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Gekokujō(下克上 ou 下剋上?) est un terme japonais pouvant se traduire par l'expression « les plus faibles gouvernent les plus forts » ou bien « le faible domine le fort ».
Sans la protection du shogunat, les daimyos provinciaux étaient susceptibles d'être renversés par des forces extérieures ou même par celles de leurs propres domaines. Au cours de cette période, les vassaux ont trahi leurs seigneurs et furent à leur tour menacés d'être renversés par des forces encore plus inférieures qu'eux. Les ecclésiastiques et les paysans ont parfois formé des ikkō-ikki (des bandes de rebelles) contre les daimyos et ont réussi, pendant un certain temps, à établir des royaumes indépendants.
Postérité
Plusieurs siècles plus tard, le concept du gekokujō fut une justification pour les officiers juniors et moyens de l'armée pour désobéir s'ils étaient motivés par des principes moraux. De tels actes se sont déroulés plusieurs fois en Mandchourie et à Tokyo pendant les années 1930. Les officiers militaires ont effectué des attaques provocatrices en Mandchourie pour donner un prétexte à l'Empire pour s'emparer du territoire chinois. Au Japon même, des officiers militaires ultranationalistes ont organisé des séries d'assassinats contre les dirigeants politiques et commerciaux, ils voulaient « épurer » la société japonaise de l'influence des corporations et des partis politiques parce qu'ils pensaient que cela empêchait le Japon d'atteindre sa place légitime parmi les nations du monde, place atteinte grâce à l'expansion sur le continent asiatique.
Les épisodes les plus spectaculaires furent l'incident du 15 mai 1932, lorsque des officiers de la Marine et des cadets juniors de l'armée assassinèrent le Premier ministreTsuyoshi Inukai, et l'incident du 26 février 1936 impliquant 1 500 soldats à Tokyo dans un coup d'État raté. Bien que des poursuites pénales se soient ensuivies, les motivations des accusés leur ont apporté un important soutien populaire et le plus souvent, la punition fut légère. Bien que les meneurs de l'incident du soient passés rapidement devant des tribunaux secrets et exécutés, l'épisode est généralement considéré comme le dernier et le plus grave des événements qui ont mené à l'interdiction des partis politiques et à la domination des militaires dans les affaires du gouvernement japonais jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Un autre épisode spectaculaire est la planification et l'exécution de l'incident de Mukden menant à l'invasion de la Mandchourie, orchestré par des officiers (Kanji Ishiwara et Seishirō Itagaki) agissant indépendamment à la fois du quartier général de l'armée du Kwantung mais également du gouvernement de Tokyo ; permettant ainsi au Japon de créer l'état indépendant du Mandchoukouo.
Des éléments du gekokujō peuvent généralement être vus dans le théâtre kyōgen, surtout dans les pièces mettant en scène le personnage de Tarō Kaja.
Notes et références
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Gekokujō » (voir la liste des auteurs).
Voir aussi
Bibliographie
(en) William T. de Bary, Carol Gluck et Arthur E. Tiedemann, Sources of Japanese Tradition, vol. 2, Columbia University Press, 1448 p. (ISBN9780231518123).
(en) John A. Lynn, Battle: A History Of Combat And Culture. From Ancient Greece to Modern America, Westview Press, 431 p. (ISBN9780813333724).
« Gekokujō », dans Dictionnaire historique du Japon, vol. 6 : G, Tokyo, Librairie Kinokuniya : Maison franco-japonaise, (lire en ligne), p. 18.