En génétique humaine, l'haplogroupe C1a2 (aussi appelé C-V20, anciennement C6) est un haplogroupe du chromosome Y. L'haplogroupe C1a2 est le groupe-frère de l'haplogroupe C1a1 (ou C-M8). À eux deux, ils constituent les branches majeures de l'haplogroupe C1a, elle-même sous-clade du C1 et plus généralement de l'haplogroupe C.
Contrairement à son groupe frère qui s'est étendu en Asie de l'Est et principalement au Japon[1] (dans une faible proportion, environ 6%), le C1a2 se retrouve principalement en Europe, Afrique du Nord, Asie de l'Ouest et Asie du Sud dans une très faible proportion.
Origine et Distribution
L'haplogroupe C1a2 (V20) s'est développé depuis la région du Moyen-Orient (probablement le foyer iranien, principal foyer de migrations) vers l'Europe principalement, rayonnant de façon moins importante au Sud vers l'Afrique et en Asie de l'Ouest. Ils seraient ainsi les premiers représentants des Hommes modernes (Homme de Cro-Magnon) ayant colonisé l'Europe et ayant apporté avec eux la culture aurignacienne du Paléolithique supérieur ayant commencé il y a 40 000 ans[3].
Les vestiges les plus anciens que l'on a retrouvé du C1a2 se trouvent en Belgique, en Tchéquie[3] et en Russie lors du Paléolithique supérieur.
Le premier se situe plus dans les grottes de Goyet, il s'agit d'individus de culture aurignacienne ayant vécus il y a 35 000 ans.
Le second est le site archéologique de Dolní Věstonice vieux d'environ 30 000 ans (individu Vestonice16).
Enfin, ce sont les individus Sunghir 1/2/3/4 dans le site archéologique de Sungir vieux de 34 000 ans qui ont été retrouvés en Russie[4].
À cette époque, l'Homme de Néandertal n'était pas encore éteint, ce qui laisse supposer qu'il aurait côtoyé l'Homo Sapiens. Il est donc probable que l'Homo Sapiens C1a2 ait récupéré des gênes de Néandertal pendant les milliers d'années de cohabitation.
En se fiant à la datation, il est possible que les membres du C1a2 soient à l'origine de la plus ancienne œuvre d'art de l'humanité retrouvée, la Grotte Chauvet (France), il y a 35 000 ans.
Il a été également retrouvé en Anatolie[5], plus spécifiquement dans des restes d'un camp de chasseurs-cueilleurs anatoliens datant d'environ 13 000 ans et appartenant à l'haplogroupe mitochondrial K2b.
Plus récemment, le C1a2 a été retrouvé dans des vestiges Mésolithiques de chasseurs-cueilleurs occidentaux vieux de 7 000 ans dans la Province de León en Espagne (individu La Braña 1)[6] ainsi que sur des individus vivant à la même époque dans l'Alföld[7],[8], une plaine au Sud de la Hongrie.
↑Sikora M, Seguin-Orlando A, Sousa VC, Albrechtsen A, Korneliussen T, Ko A, Rasmussen S, Dupanloup I, Nigst PR, Bosch MD, Renaud G, Allentoft ME, Margaryan A, Vasilyev SV, Veselovskaya EV, Borutskaya SB, Deviese T, Comeskey D, Higham T, Manica A, Foley R, Meltzer DJ, Nielsen R, Excoffier L, Mirazon Lahr M, Orlando L, Willerslev E, « Ancient genomes show social and reproductive behavior of early Upper Paleolithic foragers », Science, vol. 358, no 6363, , p. 659–662 (PMID28982795, DOI10.1126/science.aao1807, Bibcode2017Sci...358..659S)
↑(en) Johannes Krause, Choongwon Jeong, Wolfgang Haak, Cosimo Posth, Philipp W. Stockhammer, Gökhan Mustafaoğlu, Andrew Fairbairn, Raffaela A. Bianco et Julia Gresky, « Late Pleistocene human genome suggests a local origin for the first farmers of central Anatolia », Nature Communications, vol. 10, no 1, , p. 1218 (ISSN2041-1723, PMID30890703, PMCID6425003, DOI10.1038/s41467-019-09209-7, Bibcode2019NatCo..10.1218F)
↑Haak W, Lazaridis I, Patterson N, Rohland N, Mallick S, Llamas B, Brandt G, Nordenfelt S, Harney E, Stewardson K, Fu Q, Mittnik A, Bánffy E, Economou C, Francken M, Friederich S, Pena RG, Hallgren F, Khartanovich V, Khokhlov A, Kunst M, Kuznetsov P, Meller H, Mochalov O, Moiseyev V, Nicklisch N, Pichler SL, Risch R, Rojo Guerra MA, Roth C, Szécsényi-Nagy A, Wahl J, Meyer M, Krause J, Brown D, Anthony D, Cooper A, Alt KW, Reich D, « Massive migration from the steppe was a source for Indo-European languages in Europe », Nature, vol. 522, no 7555, , p. 207–11 (PMID25731166, PMCID5048219, DOI10.1038/nature14317, Bibcode2015Natur.522..207H, arXiv1502.02783)
↑Pille Hallast, Chiara Batini, Daniel Zadiket al., « The Y-Chromosome Tree Bursts into Leaf: 13,000 High-Confidence SNPs Covering the Majority of Known Clades », Molecular Biology and Evolution, vol. 32, no 3, , p. 661–673 (PMID25468874, PMCID4327154, DOI10.1093/molbev/msu327)