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Durant le Néolithique se succèdent de nombreuses cultures sur le territoire actuel de la France métropolitaine[1],[2]. Ces dernières sont souvent définies par leur céramique : plusieurs sites partageant des poteries dont les formes et les décors sont identiques sont considérées comme appartenant à la même culture. Plus rarement, d'autres critères sont pris en compte, par exemple les caractéristiques de l'industrie lithique, de l'outillage en os, de l'architecture. La durée et l'extension géographique de ces cultures sont très variables.
Bien qu'on associe généralement la période néolithique à la sédentarisation, par opposition à une vie nomade de chasseur-cueilleur durant les périodes précédentes (paléolithique et mésolithique), il est important de souligner que certains groupes étaient sédentaires dès le paléolithique. Cette stabilité était rendue possible par des conditions géographiques particulières. Par exemple sur un littoral marin soumis à de fortes marées, comme c'est le cas en Bretagne. Dans cette région, notamment, on a retrouvé les traces de nombreuses pêcheries d'estran, et la pêche à pieds y est pratiquable toute l'année, deux fois par jour environ. Les installations démontrant une occupation littorale stable sur de très longues périodes dans la région avant le néolithique y sont légion[3],[4],[5].
Comme dans le reste de l'Europe, les premiers fermiers néolithiques présents sur le territoire français sont une population très homogène venue d'Anatolie. On observe deux grands courants de néolithisation, le courant danubien (culture rubanée) et le courant méditerranéen (culture de la céramique cardiale), qui sont en réalité le fait d'une seule et unique population colonisatrice issue d'une seule et même source commune qui a conquis la majeure partie de l'Europe, presque sans mélange avec les chasseurs-cueilleurs rencontrés sur le chemin, même longtemps après la séparation des deux courants, et ce jusqu'à son arrivée sur les côtes atlantiques. On a pu ainsi déterminer que, si mélange conséquent il y avait eu avec les anciens chasseurs-cueilleurs, celui-ci aurait alors plutôt eu lieu dans les Balkans, en amont de la séparation des deux grands courants, de sorte que les deux courants sont issus du même mélange génétique[6]. Au Néolithique moyen (-4800 à -3500), ces deux courants de néolithisation se rejoignent au centre de la France[7].
La population ancienne du Néolithique d'Anatolie était plus proche des Européens actuels que des populations habitant actuellement dans cette région ; elle était surtout très étroitement apparentée aux premiers fermiers européens du Néolithique (les EEF), dont le vestige le plus proche sont les actuels Sardes[8],[9].
Dans cette diffusion démique du Néolithique, le territoire de la France d'aujourd'hui offre une situation différente par rapport à d'autres régions d'Europe. La proportion d'ascendance chasseurs-cueilleurs y est la plus élevée dans l'ensemble tant pour le courant méditerranéen que pour le courant danubien[10],[11]. Pour le premier, les études génétiques suggèrent un récent événement de mélange local entre les populations de chasseurs-cueilleurs et les agriculteurs néolithiques. Il n'est pas exclu que ce mélange ait pu se produire dans la péninsule italienne. Pour le second, les individus du néolithique moyen situés immédiatement à l'ouest du Rhin montrent également une proportion plus élevée de la composante d'ascendance chasseurs cueilleurs que les individus analysés sur les sites de la culture rubanée à l'est du Rhin. Ces différences pourraient expliquer les particularités de certains faciès archéologiques locaux[10].
L'arrivée des colons venus de l'Asie mineure via les côtes méditerranéennes et la vallée du Danube importe la révolution néolithique qui créé une forte croissance démographique. Au Néolithique moyen, on observe, comme ailleurs en Europe, une augmentation dans la population de l'ascendance liés aux chasseurs-cueilleurs du mésolithique[12].
La population de fermiers néolithiques sur le territoire français va être presque totalement remplacée ou assimilée par l'arrivée de nouvelles populations, de la fin du Néolithique au début de l'âge du bronze. Comme pour la colonisation par les fermiers néolithiques, cette migration n'est pas propre au seul territoire français mais concerne l'ensemble de l'Europe. Une migration très importante s'est produite depuis la steppe pontique (culture Yamna) vers le centre de l'Europe, puis les autres parties de l'Europe à partir de [18],[19] Cette migration a joué un rôle clé dans la diffusion de la culture campaniforme[20],[21]. Ces populations à ascendance des steppes sont présents sur le territoire de la France actuelle dès 2 650 av. J.-C.[11].
Références
↑Jean-Paul Demoule, Jean Guilaine (dir.), 1986, Le Néolithique de la France. Hommage à G. Bailloud, éditions A. et J. Picard, Paris.
↑Antoine Chancerel, Jean Vaquer, Jean-Jacques Cleyet-Merle (commissaires) et Paul Ambert, Florian Balestro, Sandrine Bonnardin, Serge Cassen, Jean Vaquer, Estelle Gauthier, Nicole Mallet, Laure-Anne Millet-Richard, Pierre Pétrequin, Anne Marie Pétrequin, et al., Signes de richesse : Inégalités au Néolithique ; [exposition], Musée national de préhistoire, Les Eyzies de Tayac, 27 juin-15 novembre 2015, Musée des confluences, Lyon, 1er décembre 2015-17 avril 2016, Réunion des Musées Nationaux, , 125 p. (ISBN978-2-7118-6296-2), bibliogr. p. 119-125. : Sur la variscite (p.: 64-69) , les coquillages percés (en colliers ou brodés : colombelles, multicolores, à l'origine)(p.: 20-24) et leur circulation au Néolithique, parmi d'autres objets et matières rares ou précieuses.
↑Yvan Pailler, Pierre Stéphan, Henri Gandois et Clément Nicolas, « Évolution des paysages et occupation humaine en mer d’Iroise (Finistère, Bretagne) du Néolithique à l’Âge du Bronze », Norois. Environnement, aménagement, société, no 220, , p. 39–68 (ISSN0029-182X, DOI10.4000/norois.3662, lire en ligne, consulté le ).
↑(en) W. Haas et al., « Massive migration from the steppes is à source for Indo-European langages in Europe », Nature, (lire en ligne [PDF]).
↑(en) Ann Gibbons, « Revolution in human evolution », Science, vol. 349, , p. 362-366.
↑(en) Iñigo Olalde, Selina Brace et al., « The Beaker phenomenon and the genomic transformation of northwest Europe », Nature, vol. 555, , p. 190–196 (lire en ligne).