Le JL-2, ou Julang-2 (du chinois : « 巨浪-2 » ; pinyin : « Jù Làng-2 », signifiant « immense vague »), est un missile mer-sol balistique stratégiquechinois de seconde génération en cours de développement. En raison du secret qui entoure le programme, peu d'informations fiables sont accessibles au grand public, mais le missile est supposé pouvoir délivrer sa charge militaire (unique ou multiple) jusqu'à des portées de 14 000 km[4].
Le concepteur en chef du projet est Huang Weilu (黄纬禄). Le premier lancement à la mer est estimé avoir eu lieu au milieu du mois de , à partir d'un sous-marin de classe Golf modifié. Le développement a été complexe et a fait face à de nombreux reports de mise en service opérationnelle, comme après l'échec du [3],[5]. La pleine capacité opérationnelle du programme pourrait prendre effet en 2014. Si initialement sa désignation OTAN était CSS-NX-4, un rapport de l'US Air Force de 2013 lui attribua la désignation de CSS-NX-14[5].
Caractéristiques
Le concept du JL-2 est essentiellement basé sur celui du missile terrestre DF-31, opérant depuis des véhicules. Pour cette raison, il en partage beaucoup de caractéristiques, comme sa portée opérationnelle. De longs débats ont eu lieu entre divers analystes militaires occidentaux, afin de déterminer si oui ou non le JL-2 était capable de transporter des ogives nucléaires multiples (mirvage). Ces doutes font suite au fait que la Chine n'a jusqu'alors jamais mis en service de missiles mirvés lancés depuis un sous-marin. La plupart des analystes des services de renseignement américains affirment que le missile ne transporte qu'une unique charge nucléaire, alors que ceux de la revue Jane's Defence de l'entreprise Jane's Information Group affirment qu'il peut en embarquer 3 ou 4, sur le JMA, et même jusqu'à 10 sur le JMB, chacune développant une puissance de 90 kT. Lorsque la charge est unique, sa puissance varie de 25 à 1 000 kT.
Contenant deux étages et de conception mixte (propulsion à carburant solide pour le 1er étage et liquide pour le 2e), le JL-2 doit pouvoir apporter à la Chine son premier missile nucléaire de dissuasion crédible aux yeux du monde entier. La portée du missile, pouvant atteindre 14 000 km, permettrait aux Chinois d'atteindre des zones comme l'Alaska, Hawaii, Guam, la Russie, et l'Inde, en lançant le missile depuis les côtes chinoises (mer de Bohai ou mer de Chine méridionale). Il serait également possible de viser directement le continent américain, en supposant que le sous-marin transportant le missile se déplace dans les eaux internationales du Pacifique situées après le Japon. Cela le rendrait de plus indétectable et très difficile à intercepter, tout en réduisant le temps de réponse disponible pour l'ennemi visé.
concepteur : 2e institut de recherches du ministère de l'industrie aérospatiale
Versions
Le JL-2 existe en trois sous-versions :
JL-2 : version expérimentale
JMA : aussi désigné Jia (en chinois : « 甲 », signifiant « premier »). Version dédiée au tests depuis le sol. Ces trois tirs ont été effectués en 2001, depuis une base de la province de Shanxi, probablement le centre spatial de Taiyuan ou ses environs. Ces tirs ont été réussis.
JMB : aussi désigné Yi (en chinois : « 乙 », signifiant « second »). Version utilisée depuis les sous-marins. Ce missile a été tiré huit fois en 2002, près de Dalian, par des sous-marins diesels de classe Golf modifiés[5]. Ces tirs ont été réussis.
Carrière opérationnelle
Au mois de , au moins deux sous-marins effectuèrent six tirs de tests près de Dalian[6]. Le , un sous-marin récent de classe Jin (Type 094) effectua avec succès un tir de test du JL-2 depuis la mer de Bohai[5],[6].
Utilisateur
Chine : les missiles JL-2 sont embarqués sur les nouveaux sous-marins chinois de classe Jin (Type 094). Ils remplacent l'ancien missile de première génération JL-1, qui fut d'abord déployé sur les vieux sous-marins nucléaires de classe Xia (Type 092).
↑(en) Annual report to congress : Military and security developments involving the People’s Republic of China 2012, Office of the Secretary of Defense, , 43 p. (lire en ligne [PDF]), p. 23
↑ abc et d(en) John Pike, « JL-2 (CSS-NX-14) », Globalsecurity.org, (consulté le )