Il est connu pour ses photographies artistiques de nus. Ses photographies ont été utilisées par des artistes comme Auguste Rodin.
Biographie
Gaudenzio Marconi naît en 1841 dans une famille francophone installée dans le Tessin et sans doute d'origine italienne[1]. Il s'est marié à Adrienne Fontaine, née en 1844 à Amsterdam[2].
Marconi a pour spécialité les « académies pour les artistes ». Il photographie essentiellement les modèles et réalise quelques compositions de genre (Crucifixion). De la Commune, on garde de lui des compositions, comme Blessés de la garde mobile à Chatillon après le combat, durant le siège de Paris, Une femme et un enfant morts. Commune de Paris, 1871 (mise en scène), et Siège de la Commune, mise en scène de soldats morts de la Commune, montage, 1871 (conservées au musée Carnavalet)[6]. Le , Marconi est condamné par la 7e chambre du Tribunal correctionnel de la Seine, avec un comparse nommé Pagnon, courtier[7] : « pour fabrication et mise en vente de photographies et clichés représentant des femmes nues (études d'après nature) », les deux hommes sont punis de six mois de prison et 100 francs d'amende.
On retrouve Marconi[Note 1] inscrit à l'état civil de Bruxelles comme « artiste peintre » le , mais il est probablement déjà actif comme photographe, au 19 place du Grand Sablon. Il photographie en 1877 le modèle et le plâtre de L'Âge d'airain d'Auguste Rodin pour que l'on puisse comparer les deux documents et prouver que la statue n'a pas été moulée sur un modèle vivant. Sur le carton de montage figure le tampon sec « Photographe des Beaux-Arts - Marconi - Place Grand Sablon, 19 - Bruxelles »[8].
Marconi garde semble-t-il un domicile à l'étranger, avant de s'installer en 1879 à Schaerbeek, au 5 rue Potter. En 1880, il participe à l'Exposition nationale de Bruxelles[9], ainsi qu' à l’Exposition internationale de photographie de Gand, où ses nus sont remarqués[10]. En 1882, il fait partie des photographes exposés au palais de l'Industrie, lors de la 7e exposition de l'Union centrale des arts décoratifs[Note 2],[11].
Gaudenzio Marconi est établi à Schaerbeek, au 30 rue Potter, en 1885[12], date à laquelle on perd sa trace[Note 3].
Postérité
En 1996, Gaudenzio Marconi est l'un des 26 photographes mis à l'honneur au FotoMuseum Antwerpen (Anvers) lors de l'exposition intitulée Pioniers in Beeld.
Bibliographie
Sylviane De Decker-Heftler, « Suite Marconi 1. La Piste belge », in Photographies, 7, 1985, p. 110-112.
Steven F. Joseph, Tristan Schwilden, Marie-Christine Claes, « Marconi Gaudenz[io] », in Directory of Photographers in Belgium, 1839-1905, Rotterdam, Ed. De Vries – Antwerpen, Museum voor Fotografie, 1997, p. 271.
(en) John Hannavy, Encyclopedia of Nineteenth-Century Photography, vol. A-I, Londres, Routledge, Taylor & Francis, (ISBN978-1-135-87327-1, lire en ligne), p. 889-890[14]
↑« 45. Marconi, photographe », sur Gallica, Annuaire-almanach du commerce, de l'industrie, de la magistrature et de l'administration : ou almanach des 500.000 adresses de Paris, des départements et des pays étranger, Paris, Firmin Didot et Bottin réunis, (consulté le ), p. 1762
↑Marion Perceval, « Belloc, Joseph-Auguste », in Encyclopedia of Nineteenth-Century Photography, op. cit, p. 146.
↑Dominique de Font-Réaulx, « France » , in Encyclopedia of Nineteenth-Century Photography, op. cit., p. 548.
↑Fernand Drujon, Catalogue des ouvrages, écrits et dessins de toute nature poursuivis, supprimés ou condamnés : depuis le 21 octobre 1814 jusqu'au 31 juillet 1877, Paris, Édouard Rouveyre, (lire en ligne), p. XXXI-XXXII
↑Union centrale des beaux-arts appliqués à l'industrie, Catalogue des oeuvres et des produits modernes, exposés dans le Palais de l'industrie : Le bois, les tissus, le papier. 7e exposition, 1882, (lire en ligne), p. 147, 157
↑H. Tarlier et A. Rozez, Almanach du commerce et de l'industrie, H. Tarlier, (lire en ligne), p. 69
↑(en) John Hannavy, Encyclopedia of Nineteenth-Century Photography, vol. A-I, Londres, Routledge, Taylor & Francis, (ISBN978-1-135-87327-1, lire en ligne), p. 889-890