Il est connu pour avoir été en 1871 le parolier de la chanson Alsace et Lorraine appelée communément par le premier vers de son célèbre refrain : Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine.
En 1889, André Chadourne relève que ces « vrais frères siamois de la littérature des beuglants » sont les deux seuls paroliers qui « gagnent plus de dix mille francs par an » mais doute que leur « marchandise » soit « absolument naturelle » : « en vérité, affirme-t-il, les productions signées Villemer - Delormel dépassent les limites normales » grâce au recours à des nègres[5]. Martial du Treuil, un autre contemporain, est de l'avis contraire : « les chansonniers édités sous la "raison sociale" Villemer et Delormel étaient bien Villemer et Lucien Delormel[6] ».
Après avoir été le parolier de la revanche, Villemer devint celui du général Boulanger, à la gloire duquel il écrivit vingt-cinq chansons[7].
Villemer est, par ailleurs, « l'un des rares auteurs à avoir sérialisé la défaite de 1870[8] », publiant entre 1886 et 1890 une soixantaine de petits fascicules illustrés de quatre pages sur ce thème, tels Le Pâté prussien, ou l'Auberge du porc d'Allemagne[9], L'Or allemand, ou la Trahison du petit bossu[10] ou L'Orgie prussienne, ou la Fille de joie[11]. Certains fascicules sont illustrés par Clérice Frères.
Dans ses mémoires, le chanteur Paulus, évoque comme suit le duo de paroliers : « Leur idée revêtait le plus souvent une forme lâchée, parfois vulgaire, mais ils trouvaient la situation. Ils suppléaient à l'absence de poésie par l'invention ; ils faisaient passer la rime indigente grâce au mot heureux[12]. »
↑André Chadourne, Les cafés-concerts, Paris, E. Dentu, (lire en ligne), p. 329-331
↑Martial du Treuil, « Villemer et Delormel », L'Écho du public, (lire en ligne).
↑Branthôme, Le brave général Boulanger, Paris, M. Seheur, (lire en ligne), p. 188
↑Paul Bleton, « Logiques de sérialisation », dans Productions du populaire:colloque international de Limoges, 14-16 mai 2002, Presses universitaires de Limoges, (ISBN9782842873370, lire en ligne), p. 360, 362