La congrégation tire son nom de l'admiration que Claire Monestès portait à l'œuvre missionnaire de saint François Xavier, qui était l'un des compagnons d'Ignace de Loyola. Celui-ci, peu après avoir fondé la Compagnie de Jésus, décida que la Compagnie n'accepterait pas de femmes[2]. Il n'existe donc pas de religieuses jésuites à proprement parler, mais de nombreuses communautés féminines inspirées par la spiritualité ignatienne.
Claire Monestès ouvre sa première communauté à Marseille avec Léonie Fabre en 1921, notamment pour être présente auprès des jeunes femmes au travail. Un local acquis rue Breteuil lui permet d'ouvrir des salles de repos et un restaurant pour les jeunes ouvrières travaillant à proximité du Vieux-Port.
En 1934, elle fonde une communauté au sein de la paroisse Saint-Médard, dans le 5e arrondissement de Paris.
Claire Monestès meurt le . Les xavières ont entre 20 et 35 ans. La guerre va les disperser.
Ce n'est qu'à partir de 1960 que les fondations de communautés en France se succèdent : Créteil, Toulouse, Nice, La Rochelle, Aix-en-Provence. En 1967, c'est le départ pour l'Afrique, à Abidjan, répondant à l'appel des jésuites pour collaborer à l'INADES (Institut africain pour le développement économique et social). Suivront d'autres ouvertures : à Korhogo en Côte-d'Ivoire également en 1972, à N'Djaména en 1983, à Abobo, commune d'Abidjan en 2002, à Yaoundé en 2006. La dernière fondation s'est faite à Hambourg en 2012.
Depuis , sœur Laurence Loubières est la supérieure générale de la congrégation[3].
Qu'elles soient secrétaires, animatrices de jeunes, médecins, ingénieurs, bibliothécaires, théologiennes, enseignantes, responsables d'aumônerie, psychologues, infirmières, gestionnaires, qu'elles travaillent en entreprise ou fassent du soutien scolaire, les xavières vivent en petites communautés, proches des gens par l'habitat et le travail.
Les xavières sont aujourd'hui au nombre d'une centaine. Elles sont réparties dans une vingtaine de communautés sur trois continents : Afrique, Europe et Amérique[4].
Début 2021, Sr Nathalie Becquart, xavière, est nommée sous-secrétaire du secrétariat du Synode des évêques, faisant d'elle la première femme à y disposer du droit de vote[5].
↑« Nathalie Becquart, première femme à avoir le droit de vote au synode des évêques », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
Voir aussi
Bibliographie
Geneviève Comeau, Joëlle Ferry, Thérèse de Villette, Agata Zielinski (xavières) et Monique Baujard : J'écouterai leur cri, – cinq regards de femmes sur la crise des abus, Editions de l'Emmanuel, 2022 (ISBN9782384330355)
Nathalie Becquart, Geneviève Comeau, Noëlie Djimadoumbaye, Odile Hardy, Agata Zielinski (xavières): C'est maintenant le temps favorable, cinq regards de femmes sur la crise, Editions de l'Emmanuel, 2021 (ISBN9782353898749).
Anne-Marie Aitken, Paul Legavre, s.j., Paul Magnin et Anne Righini-Tapie, cvx, Naissance en France d'une famille ignatienne, in Christus, no 213, .
Marie-Françoise Boutemy, Prier 15 jours avec Claire Monestès, fondatrice des xavières, éd. Nouvelle Cité, 2011 (ISBN9782853136334).
Collectif dir. Marie-Thérèse Desouche, xav. et Christian Ernst, sj, La famille ignatienne tome 1 (histoire et spiritualité) et tome 2 (une diversité de visages), éd. Fidélité 2014.