Les gants parfumés sont des gants dont émane un parfum.
Histoire
Le fait de parfumer les gants faisait partie d'un courant de mode aux XVIIe et XVIIIe siècles introduit en France par Catherine de Médicis[1]. Né de la nécessité de masquer l'odeur du cuir (pour le tanner, on pouvait utiliser de l'urine et des excréments), cet usage donna naissance à une corporation, les maîtres gantiers-parfumeurs.
On les accusa d'avoir caché par leurs fragrances les poisons qui emportèrent Jeanne d'Albret (dans son Histoire universelle, Agrippa d'Aubigné accuse René Bianchi le parfumeur florentin de Catherine de Médicis, d'avoir procuré des gants empoisonnés à la reine de Navarre[6]) et Gabrielle d'Estrée[7].
Pour ôter à la peau sa mauvaise odeur, il faut la rincer plusieurs fois puis l'immerger dans un bain de senteurs "c'est-à-dire une eau parfumée aux essences à la mode"[8]. Les gants sont ensuite taillés, cousus et peints, puis mis en fleurs : ils sont superposés dans des boîtes fermées avec des couches de fleurs qui sont régulièrement renouvelées. Entre chaque mise en fleurs, les gants sont attachés à un fil sécher. Ce processus dure au minimum une semaine. Enfin, l’intérieur des gants est également poudré pour faire disparaitre toute mauvaise odeur et faciliter l’enfilage.
↑Alfred Franklin, Les corporations ouvrières de Paris du XIIe au XVIIIe siècle : histoire, statuts, armoiries, d'après des documents originaux ou inédits. Gantiers-parfumeurs, Paris, , 18 p. (lire en ligne)
↑Gantiers parfumeursHistoire des métiers, origine des corporations, statuts, règlements, us et coutumes, 1867
↑Agrippa d'Aubigné, Histoire universelle, édition établie avec une introduction et des notes par André Thierry, tome III (Livres V & VI), Genève, Droz, coll. « Textes littéraires français », 1985, (ISBN978-2-600-02599-7), p. 306, note 20.
↑The Art of Perfumery and the Methods of Obtaining the Odors of Plants: With Instructions for the Manufacture of Perfumes for the Handkerchief, Scented Powders, Odorous Vinegars, Dentifrices, Pomatums, Cosmetics, Perfumed Soap, Etc., to which is Added an Appendix on Preparing Artificial Fruit-essences, Etc George William Septimus Piesse Lindsay & Blakiston, 1867 pages 188,189 (from Chamber's Journal)