John George Douglas Campbell est né au château d'Ardencaple, Dunbartonshire, deuxième mais seul fils survivant de John Campbell (7e duc d'Argyll), et de sa seconde épouse Joan Glassel, la fille unique de John Glassel. Il succède à son père comme duc en 1847. À sa mort, il devient également Master of the Household of Scotland (maître héréditaire de la maison d'Écosse)[1] et Shriff d'Argyllshire[2][3].
Au moment de sa succession, Argyll s'est déjà fait remarquer en tant qu'auteur de pamphlets sur la schisme de 1843 de l'Église d'Écosse, qu'il s'efforce d'éviter ; il prend rapidement un rôle proéminent du côté du Parti libéral (Royaume-Uni) dans la politique parlementaire. Il est un orateur fréquent et éloquent à la Chambre des lords[4]. Proche collaborateur du prince Albert de Saxe-Cobourg-Gotha, il sert comme Lord du Sceau Privé (Lord Privy Seal) entre 1852 et 1855 dans le cabinet de Lord Aberdeen, puis comme ministre des Postes (Postmaster General) entre 1855 et 1858 dans le premier cabinet de Lord Palmerston. Il est à nouveau Lord du Sceau Privé entre 1859 et 1866 dans la seconde administration Palmerston, puis sous la seconde administration de Lord Russell, position dans laquelle il se fait remarquer comme un ardent défenseur de la cause du Nord pendant la guerre de Sécession.
Il est un catalyseur majeur de la loi sur l'éducation (Écosse) de 1872. Sous sa direction en 1866, la Commission Argyll se penche sur le système scolaire écossais et le trouve profondément inadéquat. Le rapport - finalement terminé en 1869 - est utilisé pour appeler à des réformes de l'éducation. À la suite de ce lobbying, la loi sur l'éducation (Écosse) de 1872 est adoptée, y rendant l'enseignement primaire obligatoire pour les enfants âgés de 5 à 13 ans.
En 1880, il sert de nouveau sous Gladstone, en tant que Lord du sceau privé, mais démissionne le 31 mars 1881 pour protester contre le Land Bill de Gladstone, affirmant qu'il interfère avec les droits des propriétaires et a été apporté en réponse au terrorisme[5]. En 1886, il rompt complètement avec Gladstone sur la question du soutien du Premier ministre à la Home Rule (Irlande), bien qu'il ne rejoigne pas le Parti libéral unioniste, mais suit une voie indépendante. Ayant déjà été Vice Lord-lieutenant à partir de 1847[3], Argyll occupe le poste honorifique de Lord-lieutenant du Argyllshire de 1862 jusqu'à sa mort en 1900. Il est assermenté au Conseil privé (Royaume-Uni) en 1853[6], nommé chevalier de l'Ordre du Chardon en 1856[7] et chevalier de l'Ordre de la Jarretière en 1883. En 1892, il est créé duc d'Argyll dans la pairie du Royaume-Uni[8].
Contributions universitaires
Argyll est également un scientifique amateur dédié à de nombreux domaines scientifiques. Outre ses propres travaux en ornithologie, il a écrit sur l'anthropologie, l'évolution, la glaciologie et l'économie. Il est un chef de file dans l'opposition savante contre le darwinisme (1869, 1884b) bien qu'il ne soit pas contre la théorie de l'évolution, il plaide plutôt pour l'évolution théiste. Son travail, longtemps considéré comme réactionnaire, est cependant aujourd'hui souvent considéré comme utile en opposant des arguments réfléchis aux faiblesses des théories de ses détracteurs. Il argumente contre la capacité érosive des glaciers (1873) et est un économiste important (1893) et un institutionnaliste (1884a) ; dans ce dernier titre, il est assez similaire à son adversaire politique, Benjamin Disraeli.
Constance Harriett Campbell (11 novembre 1864 - 9 février 1922) ; épouse Charles Emmott en 1891
La duchesse d'Argyll décède à l'âge de 53 ans en mai 1878. En 1881, George Campbell épouse Amelia Maria (née en 1843), fille de Thomas Claughton, évêque de St Albans, et veuve d'Augustus Anson. Elle meurt à l'âge de 50 ans en janvier 1894. En 1895, Argyll se marie une troisième fois avec Ina, fille d'Archibald McNeill. Ina survit au duc d'un quart de siècle, mourant en décembre 1925. Il n'y a aucun enfant des deuxième ou troisième mariages.
Argyll décède au château d'Inveraray en avril 1900, six jours avant son 77e anniversaire, et est enterré à l'église paroissiale de Kilmun. Il est remplacé dans ses titres par son fils aîné John.
Postérité
Argyll Road à Penang, en Malaisie, est nommée en son honneur.
Principaux travaux
The Reign of Law (Le règne de la loi), Londres : Strahan. (5e éd. en 1868), 1867.
Primeval Man: An Examination of some Recent Speculations (Primeval Man: Un examen de quelques spéculations récentes), New York : Routledge, 1869.
President's Anniversary Address (Discours d'anniversaire du président), Actes de la Société géologique. pp. li - lxxviii, 1873.
The Eastern Question (La Question d'Orient), Londres : Strahan, 1879.
The Unity of Nature (L'unité de la nature), New York : Putman, 1884.
Scotland As It Was and As It Is (L'Écosse telle qu'elle était et telle qu'elle est), 1887.
The Unseen Foundations of Society. An Examination of the Fallacies and Failures of Economic Science Due to Neglected Elements (Les fondements invisibles de la société. Un examen des erreurs et des échecs de la science économique dus à des éléments négligés), Londres : John Murray, 1893.
The Philosophy of Belief; Or, Law in Christian Theology (La philosophie de la croyance ; Ou, Droit en théologie chrétienne), 1896
↑La charge de Master of the Household est l’une des Grandes Charges de la Maison Royale d’Ecosse.
↑Le Sheriff of Argyll était historiquement un officier royal chargé de faire respecter les droits du roi dans l'Argyll ; en Écosse, le concept de Sheriff a progressivement évolué en une position judiciaire.
↑ abc et dRobert P. Dod, The Peerage, Baronetage and Knightage of Great Britain and Ireland, London, Whitaker and Co., , 92 p.