Gil Álvarez Carrillo de Albornoz (Carrascosa del Campo, 1310 - Viterbe, 1367) est un cardinal espagnol qui fut également condottiere et homme d’État. Il est également connu sous le nom de Egidio Albornoz.
Biographie
Ses années espagnoles
Gil Álvarez Carrillo de Albornoz est le fils de Don Garcia descendant du roi Alphonse V de León et de Teresa de Luna, de la maison royale d'Aragon.
Il est élevé à Saragosse et étudie ensuite le droit à Toulouse. La grande influence de sa famille le fait nommer très jeune archidiacre de Calatrava et membre du Conseil du roi. Le , il est nommé archevêque de Tolède, succédant ainsi à son oncle maternel Jimeno de Luna, qui l'avait fait entrer dans la carrière ecclésiastique.
En tant qu’archevêque de Tolède, il participe à deux synodes, l’un à Tolède en mai 1339, l'autre à Alcalá de Henares, en avril 1347.
En 1343, le pape Clément VI l’envoie à Avignon pour négocier une concession d’impôt sur les revenus de l’Église pour les Croisades. Ses compétences militaires et diplomatiques le font remarquer par le pape qui le nomme cardinal en 1350. La même année, Pierre Ier de Castille dit le Cruel succède à son père Alphonse XI; sa mésentente avec le nouveau roi entraîne Gil Albornoz à fuir l’Espagne pour ne jamais y revenir.
En 1357, il est rappelé à Avignon où il est nommé « Père de l’Église ». Son séjour en Avignon fut court car Giovanni di Vico et Francesco II Ordelaffi, qui avaient loué les services des Grandes compagnies du condottiereKonrad von Landau, menaçaient l’équilibre fragile de ses dernières conquêtes. Revenu en Italie, Albornoz trouve un accord avec Landau qui force les Ordelaffi à se soumettre. Il promulgue alors au nom du pape les ConstitutionesSanctae Matri Ecclesiae, règlement général de l'administration pontificale du domaine de Saint-Pierre[2].
Entre 1354 et 1357, il soumet Orvieto en réformant les statuts de la cité pour réduire les pouvoirs du tyran Giovanni de Vico. Il régit alors toutes les initiatives militaires et administratives dans le domaine de Saint-Pierre en rétablissant l'équité et la justice, sans esprit despotique. Il demande le rétablissement des exilés, limite les intrigues partisanes et encourage l'élection de conseillers municipaux honnêtes. Lorsque la peste de 1363 emporte plus de 8 000 habitants, Orvieto dispose d'une garnison de 1390 mercenaires. Le cardinal y ordonne la construction d'une forteresse dont le chantier est dirigé par Ugolino de Montemarte, ainsi que les aménagements architecturaux de la cathédrale[2].
À la mort d'Innocent VI en 1362, Albornoz fut pressenti pour lui succéder mais refusa la tiare. Le nouveau pape fut Urbain V qui signa un pacte avec Barnabé Visconti en 1364 afin de pouvoir se consacrer à la croisade contre les Turcs.
Ses dernières années
En tant que légat, Albornoz continue à agir en faveur du retour de la papauté à Rome. En 1367 Urbain V prend la route de Rome. Albornoz le reçoit à Viterbe, mais meurt peu après, avant même qu'Urbain V ne soit rentré à Rome. Selon ses souhaits, il est d’abord inhumé dans la basilique de saint François à Assise. Quatre ans plus tard ses restes sont transférés à la cathédrale de Tolède.
Héraldique
Les armes du cardinal Gil Albornoz sont d'or à la bande de sinople.
Notes et références
↑Connu aujourd'hui sous le nom de palazzo Lomellino di Aragona-Carnevalini, ce palais a été restauré après les dégâts subis en 1944. Il abrite le musée d'art étrusque.
↑ ab et cSophie Cassagnes-Brouquet, Bernard Doumerc, Les Condottières, Capitaines, princes et mécènes en Italie, XIIIe – XVIe siècle, Paris, Ellipses, , 551 p. (ISBN978-2-7298-6345-6), Gil Albornoz, "condottiere espagnol" du pape (page 57)
Annexes
Bibliographie
(la) De Vita et Rebus Gestis Aegidii Albornotii, in Sepulveda's Opera Omnia, vol. IV. 1780.