient beaucoup de poussiers avec un risque d'inflammation élevée : très forte ventilation, galeries rectilignes avec circulation rapide des trains, abattage mécanique à fort rendement... L'intercommunication des galeries souterraines accessibles par des puits différents avait en outre été un facteur aggravant à Courrières, contribuant à propager l'explosion le long de 110 km ! Les lampes à feu nu, susceptibles d'enflammer les poussiers, furent également prohibées.
L'amalgame de ces différentes méthodes de prévention fut très efficace, puisqu'il n'y eut plus de catastrophe de grande envergure en France due à des poussiers.