Par la suite, il est surtout actif dans les Balkans et Michel VII le récompense en lui donnant d'importantes propriétés dans les régions de Philippopolis, à l'embouchure du Strymon et autour de Mosynopolis[4].
Plus tard, il est impliqué dans le coup d’État militaire d'Alexis Ier Comnène contre l’empereur Nicéphore III. C'est chez lui qu'Alexis et son frère Isaac se réfugient lorsqu'ils sont encore à Constantinople et qu'ils risquent l'aveuglement pour leur coup d'état. Grégoire Pakourianos accepte de l'aider et en reconnaissance de ses bons et loyaux services, le nouvel empereur le nomme généralissime des armées de l’ouest de l’Empire (« Grand Domestique » d'Occident)[4].
Investit de ses nouvelles fonctions militaires, Pakourianos commande dès 1081 le flanc gauche de l’armée byzantine contre les Normands à Dyrrachion. En dépit de la défaite, Pakourianos est chargé de rassembler les débris de l'armée tandis qu'Alexis se replie à Constantinople. Un an après, en 1082, il expulse les Normands de Moglena, aujourd'hui en Grèce. Il sert ensuite d'ambassadeur avec d'autres personnalités byzantines auprès de l'empereur Henri IV du Saint-Empire pour que celui-ci intervienne contre les territoires normands en Italie, de manière à libérer les Byzantins de la pression exercée par Robert Guiscard. Il est tué quelques années plus tard face aux Petchenègues, lors de la bataille de Beljatovo au nord de Philippopolis (aujourd'hui Plovdiv en Bulgarie), en 1086[5]. Dans son Alexiade, Anne Comnène met en avant les liens profonds qui unissent Alexis et Grégoire Pakourianos, ce qui pourrait signifier qu'ils se connaissaient avant 1081, moment où Grégoire décide de suivre Alexis dans sa rébellion. Au début du règne de ce dernier, Grégoire Pakourianos reçoit en effet de nombreux cadeaux et hommages de la part de l'empereur du fait de ses succès militaires mais aussi de son rôle dans le recrutement de chevaliers occidentaux qui viennent se mettre au service de l'Empire byzantin[6],[7].
Mécénat
Il est également connu comme mécène et promoteur de la culture chrétienne. Avec son frère Apasios, il effectue en 1074 une donation significative au monastère orthodoxe d'Iviron sur le mont Athos.
↑Voici comment s'exprime Anne Comnène quand elle raconte la mort de Pakourianos : « A cette nouvelle, l'autocrator pleura ceux qui venaient de périr, aussi bien chacun pris à part que tous en bloc ; mais affligé surtout de la mort du grand domestique [Grégoire Pakourianos], il versait sur lui des torrents de larmes. Car déjà avant son élévation à l'Empire, il chérissait extrêmement l'homme »Comnène 1967, VI, 14, 4.
↑Catherine Asdracha, La région des Rhodopes aux XIIIe et XIVe siècles : étude de géographie historique, Verlag der Byzantinisch-Neugriechischen Jahrbücher, Athènes, 1976, p. 294 (74).
↑Louis Petit, Typikon de Grégoire Pacourianos pour le monastère de Pétritzos (Bachkovo) en Bulgarie, texte original, Viz. Vrem., XI, Suppl. no 1, SPB 1904, XXXII+63 p. Gautier, P., Le typikon du sébaste Grégoire Pakourianos, Revue des études byzantines, T. 42 (1984), p. 5-145
↑(en) Cyril Alexander Mango, The Oxford History of Byzantium, Oxford University Press, 2002 (ISBN0198140983), p. 12.