Elle est depuis le milieu des années 2000 intéressée par ce projet Sesame, d'une part par curiosité pour ce choix d'une coopération entre les pays du Moyen-Orient, et d'autre part parce que l’Égypte est parmi les États fondateurs, avec huit autres pays : le Bahreïn, Chypre, la Jordanie, le Pakistan, la Turquie, l'Autorité palestinienne, l'Iran et Israël. Elle accepte donc cette proposition : « j’ai découvert un monde parallèle. Ou plutôt une oasis. Un endroit où un Palestinien peut parler de science avec un Israélien sans penser à la politique de son gouvernement, où une Égyptienne peut travailler avec un Iranien même si leurs pays n’ont plus de relations diplomatiques. »[1],[2],[3].
Ses exposés en conférence TED, dès 2015, lui valent d'être remarquée. Foulard sur la tête, elle y présente son emploi sur la ligne infrarouge du futur dispositif, en cours de construction à Allan, dans le Gouvernorat de Balqa en Jordanie, et se livre à un plaidoyer pour la science et la paix, et contre les préjugés. « Je couvre mes cheveux, pas mon cerveau », précise-t-elle, ajoutant que ce foulard et ses tenus colorées ne sont généralement pas appréciés par les rigoristes religieux[1]. Elle est encore en 2016 la seule femme au sein de la communauté scientifique Sesame installée sur place[4],[5],[6].
En 2023, elle a été l’une des six femmes choisies par Nature pour commenter leurs projets pour la Journée internationale de la femme. Les autres étaient Sandra Diaz, Martina Anto-Ocrah, Jess Wade, Aster Gebrekirstos et Tanya Monro[7].
Prises de position
Fière de son pays, elle emmène dans ses bagages un drapeau égyptien : « Je ne m’en séparais jamais. Quand j’ai obtenu un poste au synchrotron de Rome, en 2014, il m’a de nouveau accompagnée. Et puis j’ai reçu la proposition de Sesame[1] ».
Références
↑ ab et cNathaniel Herzberg, « Gihan Kamel, la pacificatrice scientifique », Le Monde, (lire en ligne)
↑(it) Elena Dusi, « L'esperimento di Gihan Kamel : Io, unica donna tra i fisici del sincrotrone che unirà il Medio Oriente », La Repubblica, (lire en ligne)
↑Nathaniel Herzberg, « Au Moyen-Orient, la diplomatie du supermicroscope », Le Monde, (lire en ligne)