Les gants épiscopaux ou chirothèques sont un vêtement liturgique qu'utilisaient les évêques, les cardinaux et certains abbés de l'Église latine[1],[2]. Les chrétiens orientaux n'en ont jamais fait usage[2], et les vêtements grecs qui correspondent aux gants latins sont les manchettes (ἐπιμανίκια), qui cachent les extrémités des manches[3].
Porter des gants dans la liturgie est « un usage inconnu aux anciens[4] ». Mais ils furent utilisés à Rome à partir du Xe siècle, ayant leur origine en Francie, et en 1070 le privilège de les utiliser fut accordé à l'abbé de Pavie[1]. Avant le XIe siècle les auteurs qui énumèrent les ornements sacrés des évêques ne mentionnent pas les gants[5].
Avant la constitution apostoliquePontificalis romani du [6], à la fin de la messe de l'ordination d'un évêque, après l'« Ite missa est » et la bénédiction, avant le « dernier évangile », le consécrateur remet au nouvel évêque le mitre et les gants[7].
L'instruction Pontificales ritus du sur la simplification des rites et des insignes pontificaux mentionne encore les gants, en les traitant comme facultatifs : « L’évêque peut employer à son gré […] les gants, qu’il peut, à son gré, porter toujours de couleur blanche[8] ».
Le nouveau rite d'ordination épiscopale promulgué par la constitution apostolique Pontificalis romani du ne prévoit plus l'emploi de gants[9]. Et dans le cérémonial des évêques de 1984 les gants ne sont plus indiqués parmi les vêtements et insignes pontificaux[10].
Selon ces livres liturgiques l'évêque porte les gants lors de la messe pontificale. Avant de commencer la messe il les prend, en recevant celui de la main droite du diacre et celui de la main gauche du sous-diacre. Il les quitte après avoir récité l'antiphon de l'offertoire et ne les reprend qu'après le dernier lavement des mains qui précède la postcommunion[12].
Tricotés en soie ou cousus à la machine, les gants correspondaient à la couleur liturgique de la messe, mais pas en noir, parce qu'il n'étaient pas employés lors du Vendredi saint et lors de la messe de requiem. Souvent ils étaient ornés sur le dos d'une broderie ou d'une plaque de métal ouvragée, qui représentaient la main de Dieu, l'agneau de Dieu, la croix, les saints, etc.[1],[13].
Notes et références
↑ ab et c(en) Joseph Braun, « Episcopal Gloves », dans The Catholic Encyclopedia, Robert Appleton, (lire en ligne).
↑ a et bJ.-B.-E. Pascal, Origines et raison de la liturgie catholique, Migne, (lire en ligne), col. 627–630.
↑P. Bernardakis, « Les ornements liturgiques chez les Grecs », Échos d'Orient, vol. 5, no 3, , p. 131 (DOI10.3406/rebyz.1902.3395).
↑Alexandre Charvoz, Précis d'antiquités liturgiques, ou le Culte aux premiers siècles de l'Église, Librairie catholique de Perisse Frères, (lire en ligne), p. 37.
↑Abbé Barraud, Des gants portés par les évêques : par d'autres membres du clergé et même par des laïques dans les cérémonies religieuses, F. le Blanc-Hardel, (lire en ligne), p. 16.
↑Caeremoniale Episcoporum ex decreto sacrosancti oecumenici Concilii Vaticani II instauratum auctoritate Ioannis Pauli PP. II promulgatum (Typis Polyglottis Vaticani 1984).
↑Bulletin monumental, ou, Recueil de documents et de mémoires relatifs aux différentes branches de l'archéologie, vol. 33, Société française d'archéologie, Musée des monuments français, (lire en ligne), p. 213–214.