Le mot hibou est un terme très général du vocabulaire courant qui, en français, ne correspond pas à un niveau de classification scientifique. Il s'agit d'un nom vernaculaire dont le sens est ambigu en biologie car utilisé seulement pour désigner une partie des différentes espèces d'oiseaux rapaces classées dans la famille des Strigidés. Le français est marqué par une terminologie binaire simpliste hibou/chouette. Celle-ci n'est pas la femelle du hibou et les différences entre les deux ne reposent pas réellement sur des critères scientifiques[1], le hibou, appelé aussi chat-huant[2], se distinguant de la chouette par la simple présence d'aigrettes, faites de plumes dépassant de la tête.
Physiologie, comportement et écologie
Les caractéristiques générales des hiboux sont celles des Strigidae. Ce sont donc des oiseaux rapaces généralement nocturnes, carnivores, au bec crochu et possédant des serres, avec des nuances pour chaque espèce : voir les articles détaillés pour plus d'informations sur leur description ou leur mode de vie.
Les aigrettes sont des touffes de plumes qui, dans le cas du hibou, donnent l'impression d'oreilles ou de cornes.
On dit que le hibou « hue », « hulule » ou « bouboule ».
Noms en français et noms scientifiques correspondants
Les francophones désignent ainsi des rapaces que les spécialistes nomment, selon les espèces, hiboux, kétoupas et ducs.
Noms normalisés
Liste alphabétique des noms normalisés selon la CINFO (2009, complétée en 2014) et Avibase, en regard du nom scientifique valide reconnu par la classification de référence (version 5.2, ) du Congrès ornithologique international.
Liste alphabétique de noms vernaculaires ou de noms vulgaires, non retenus par la CINFO, dont l’usage est attesté[3]. Note : Cette liste est variable selon les usages et certaines espèces ont parfois d'autres noms encore. Les classifications évoluant encore, les noms scientifiques ont peut-être un autre synonyme valide.
Le hibou, par son cri nocturne inquiétant, ses grands yeux scrutateurs et son mode de vie « en retraite », fut vecteur de nombreuses superstitions. Il reste toujours très lié au domaine du surnaturel, de la magie et de la spiritualité. Selon les époques et les cultures, le hibou a pris une image tantôt négative, tantôt positive.
Pour les Romains, le cri du hibou présageait une mort prochaine. Il était également associé à la sorcellerie et à la magie noire.
Parce qu'il n'affronte pas la lumière du jour, le hibou fut également symbole de tristesse, d'obscurité, de retraite solitaire et mélancolique. Comme le chat et parfois le chien, on l'associe à l'occultisme, et on lui prête le pouvoir de voir les défunts dans l'au-delà[7].
En Amérique du Nord, pour les Amérindiens de la prairie, le hibou a le pouvoir de donner aide et protection la nuit. De là, l'emploi des plumes du hibou dans les cérémonies rituelles.
Dans les rites initiatiques de certaines sociétés algonquines, figure, perché dans la loge cérémonielle, un homme-hibou qui montre le chemin de la terre du soleil couchant, royaume des morts. Il remplirait ici une fonction de psychopompe. Il peut aussi être considéré comme annonçant la mort : quand le hibou chante, l'Indien meurt.
Dans le récit médiéval Mabinogi de Math, Blodeuwedd, la femme infidèle de Llew, est transformée en hibou en punition de son adultère avec un seigneur voisin.
Le hibou symboliserait l'intelligence et la réflexion.
Dans son poème Les Hiboux, Charles Baudelaire célèbre aussi cette sagesse :
Leur attitude au sage enseigne
Qu'il faut en ce monde qu'il craigne
Le tumulte et le mouvement.