Grand-Soldat constitue l'aboutissement du chemin de fer d'Abreschviller, ancien réseau d'exploitation forestière reconverti en ligne touristique.
Toponymie
Ce hameau s'appelait originellement Soldatenthal, nom qui signifie « vallée du Soldat »[2],[3] ou « vallée des Soldats »[4]. Ce nom proviendrait d'une statue de Mercure[2],[4] ou de Mars[3] trouvée à cet endroit.
Mentionné en 1793 sous l'orthographe déformée de Soldalenthal[5], avec un [l] au lieu du [t] ; le nom du hameau fut officiellement francisé sous l'appellation de Grand-Soldat en 1918[3].
L'appellation de Grand-Soldat existait déjà au XIXe siècle, tout du moins dans les Aventures de Michel Hartmann où se trouve le passage suivant « Eh bien ! cette ferme, car c’est une ferme, se nomme le Grand-Soldat, en allemand Soldathenthal. »[6].
Histoire
D'après l'abbé Grosse, ce lieu serait fort ancien, il paraîtrait que les Romains y avaient établi une station importante[4].
Verrerie de Soldatenthal
Avant la réunion de la Lorraine à la France, les propriétaires des immenses forêts situées dans les vallons des Vosges n'avaient d'autre moyen de tirer parti de leurs bois qu'en y établissant des usines à feu : telle est l'origine de la verrerie de Soldatenthal[2].
Les comtes de Linange traitèrent pour son établissement avec un nommé Loquet, conseiller de la régence de Saverne, à qui l'on affecta, à titre d'emphytéose, divers cantons de bois dans les forêts de Dabo : elle n'a été fixée dans sa situation actuelle qu'en 1722 ; auparavant elle était ambulante, c'est-à-dire que l'emplacement des fours variait à mesure que l'on épuisait un canton de forêts[2].
Cette verrerie fut établie en suite d'un bail emphytéotique du , passé par les princes de Linange au profit de Vincent Locquet. Ce bail porte que le preneur recevra, ainsi que ses ouvriers, le bois de construction gratis ; qu'ils auront le droit de grasse pâture pour leurs bestiaux, comme les autres habitants ; le bois nécessaire à l'usage de la verrerie sera pris, excepté celui de chêne, dans les cantons de Romelstein et Thomastalberg, où les ouvriers auront le droit de prendre leur bois usager, etc[7].
Le , un nouveau bail emphytéotique de cette usine fut passé aux acquéreurs du sieur Locquet, sous de nouvelles conditions, qui furent modifiées par deux transactions intervenues en 1747 et 1751[7].
Vers 1836, la verrerie incluait douze pots, dont six à fusion et six autres de travail ; la gobeleterie qu'on y fabriquait à l'époque était d'une qualité supérieure[4].