Dans les pays anglo-saxons, le terme Heritage Players (littéralement les joueurs par héritage ou patrimoine) désigne les sportifs et sportives originaires d'un pays, qui résident dans un autre pays et y disputent un championnat ou une compétition.
Cela que le lien avec le pays d'origine soit étroit ou lointain et que ces joueurs aient conservé la nationalité du pays d'origine ou non.
Appliqué au rugby à XIII, où la notion est très fréquemment employée et importante, cela désigne plus précisément les joueurs et joueuses d'origine étrangère, qui jouent principalement dans les championnats des trois grandes nations dominantes (ou Big three) : Angleterre, Australie et Nouvelle-Zélande. Cette simple qualité leur permettant de représenter leur pays d'origine.
Cette notion est souvent différente de celle de « nationalité » ou de « résidence » , telles que définies dans le pays d'accueil.
Elle peut parfois entrer en conflit avec les règles des fédérations nationales par exemple celles de la FFR XIII, qui imposent des conditions de nationalité[1] ou de résidence pour pouvoir représenter la France.
Les Heritage players en rugby à XIII
Intérêt du concept
En rugby à XIII, le concept est utile dans les démarches de développement du rugby à XIII dans le monde et est lié à une notion qui est celle de « nations émergentes » , organisées en championnat.
Il permet ainsi de constituer des équipes nationales assez facilement sans que préexiste nécessairement une organisation du sport dans le pays d'origine. Ainsi, des joueurs disputant la NRL, le championnat de rugby à XIII australien, du niveau le plus réputé, alimentent des équipes nationales telles que le Liban, la Hongrie, la Grèce, la Pologne, les Philippines , etc. Les joueurs ont souvent la nationalité australienne, portent parfois des patronymes anglo-saxons, mais disputent des matchs internationaux pour un pays avec lequel ils n'ont parfois qu'un lien lointain. Un certain nombre d'équipes ont d'ailleurs leur siège en Australie. Et il est même arrivé , comme dans le cas du Japon en 2008, que deux équipes , une locale et une « australienne » soient en concurrence[2].
La présence des joueurs au sein de ces équipes permet ainsi de disposer d'une équipe qui possède dès ses débuts un niveau respectable, susceptible même de provoquer une certaine surprise comme le Liban contre la France lors de la coupe du monde 2017.
Et également de bénéficier de retombées médiatiques utiles pour implanter et développer en parallèle un sport dans un pays, comme pour la Grèce[3]. L'apport de tels joueurs au sein des sélections nationales est telle que la décision de l'Irlande en 2018 d'en limiter le recours pour son équipe nationale fait débat[4], à la veille des campagnes de qualification pour la coupe du monde 2021.
Si le cas des joueurs australiens est symptomatique , à la marge d'autres joueurs jouant dans les championnats britanniques peuvent être dans la même situation. C'est le cas par exemple du joueur anglais Brad Billsborough[5] qui joue pour l'Allemagne ou le joueur d'origine lettonneEuan Aitken[6].
Les règles permettant d’accorder la qualité d'Heritage player à un « sélectionnable » peuvant varier d'une fédération à l'autre[7], avec une grande marge d'appréciation, mais sont toutefois encadrées par la RLIF
Néanmoins, leur application peut poser des difficultés comme dans le cas de joueurs ayant joué d'abord dans l'équipe réserve d'Angleterre qui ont ensuite joué pour d'autres nations comme le pays de Galles.
En 2019, le problème se pose pour certains joueurs nés en Australie mais qui résident en Grande-Bretagne. Ceux-ci seraient sélectionnables pour les Lions britanniques dont une tournée est prévue dans l'hémisphère sud. Sont dans cette situation des joueurs comme Blake Austin, Jackson Hastings et Lachlan Coote[8].
Critique du mécanisme
Parfois, le concept fait débat dans les médias anglo-saxons. Il soulève parfois une question dans la situation inverse : celle des Heritage players sélectionnés dans les plus grandes équipes nationales comme l'Australie, alors que ceux-ci pourraient être utiles s'ils jouaient pour leur nation d'origine[9].
Une autre critique émise à l'encontre du mécanisme est qu'il pénaliserait des équipes comme la France, qui forment et font appel à des talents nationaux, déploient des efforts pour ce faire, et ne jouent donc pas à armes égales contre les équipes formées d'Heritage players[10].
Autres sports
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Le même phénomène s'observe dans des sports comme le basket-ball; les Philippines[11] et le Vietnam[12] ont recours à des heritage players , à des fins de développement.
Notes et références
↑FFR XIII Règlements généraux 2017/2018, , 121 p. (lire en ligne), p. 84 :
« Article 300 : Ne peuvent faire partie d'une équipe de France que les joueurs de nationalité française et ceux autorisés par les règlements internationaux »
↑(en) Max Mannix, « Turning Japanese : League letters », Open Rugby, no 209, , p. 63 (ISSN0958-5427)
↑(en) « LIONS CAPTURE PROMISING HALF-BACK BRAD BILLSBOROUGH », sur swintonlionsrlfc.co.uk, (consulté le ) : « He is a German international, for whom he qualifies by virtue of his mother’s birthplace. He joined Whitehaven at the start of the 2018 campaign, but the travelling has proved problematic »
↑(en-US) « 'Goodbye Oma, I love you' by Euan Aitken - PlayersVoice », PlayersVoice, (lire en ligne, consulté le )
↑(en) « Federazione Italian Rugby League – Australia : ITALIAN HERITAGE & ELIGIBILITY », sur firla.com.au (consulté le ) : « The current rules of eligibility in International Rugby League allow for a person to represent a country if:
• they are born there;
• either parent or grandparent was born; or
• the player has completed three years of residence in that country up to date of selection. »
↑(en) David Rogers, « Heritage players get green light for GB : Lions door open to all », Rugby Leaguer & League Express, , p. 2 (ISSN0962-1547)
↑(en) James Gordon, « Do England Knights hold the key to international growth? », sur loverugbyleague.com, : « France’s progress, or lack of, has been disappointing though both they and Wales should be praised for continuing to produce players of a professional standard – and not relying on so-called heritage players like many others »