Comme critique musical, Brian cultive un style vif et acerbe qui n'est pas sans rappeler celui de George Bernard Shaw.
Biographie
Havergal Brian naît dans une famille d'ouvriers potiers, au 35 Ricardo Street, à Dresden. Il est l'aîné de sept enfants dont quatre moururent en bas âge. Il commence sa formation dans le chœur de l'église Saint James de Longton, où il reçoit aussi l'enseignement de Theophilus Hemming pour l'orgue. Il quitte l'école à douze ans pour le poste d’assistant organiste. Se familiarisant avec les grandes œuvres chorales, il apprend aussi le violon, le violoncelle et le piano, jouant dans des petits orchestres locaux pour les soirées dansantes. Son frère Henry Havergal était lui aussi organiste d'église.
Baptisé William, il change son nom pour Havergal à vingt ans lorsqu'il cherche un poste. William Henry Havergal(en) (1793–1870) est collecteur d’hymnes victoriens et sa femme, Frances Ridley, une poétesse ; c'est en hommage à cette famille qu'il prend ce nom.
En 1896, l'audition de la Neuvième de Beethoven et de la cantate King Olaf d'Elgar décide de sa carrière. Après différents petits métiers – menuisier, commis de bureau, acheteur de bois – malgré ses origines ouvrières et sa mauvaise formation, il décide de devenir musicien professionnel : il veut jouer et composer. Il s'essaie d'abord à de nombreuses mélodies. Puis viennent les projets plus ambitieux avec chœur et l'orchestre.
Le , il se marie avec Alice Priestley. Ils ont cinq enfants : leur premier enfant, Sterndale Harold Benedict Brian (appelé plus tard Sterndale Bennett), naît en octobre et le second en 1901, nommé Hector William Brian, en hommage à Hector Berlioz. Il meurt l'année suivante de tuberculose. En , naît une fille, Margery Isabelle Brian. En , George Halford Brian, nommé en hommage au chef d'orchestre de Birmingham, George Halford(en). Enfin en 1907, naît Dennis Brian.
Débuts
Dès 1905, il reçoit des encouragements d'Elgar, pour son Psaume 23, et de George Halford, et écrit les premières œuvres que nous connaissons. En 1907, Brian voit un tournant décisif dans sa carrière de compositeur lorsqu'Henry Wood donne les premières interprétations de deux œuvres pour orchestre, English Suite (1904) et For Valour, lors des Proms de Londres ( et ). Il devient l'une des figures de la jeune génération de compositeurs britanniques.
Herbert Minton Robinson, un riche industriel de la poterie de Stoke-on-Trent, lui offre de le soutenir pour qu'il puisse se consacrer entièrement à la musique, entre 1909 et 1913. Il se lie aussi avec les compositeurs ou les chefs d'orchestre tels Frederick Delius, Thomas Beecham – For valour à Birmingham, en –, Henry Wood – Dr Merryheart (1912) à Londres, en –, Ernest Newman et Granville Bantock, qui devient un indéfectible ami et promoteur de Brian. Ils font connaissance à l'occasion de la création de l'oratorio de Bantock, Omar Khayyam, en , à Birmingham.
Parallèlement, ses premières œuvres vocales et pour orchestre sont publiées par Breitkopf & Härtel, et il commence son activité de critique. D'abord pour The Musical World entre 1905 et 1908, puis pour des journaux de Staffordshire ainsi que pour The Musical Times.
Londres
Après un désastreux premier mariage, Brian s'installe à Londres en 1913, laissant femme et enfants derrière lui.
Pendant la Première Guerre mondiale, il est volontaire, mais il est congédié de l'armée en pour raison de « pieds plats ». Il est alors envoyé en France pour y inventorier les effets des troupes canadiennes tuées. Cette expérience nourrit son œuvre par l'opéra satirique The Tigers (1917–19). Il en écrit lui-même le livret, et le ton est entre le music-hall et l'ironie brechtienne[1].
Avant d'entreprendre l'orchestration complète de son opéra, Brian conçoit la composition d'une nouvelle symphonie. Toutefois, en 1921, il extrait six épisodes symphoniques et les orchestre pour une exécution indépendante qui a lieu à Bournemouth le sous la direction de Dan Godfrey, puis une autre le , lors du festival.
La Symphonie Gothique (1919–27)
Sa Symphonie no 1, dite Gothique, en deux parties et six mouvements, est la plus longue du répertoire (115 minutes de durée), mais seuls les trois premiers mouvements (35 minutes de musique) sont purement instrumentaux ; la seconde partie est un colossal Te Deum pour chœurs, orchestre et orgue. Aussi, l'œuvre s'apparente plus à un oratorio, un peu à la manière de la 8e symphonie de Gustav Mahler.
La symphonie gothique est composée sur une période de huit années. Mais pour l'auteur, « cette œuvre a été en mon cœur toute ma vie, et elle renferme naturellement tous ceux qui m'ont été très chers, qui m'ont aidé et façonné »[2].
Malgré le résultat démesuré, Havergal Brian affirma à son ami Harold Truscott, compositeur et écrivain, qu'il voulait condenser l'œuvre dans une vingtaine de mesures, fruit d'un flash intense du créateur. Elle unit deux projets : l'un sur le Faust de Goethe, l'autre un Te Deum plus profane que religieux[3]. Selon Reginald Nettel, le compositeur n'a rien moins que voulu décrire « La grandeur de l'univers et la place de l'homme dans celui-ci[4] ». La partition porte en exergue deux vers du poète allemand, extrait de la dernière scène :
« Celui qui cherche de toutes ses forces,
Celui-là on peut le racheter. »
La forme de la symphonie est issue en ligne directe de la dernière symphonie de Beethoven, incorporant le chœur à la construction. Concernant l'instrumentation, elle regarde du côté du Requiem de Berlioz. En entier, elle est un hommage à la musique que le compositeur a aimée. Le sous-titre est dans l'esprit de Brian, un regard sur l'architecture flamboyante des cathédrales gothiques d'Europe du Nord dont les romantiques exaltaient la beauté et la période de développement du savoir humain, tel l'ambitieux Faust.
La symphonie, dans sa seconde partie surtout, renferme une sorte de « somme » sur l'orchestration, les timbres, les styles musicaux de la musique occidentale« allant des évocations du chant grégorien et de la musique d’église élisabéthaine à l’atonalité et (dans le Judex crederis) aux vibrants accords en clusters[3]. » Ce Choral sonne en effet comme du Ligeti[5]. Les instrumentistes sont très sollicités, et un solo de xylophone dans le troisième mouvement est qualifié d' « étude d’exécution transcendante[3] ». De même que les parties de chœur, d'une écriture très chromatique, sont subdivisés en vingt parties.
L'œuvre est dédiée à Richard Strauss, à qui il vouait une constante admiration. Il la qualifia de « magnifique » après avoir lu la partition. En 1928, Brian propose la première partie au concours en l'honneur du centenaire de Schubert.
Pendant l'Entre-deux-guerres, il est surtout critique, notamment pour le Musical Opinion à la fin des années 1920, où il soutient la nouvelle musique très activement. En 1925, il enseigne au Royal College of Music.
De son second mariage avec Hilda Mary Hayward, naît Elfreda Brian en décembre 1928. Le couple ne se marie qu'en juin 1933.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il travaille à l'intendance et reste dans la fonction publique en tant que greffier, jusqu'à sa retraite en 1948.
Retraite prolifique
Le compositeur Sir Granville Bantock, ardent défenseur de sa musique jusqu'à sa mort en 1946, se trouve relayé lorsque Brian rencontre, en , un producteur de la BBC (et compositeur), Robert Simpson, qui fera une œuvre de promotion considérable, favorisant les compositions nouvelles et les produisant pour la BBC. C'est après le second conflit mondial que le musicien aborde sa période la plus créative, ne composant pas moins de vingt-sept symphonies et quatre opéras passé ses soixante-dix ans. La première œuvre créée par la BBC est la 8e symphonie, les 1er et , sous la direction de Sir Adrian Boult. La première interprétation de la Symphonie gothique par un orchestre professionnel a lieu le , toujours sous la direction de Boult, au Royal Albert Hall, pour son quatre-vingt-dixième anniversaire.
En 1958, il s'installe à Shoreham dans le Sussex. Havergal Brian y meurt des suites d'une chute, à deux mois de son quatre-vingt-dix-septième anniversaire, le . Il avait mis la double barre de mesure finale à la trente-deuxième symphonie en octobre 1968, et comme beaucoup de ses œuvres, il n'avait jamais pu l'entendre sonner ailleurs que dans sa tête. En 1972, sa fille Elfreda était décédée : il lui dédie rétrospectivement sa 2e symphonie.
Hommages
En 1962, Robert Simpson dédie à Havergal Brian sa Troisième Symphonie.
En 1974 est fondée la société Havergal Brian, qui se charge de promouvoir la diffusion de l'œuvre.
Style
Havergal Brian a développé son style musical en partant des romantiques tardifs.
Au contraire de l'idée courante (sans doute à cause de la Symphonie gothique), les effectifs ou la durée des œuvres ne sont en rien hors-norme, et Brian utilise des effectifs traditionnels.
Catalogue des œuvres
Le catalogue de Havergal Brian est essentiellement composé d'œuvres pour orchestre (symphonies, pièces symphoniques, concertos) et pour la voix (opéras, mélodies, chœur et cantates), auxquelles s'ajoutent quelques pièces pour clavier.
Jusqu'en 1907, Brian a donné des numéros d'opus (1 à 15), dont les numéros 2, 4, 8, 11, ainsi qu'une mélodie de l'opus 13 (d/2) ont été perdus, ou détruits par l'auteur ; et ce, comme presque toutes les œuvres antérieures à 1906, et beaucoup jusqu'en 1948 environ. Figurent notamment dans les partitions perdues, outre une foule de mélodies, une ouverture « Buster Keaton » (années 1920) probablement inachevée, des pièces pour ensemble de cuivres parmi lesquelles Fanfare, extrait de son The Grotesques (titre primitif de The Tigers), un premier concerto pour violon (1934), le drame lyrique (cantate) Prometheus unbound d'après Shelley (daté de la période 1937–44) et deux opéras : Dierdre of the Sorrows d'après J. M. Synge (vers 1947) et Oedipus Coloneus d'après Sophocle (1967).
Clavier
Piano
Double Fugue pour piano en mi bémol majeur
Trois Illuminations pour piano (1916). Création, Londres par John Tobin.
I. The boys and the pastille
II. The butterfly's waltz
III. Venus and a bobby
Quatre Miniatures pour piano (1919–20). Création, Londres par Meyer Rosenstein.
Les numéros 2 et 4 sont les parties de piano de mélodies éponymes.
I. Allegro (sol mineur)
II. Lento tranquillo e sempre rubato (si majeur). En-tête de la partition : « d'après le poème de William BlakeThe Land of Dreams ».
III. Andante e grazioso - Valse lento (mi majeur)
IV. Andantino tranquillo e sempre rubato. En-tête de la partition : « d'après le poème de William Blake The Birds ».
En 1967, Brian renumérote l'ordre de ses symphonies. À l'époque ne sont connues que les cinq première symphonies (nos 2 à 6). L'ancienne portant le numéro un, intitulée A Fantastic Symphony (1907—08), dont il n'a conservé que deux mouvements – les premier et troisième –, laisse la place à la Symphonie gothique. Il écrit 22 symphonies entre l'âge de 80 et 92 ans.
Symphonie no 1 The Gothic, en ré mineur (1919–27 - éd. 1932). Avec quatre solistes, quatre chœurs mixtes, chœurs d'enfants, cuivres en coulisses pour la partie 2. Durées : partie I, 35 minutes ; partie II, 1 heure 12 minutes. La partition est dédiée à Richard Strauss. Création le par Bryan Fairfax et le avec Adrian Boult pour la BBC[6].
L'effectif requis pour l'orchestre est hors-norme et comprend, parmi les 210 instrumentistes, 17 percussionnistes, dont 6 timbaliers, 68 cuivres et 32 bois... Lors de l'interprétation des Proms de Londres en 2011 (cf. Enregistrement[7]), on comptait six cents chanteurs – considéré comme taille idéale par Martyn Brabbins, le chef d'orchestre.
VI. Moderato e Molto Sostenuto (Te Ergo Quaesumus)
Symphonie no 2, en mi mineur (–). Durée : 50 minutes[8]. Création, Brighton par le Kensington Symphony Orchestra, dirigé par Leslie Head et à Londres le par le Stoke Kensington Symphony Orchestra, dirigé par Leslie Head pour la diffusion sur la BBC.
I. Adagio solenne - Allegro assai
II. Andante sostenuto e molto espressivo
III. Allegro assai
IV. Lento Maestoso e mesto
Symphonie no 3, en ut dièse mineur (–). Avec deux pianos solo. Durée : 56 minutes. Création Londres, par le New Philharmonia Orchestra, dirigé par Stanley Pope, avec Ronald Stevenson et David Wilde (pianos), pour la BBC. Création publique, Birmingham par le chef d'orchestre Paul Venn.
Symphonie no 4 « Das Siegeslied (Psalm of Victory) », pour soprano, double chœur et orchestre (1932–33). Le texte extrait du Psaume 68 est chanté en allemand. Durée : 48 minutes.
I. Maestoso
II. Lento
III. Allegro
Symphonie no 5 « Wine of Summer » (1937). Avec baryton solo. Texte de Lord Douglas. Durée : 20 min
Symphonie no 6 « Sinfonia tragica » (janvier-). Durée : 19 minutes. La symphonie est en un mouvement, mais articulée en trois sections toutes entremêlées ou attacca[9]. Création , Orchestra of the Royal Opera House, dirigé par Douglas Robinson, pour la BBC.
Section un (prologue), Allegro ma non troppo
Section deux : partie 1 et partie 2, Lento
Section trois : partie 1 et partie 2 (épilogue), Allegro vivace
Symphonie no 7, en ut majeur (mars-). Durée : 42 minutes. Création le par le Royal Philharmonic Orchestra, dirigé par Harry Newstone pour la BBC[10].
I. Allegro moderato
II. Allegro maestoso ma moderato
III. Adagio – Allegro moderato – Adagio
IV. Epilogue : "Once upon a time" (Moderato)
Symphonie no 8, en si bémol mineur (1949). Durée : 23 minutes.
Un seul mouvement, décomposé en 6 épisodes : Moderato – Allegro moderato sempre cantabile – Allegro moderato – Lento e molto teneramente – Passacaglia I – Passacaglia II.
Symphonie no 9, en la mineur (1951). Durée : 28 minutes.
I. Adagio – Allegro moderato – Allegro vivo
II. Adagio
III. Allegro moderato
Symphonie no 10 (1954). Durée : 19 minutes. Un seul mouvement.
Symphonie no 12 (1957). Durée : 12 minutes. Un seul mouvement.
Symphonie no 13, en ut majeur (1959). Durée : 19 minutes. Un seul mouvement.
Symphonie no 14, en fa mineur (1959–60). Durée : 24 minutes. Un seul mouvement.
Symphonie no 15, en la majeur (1960). Durée : 21 minutes. Un seul mouvement.
Symphonie no 16 (terminée le ). Durée : 23 minutes. Un seul mouvement. Création, Londres par le Orchestre philharmonique de Londres, dirigé par Myer Fredman pour la BBC. Premier concert public : Londres, par le London Orchestra of St Cecilia, dirigé par James Kelleher.
Symphonie no 17 (1960–61). Durée : 14 minutes.
I. Adagio - Allegro Moderato
II. Lento
III. Allegro con brio
Symphonie no 18, en mi mineur (1961). Durée : 15 minutes.
I. Allegro Moderato
II. Adagio
III. Allegro e Marcato Sempre
Symphonie no 19, en mi mineur (-). Durée : 19 minutes. Création par le BBC Scottish Symphony Orchestra, dirigé par John Canarina, pour la BCC.
I. Allegro spiritoso e con anima a leggiero
II. Adagio - Allegretto
III. Con anima e giocoso
Symphonie no 20, en ut dièse mineur (1962). Durée : 27 minutes.
I. Adagio - Allegro Agitato
II. Adagio ma non troppo, Cantabile e sostenuto
III. Allegro vivo
Symphonie no 21, en mi bémol majeur (1963). Durée : 29 minutes.
Symphonie no 23 (-). Durée : moins de 14 minutes. Création Galesburg les 4, 5 et par University of Illinois Symphony Orchestra, dirigé par Bernard Goodman.
I. Moderato - Allegro con anima
II. Adagio non troppo ma pesante
Symphonie no 24, en ré majeur (1965). Durée : 18 minutes.
Symphonie no 25, en la mineur (1965–1966). Durée : 25 minutes. Création le par le BBC Scottish Symphony Orchestra, dirigé par John Canarina pour la BBC.
I. Lento - Allegro giocoso e marcato sempre - Moderato
II. Lento ma non troppo
III. Allegro con anima
Symphonie no 28, en ut majeur (1967). Durée : 14 minutes. Création le par le New Philharmonia Orchestra, dirigé par Leopold Stokowski pour la BBC.
Conçu à l'origine pour être un Divertimento pour orchestre. C'est Brian lui-même qui avait émis qu'il serait heureux d'entendre une de ses symphonies jouée par Stokowski[12]. Robert Simpson avait envoyé au maestro un certain nombre de partitions encore jamais données et après lecture, le chef d'orchestre proposa cette vingt-huitième. Si la symphonie avait été composée par un musicien de 91 ans, le chef d'orchestre qui en dirigea la création avait lui aussi 91 ans.
I. Moderato
II. Grazioso e leggiero
III. Andante espressivo
IV. Allegro con brio - Allegro vivo - Adagio
Symphonie no 29, en mi bémol majeur (1967). Durée : 19 minutes. Création en public à Stoke-on-Trent, le par le North Staffordshire Symphony Orchestra, dirigé par Nicholas Smith (enregistré par la BBC).
I. Adagio - Allegro
II. Lento cantabile sempre
III. Allegretto grazioso
IV. Adagio - Allegro molto - Adagio
Symphonie no 30, en si bémol mineur (). Durée : 17 minutes. Création Londres, le par le New Philharmonia Orchestra, dirigé par Harry Newstone (enregistré par la BBC)[13].
I. Lento
II. Passacaglia
Symphonie no 31 (). Durée : 14 minutes. Un seul mouvement. Création le par le Philharmonia Orchestra, dirigé par Charles Mackerras pour la BBC.
Symphonie no 32, en la bémol majeur (1968). Durée : 22 minutes.
I. Allegretto
II. Adagio
III. Allegro Ma Non Troppo
IV. Allegro Moderato
Autres œuvres
Burlesque variations on an original theme, opus 3 (septembre 1903). Création en 1980.
L'œuvre, ni jouée ni publiée à l'époque des premiers concerts de 1907, avait été présumée perdue jusqu'en 1974, où le manuscrit a fait une réapparition à la vente chez un libraire londonien.
Thème (Andante, quasi Allegretto ma serioso)
Variation 1, Imitando
Variation 2, Tempesto
Variation 3, Elegy
Variation 4, Allegretto grazioso
Variation 5, Allegro resoluto
Variation 6, Adagio e Rubato e Mistico
Finale en forme d'ouverture
For Valour, ouverture de concert opus 7 (1904 ; révision 1906)
Fantastic Variations on an Old Rhyme (1907). Durée moyenne, 12 minutes. Création, à Brighton du au (dans une version réduite), par le Brighton Municipal Orchestra, dirigé par Henry Lyell-Tayler la première (l'œuvre fut jouée deux fois), puis par le compositeur.
Il s'agit du mouvement initial de A Fantastic Symphony, portant à l'origine le titre de la comptine utilisée comme thème : Humorous Legend on Three Blind Mice[14]Joseph Holbrooke avait déjà varié cette chanson de nourrice en 1900 (opus 37a).
Il s'agit du troisième mouvement de A Fantastic Symphony[15].
In Memoriam, poème symphonique (1910). Durée : moins de 20 minutes. Création à Édimbourg les 26 et par le Scottish Orchestra, dirigé par Sir Landon Ronald[16].
Comedy Overture : The Jolly Miller (1962). Sur the Cheshire folk-song.
I. Allegro Vivo
II. Misterioso
Psaume 23 (The Lord Is My Shepherd), pour ténor, chœur et orchestre, opus 9 (c. 1904 ; 1944–45). Création pour la BBC Brighton par Stuart Holland (ténor), Brighton Festival Chorus, Leicestershire Schools Symphony Orchestra, dirigé par Laszlo Heltay.
Six pièces symphoniques extraites de The Tigers (arrangé c. 1921–22). Durée moyenne, 55 minutes. Création à Bournemouth le sous la direction de Sir Dan Godfrey.
Symphonic Variations on « Has Anybody Here Seen Kelly? » (ext. du Prologue)
Symphonic dance : Wild horsemen
Symphonic dance : Green pastures (ext. acte 2)
Shadow dance (ext. prélude acte 3)
Symphonic dance : Gargoyles (ext. acte 3)
Symphonic dance : Lacryma (ext. acte 3)
English Suite no 1, opus 12 (1902–04, pub. 1914, Breitkopf et Hartel). Création à Leeds le par le Leeds Municipal Orchestra dirigé par le compositeur. Puis donné par Boult aux Proms et Bantock à Liverpool notamment avant la guerre.
Les mouvements 2 et 3 sont issus d'une œuvre contemporaine intitulé Pantalon and Columbine, une romance pour petit orchestre, opus 2, qui a été perdue[17].
I. Characteristic march Tempi do marcia
II. Valse Andante – Tempo di valse (allegro) – Andantino
III. Under the beech tree – Andantino – Tempo di valse (allegro) – Tranquillo (andante)
IV. Interlude Allegro con anima – Pan Andante
V. Hymn Slow – Allegretto
VI. Carnival Allegro molto (presto) – The Dancers Slower and graceful – Punch and Judy – The sleeping beauty Molto andante – Fat woman With mock solemnity
English Suite no 2 « Night Portraits » (1915 - perdue)
English Suite no 3 (1919–21). Création Bournemouth le par le Bournemouth Municipal Orchestra, dirigé par Sir Dan Godfrey.
L'inspiration pour cette suite est celle de la campagne du Sussex où Brian avait vécu. Brian avait écrit les trois premières pièces pour piano et semble avoir détruit cette partition d'origine.
I. Ancient village
II. Epithalamium
III. Postillions
IV. The stonebreaker
V. Merry peasant
English Suite no 4 « Kindergarten » (partition non datée, Reginald Nettel la situe vers 1921–24). Durée moyenne, 12 ou 13 minutes. Création, Édimbourg le par le George Heriot’s School First Orchestra, dirigé par Martin Rutherford.
Brian s'inspire d'une vision du monde enfantin. Malcolm MacDonald y voit la contrepartie anglaise du Children’s Corner ou de La boite à joujoux de Debussy[18].
I. Thank you
II. Where is he?
III. Something or nothing
IV. The man with a gun
V. Jingle
VI. The lame duck
VII. Gentle bunny
VIII. Death of bunny
IX. Ashanti battle song
English Suite no 5 « Rustic Scenes » (12-). Durée moyenne, 22 minutes. Création 1977 pour l'enregistrement, dirigé par Eric Pinkett.
Le second mouvement est réservé aux cordes seules et peut être joué indépendamment.
Elegy, poème symphonique (- ; orch. début août). Durée moyenne, 13 à 14 minutes. Création le par le Guidhall School of Music and Drama Symphony Orchestra, dirigé par Brian Wright.
Brian avait nommé A song of sorrow : une sorte de « symphonie sans numéro[19] ». Puis en , il se décide pour Elegy. Un seul mouvement[20].
Il s'agit bien sûr de l'opéra de Brian, dont Malcolm MacDonald a aussi tiré une suite plus ample de six morceaux en 1975. La création le par le chef d'orchestre James Kelleher, présentait l'intégralité des neuf pièces : les trois de Brian lui-même et les six de MacDonald.
I. (Andante moderato)
II. (Allegro molto)
III. (Allegro vivo)
Concerto pour orchestre, en mi bémol majeur (1964). Durée : environ 15 minutes. Création, Leeds le par le College of Music Symphony Orchestra, dirigé par Joseph Stones[21].
L'effectif instrumental, outre les cordes, est pour bois et cuivres par deux ou trois et percussions. L'œuvre est en un seul mouvement.
Legend : Ave atque vale[22] (). Durée moyenne : 7 à 8 minutes. Création pour la BBC mais non diffusé, enregistrement effectué le par le Orchestre philharmonique de Londres, dirigé par Myer Fredman. Création publique, Orange ( par Orange County High School for the Arts Symphony Orchestra, dirigé par Christopher Russell.
Ensemble de cuivres
Festival fanfare (1967). Durée : moins de 2 minutes.
Concertos
Concerto pour violon, en ut majeur (novembre 1934–). Durée : environ 38 minutes. Création le par Ralph Holmes (violon), New Philharmonia Orchestra, dirigé par Stanley Pope, pour la BBC. La création en public n'a lieu que dix ans plus tard.
Primitivement désigné comme no 2 et sous-titré The Heroic, Brian a ensuite, en raison de la perte ou de la destruction du premier, coupé ces indications et laissé Concerto pour violon en ut majeur.
I. Allegro Moderato
II. Lento
III. Allegro con Fuoco
Concerto pour violoncelle (). Durée : environ 22 minutes. Trois mouvements sans titres. Création, le par Thomas Igloi (violoncelle), Polyphonia Orchestra, dirigé par Sir Adrian Boult pour la BBC.
For Valour, pour orgue et orchestre (1902, rev. 1906)
Mélodies
Brian a composé plus de cent mélodies pour voix et piano, dont beaucoup ont été perdues :
The Birds, pour alto ou baryton et piano (1919). Texte de William Blake.
The Land of Dreams, pour voix et piano. Texte de William Blake extrait de Miscellaneous Poems and Fragments.
The Defiled Sanctuary, pour voix et piano. Texte de William Blake.
When Icicles Hang by the Wall, pour voix et piano (1919). Sur un texte de William Shakespeare, extrait de Love’s Labour's Lost.
Take, O Take Those Lips Away, pour voix et piano (1919–21). Sur un texte de William Shakespeare, extrait de Measure for Measure.
3 mélodies pour voix d'alto ou baryton et piano, opus 6 (1904–06)
7 mélodies pour ténor et mezzo-soprano, opus 13 (1906 ; numéro 1 rev. 1972)
Little Sleeper (opus 13a). D'après Soliloquy Upon a Dead Child de Gerald Cumberland, pseudonyme de Charles Frederick Kenyon (1879-1926) d'après Hafez de Chiraz.
Day and night. Texte de Cumberland.
If I could speak. Texte de Cumberland.
When I lie ill. Texte de Cumberland.
A Faery Song, pour mezzo-soprano et piano (opus 13c, 1906). sur un texte de William Butler Yeats.
Tell me, thou soul of her I love (opus 13d/1, 1906). Sur un texte de Thomson.
Twilight opus 13d/2 (1906 - perdue ou détruite)
Care-Charmer Sleep, pour voix et piano (1919). Texte de Samuel Daniel.
Since Love is Dead, pour voix et piano (c. 1922–23). Texte de Fred G. Bowles.
The Soul of Steel, pour voix et piano (1920–21). Texte de Christopher M. Masterman.
Why Dost Thou Wound and Break My Heart?, pour ténor et piano (1910). Texte de Robert Herrick
On Parting, pour voix et piano (1918). Texte de Temple Keble.
Lady Ellayne, pour voix et piano (1918–19). Texte de Temple Keble.
Renunciation, pour voix et piano (1918–19). Texte de Temple Keble.
When the sun goes down, pour voix et piano (1918). Texte de Temple Keble.
Love is a Merry Game, pour voix et piano (1918). Texte de Temple Keble.
Piping Down the Valleys Wild, pour voix et piano (1914). Texte de William Blake, extrait des Songs of Innocence and Experience.
Tell me, Thou Soul of Her I loveopus 13d, à quatre voix mixtes (1906). Sur un texte de James Thomson.
Shall I compare thee to a summer’s day?opus 5, à quatre voix mixtes (1903). Sur un texte de William Shakespeare, Sonnet no 18.
Blow, blow thou winter wind, à quatre voix mixtes (1925). Sur un texte de William Shakespeare, extrait de As You Like It.
Cantates
À part les parties des symphonies une, quatre et cinq, qui comprennent de larges emploi du chœur, les œuvres perdues sont très nombreuses. Restent deux cantates.
Prometheus Unbound, drame lyrique sur le texte de P.B. Shelley, pour voix solistes, double chœur et orchestre (1937–44 - la partition orchestrée a été perdue). Brian n'a utilisé que l'acte un du drame poétique de Shelley.
Opéras
Brian considérait que le meilleur de lui-même était dans ses opéras[23]. Pourtant aucun de ces cinq opéras ne furent présentés à la scène. Seuls des morceaux symphoniques extraits de The Tigers, The Cenci et Agamemnon ont pu être entendu en concert ou pour la radio.
The Tigers, Opéra burlesque en un prologue et 3 actes (1917–19 ; orchestration 1928–29 ; réorchestration du prologue en 1969). Livret de Brian. Création, Londres 3– par la BBC.
Malcolm MacDonald décrit l'œuvre comme « un mélange de grosse farce, satires sur l'autorité militaire et en général, pure fantaisie, rêve symboliste, mélodrame, théâtre de l'absurde et une anarchie à la Marx Brothers jouée sur fond de catastrophe mondiale[24]. ». Le titre primitif était The grotesques[25].
Turandot, Prinzessin von China, ein tragikomisches Märchen [conte tragi-comique] en 3 actes, d'après Carlo Gozzi dans la traduction de Schiller (1802) (1949–51)
The Cenci, opéra en 8 scènes, d'après P.B. Shelley (1819) (1951–52). Création de concert, Londres le par le Millennium Sinfonia dirigé par James Kelleher - David Wilson-Johnson (le Comte), Helen Field (Beatrice), Justin Lavender, Nicholas Buxton, Jeffrey Carl.
Grand admirateur de Shelley, dont il avait déjà mis en musique le Prometheus Unbound, Brian choisi une pièce au caractère sulfureux, au thème d'inceste et de parricide, situé au XVIe. Beatrice, la fille maltraitée, organisée l'assassinat de son père avec la complicité de Lucrèce, sa belle-mère, et Giacomo, son frère. Elle a été exécutée sur ordre du pape. Des cinq actes de la pièce de Shelley, Brian condense l'action dramatique en huit scènes.
Faust, opéra en un prologue et 4 actes, d'après Goethe (1955–56). Création du prologue, pour la BBC.
Agamemnon, opéra en un acte d'après Eschyle dans la traduction de J.S. Blackie et ajouts de Brian (1957). Création, Londres le .
Opéras perdus ou à l'état d'ébauche
The Maiden and the Flower-Garden, opérette pour enfants d'après G. Cumberland (1914 - perdu)
Deirdre of the Sorrows, d'après la pièce (1910) de J.M. Synge (vers 1947 - projet)
Œdipus Coloneus d'après Sophocle dans la traduction de G. Young (1967 - brouillons perdus)
Discographie
Concerto pour violon - Ralph Holmes (violon), New Philharmonia Orchestra, dir. Stanley Pope ( - LP Aries LP-1607, CD Klassic Haus KHCD 2012-061)
Symphonies nos 7*, 8, 9 et 31*, Tinker's Wedding (Comedy Overture)* - Royal Liverpool Philharmonic Orchestra, dir.Charles Mackerras* et Charles Groves (25-, 3-* - 2 CD EMI CDM 7 69890 2, EMI 575782-2)
Symphonie no 2 - BBC Symphony Orchestra, dir. Sir Charles Mackerras - Aries LP 1631[26], CD Klassic Haus KHCD-2013-001)
Symphonie no 3 - Andrew Ball, Julian Jacobsen (pianos), BBC Symphony Orchestra, dir.Lionel Friend (27- - Hyperion CDH55029)
Symphonie no 1, Gothic - Eva Jenisová (soprano), Dagmar Pecková (alto), Vladimir Doležal (ténor), Peter Mikulás (basse), Chœur Slovaque de l'Opéra, Chœur Slovaque traditionnel, Chœur de Lucnica, Chœur de Bratislava, Chœur d'enfants de la radio de Bratislava, Chœur des jeunes Echo, Chœur et Orchestre Philharmonique Slovaque, Orchestre Symphonique de la radio Tchécoslovaque de Bratislava, dir.Ondrej Lenár (29-, 16-, 2CD Marco Polo 8.223280-1 / Naxos 8.557418-19)[27],[28]
Symphonies nos 4 et 12 - Orchestre Symphonique de la Radio Slovak, dir. Adrian Leaper (3-8 et 10-, Marco-Polo 8.223447 / Naxos 8.570308)
Symphonies nos 11* et 15, For Valour, Doctor Merryheart* (Ouvertures) - Orchestre Symphonique National d'Irlande, dir. Tony Rowe et Adrian Leaper* (, * - Marco-Polo 8.223588)
Symphonies nos 20 et 25, Fantastic Variations on an Old Rhyme - Orchestre Symphonique d'Ukraine, dir. Andrew Penny (28-, Marco-Polo 8.223731 / Naxos 8.572641)
Symphonie no 28 - New Philharmonia Orchestra, dir.Leopold Stokowski ( - LP Aries LP-1607[29], CD Klassic Haus KHCD 2012-061)
Symphonies nos 17 et 32, For Valour, Festal Dance - National Symphony Orchestra of Ireland, dir. Adrian Leaper (1992 - Marco-Polo 8.223481, Naxos 8.572020)
Symphonie no 1 - The Bach Choir, Brighton Festival Chorus, Côr Caerdydd, Cbso Youth Chorus, Huddersfield Choral Society, London Symphony Chorus, Southend Boys’ And Girls’ Choirs, BBC Concert Orchestra, BBC National Chorus Of Wales, Bbc National Orchestra Of Wales, dir. Martyn Brabbins (« Proms » - 2CD Hyperion CDA67971/2[30])
Symphonies nos 7 et 16 - Orchestre symphonique de nouvelle Russie, dir. Alexander Walker (2019, SACDNaxos)
Notes et références
↑Malcolm MacDonald (2011), livret du disque Toccata, Musique pour orchestre volume 2.
↑Brian, Lettre à Granville Bantock du 27 juin 1926
↑ ab et cCalum MacDonald (2011), livret du disque Hyperion.
↑Reginald Nettel (1976). Texte original : « the greatness of the universe and of man’s place in it. »
↑Rob Barnett, revue du disque Boult chez Testament sur MusicWeb International.
↑On peut trouver cet enregistrement chez Testament SBT 1454.
↑Une étude complète de l'œuvre par Malcolm MacDonald (en) http://www.havergalbrian.org/festaldance1.htm. Lorsque Sir Donald Tovey a interprété l'œuvre en 1934 à Édimbourg, il a écrit un texte qui se trouve dans le volume 6 de ses Essays in Musical Analysis (Londres, 1939).
↑Sans doute pour des questions de droits l'attribution à Charles Mackerras était impossible et le LP a paru sous l'étiquette Ernest Weir/Dresden Symphony Orchestra.
↑En décembre 1990, John Tyler Tuttle attribuait « 4 compacts » [très bon disque] à l'enregistrement dans le magazine Compact no 59, p. 39.
↑Sans doute pour des questions de droits l'attribution à Stokowski était impossible et le LP a paru sous l'étiquette Horst Werner/Hamburg Philharmonic Orchestra.
↑Distingué par un Choc de Classica no 140, mars 2012, p. 81 : « Martyn Brabbns signe une version presque parfaite, d'une remarquable rigueur de lecture. »
Voir aussi
Bibliographie
Recueils de Havergal Brian
(en) Havergal Brian, A selection of essays (éd. Lewis Foreman) Triad, Londres 1969.
(en) Malcolm MacDonald (éd), Havergal Brian on music: selections from his journalism. Toccata Press, 1986. (ISBN0-907689-19-1)
(en) Reginald Nettel, Ordeal by Music: The Strange Experience of Havergal Brian. Oxford University Press, 1945.
(en) Reginald Nettel et Lewis Foreman, Havergal Brian and his music. Dobson, Londres 1976. (ISBN0-234-77861-X).
Version révisée de la publication de 1945.
(en) Paul Rapoport, Opus Est : Six Composers From Northern Europe, Matthijs Vermeulen, Vagn Holmboe, Havergal Brian, Allan Pettersson, Fartein Valen, Kaikhosru Shapurji Sorabji Kahn & Averill, Londres 1978 / Taplinger, New york 1979 (ISBN0-8008-5844-1)
La thèse de musicologie de Rapoport, en 1972, avait pour sujet la Symphonie Gothique. Ici l'auteur exploite l'analyse d'une symphonie par compositeur et pour Brian, revient sur la Gothique. Présentation en ligne par David J. Brown
(en) Robert Matthew-Walker, Havergal Brian: Reminiscences and Observations. DGR Books, 1995. (ISBN1-898343-04-7).
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