La Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie (FNACA) est une associationfrançaise d'anciens combattants d'Afrique du Nord.
Elle se présente comme la première association nationale avec 358 505 membres et 3 560 sections locales et départementales[1].
Histoire
Fondation
En 1958, trois associations d'appelés et de rappelés de la guerre d'Algérie, se réunissent pour former la Fédération nationale des anciens d'Algérie (FNAA), ancêtre de la FNACA[2] :
le Groupement des rappelés et maintenus (GRM) créé en novembre 1956, proche des socialistes[réf. souhaitée] ;
Jean-Jacques Servan-Schreiber en est élu président[7].
Les buts de la FNAA sont : entretenir et renforcer les liens de camaraderie et d'amitié entre les anciens d'Algérie, permettre la défense de leurs droits matériels et moraux[8].
Jean-Jacques Servan-Schreiber conclut sa première intervention devant le congrès d'unification : « Dans le respect des convictions intimes de chacun, nous nous attelons maintenant ensemble, non seulement pour la défense des droits légitimes de tous nos camarades mais pour faire triompher à l'avenir ce que le général de Bollardière a appelé les valeurs morales qui ont fait la grandeur de notre civilisation et de notre armée et pour la paix »[9].
Évolution
Le 30 et au 4e congrès national de Noisy-le-Sec est ajouté le «C» de combattant dans le sigle de la FNACA[10]. La FNACA modifie son appellation et ses statuts pour mieux marquer sa volonté de faire reconnaître le titre de "combattant" aux deux millions de soldats qui, jusque-là, sont considérés comme ayant participé à des "opérations de police" ou de "maintien de l'ordre" en Algérie, Maroc et Tunisie. L'article 2 de ses statuts, déposés le , stipule que la FNACA est indépendante à l'égard des pouvoirs publics et de tout parti politique, groupement philosophique ou religieux[réf. souhaitée].
En 1965, Jean-Jacques Servan-Schreiber abandonne la présidence nationale de la FNACA à Jacques De Jaeger[réf. nécessaire]. En 1975, Jacques De Jaeger passe le relais à Wladyslas Marek[réf. nécessaire], jusque-là secrétaire national chargé des relations avec les élus. Il assure la présidence nationale jusqu'à sa mort, en .
De 1963 à 1974, la FNACA se heurte à la vive résistance des gouvernements qui ne veulent absolument pas entendre parler de « guerre » d'Algérie et encore moins reconnaître les droits des participants[réf. nécessaire]. Partant de quelques exemples de dirigeants nationaux dont l'engagement personnel est connu, certains mouvements politiques d'extrême droite ou nostalgiques de l'Algérie française (Organisation de l'armée secrète (OAS), Occident, Ordre nouveau, Groupe union défense (GUD), Front national) comme la publication Bab el Oued story , citée comme source le prouve, vont tenter de démontrer, en vain, que la FNACA est inféodée au PCF[11].
En 1985, après plusieurs années de mauvaise gestion, la caisse nationale mutualiste (CNM) de la FNACA est en difficultés financières. Selon le procès-verbal du conseil d'administration de la CNM de la FNACA, des lacunes graves dans la comptabilité sont observées ainsi qu'un détournement d'argent. Uniquement pour les premiers mois de 1985, la perte d'exploitation est alors de 2 283 134 francs. L'ancien directeur de la CNM, Raymond Froumentin, a d'ailleurs reconnu les faits le et a été licencié le [12]. La situation a été rapidement redressée et la CNM présente depuis une situation saine[réf. nécessaire]. Il est à noter que la CNM et la FNACA constituent des entités juridiquement différentes, l'une relevant de la Mutualité, l'autre du mouvement combattant.
Effectifs
La FNACA atteint jusqu'à 382 000 adhérents dans les années 1990[réf. nécessaire] et elle regroupe des appelés, des rappelés, militaires de carrière et engagés de toutes sensibilités.
Selon l'association elle-même, la FNACA rassemble 370 000 membres en 2006[13], 360 000 membres en 2009[14], 353 000 membres en 2010[15], 328 000 membres en 2014[16], 301 000 membres en 2017[17], 296 000 membres en 2018[18], 280 000 membres en 2020[19], 245 000 membres en 2022[20], demeurant toujours la plus importante des associations d'anciens combattants.
La diffusion totale de son journal, l'Ancien d'Algérie, contrôlé par l'Alliance pour les chiffres de la presse et des médias (ACPM), s'élevait chaque mois à 338 000 exemplaires en moyenne en 2014, à 300 000 en 2018, à 280 000 en 2020[21], chiffres traduisant l'érosion progressive des effectifs de la FNACA.
Actions
La FNACA est à l'origine de la loi du , qui reconnaît le principe de la qualité de combattant pour les anciens d'Afrique du Nord. La carte du combattant est attribuée pour tout séjour de 120 jours minimum en Afrique du Nord entre le et le . Elle agit pour que ces conditions soient élargies à tout militaire ayant effectué 120 jours commencés avant le . Les militaires ayant effectué un séjour de 90 jours en Algérie entre le et le , peuvent prétendre au titre de reconnaissance de la nation qui leur ouvre les portes de l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre. Depuis 1974, les anciens combattants ont donc des droits à la retraite mutualiste du combattant.
La FNACA a également permis la reconnaissance officielle de la guerre d'Algérie le [22].
Chaque , la FNACA commémore le cessez-le-feu en Algérie[Note 1]. Elle demande qu'il devienne le jour officiel de commémoration de cette guerre[23] (la journée commémorative est aussi officiellement le ). Cette demande n'est pas partagée par d'autres associations d'anciens combattants [24] et de rapatriés, à l'image de l'Union nationale des combattants (UNC), puisque le cessez-le-feu n'a été respecté que par la France. Les historiens évaluent à un minimum de 75 000 personnes, le nombre de civils assassinés ou disparus dans les populations musulmane harkis et leurs familles, auxquels s’ajoutent plusieurs milliers de morts ou disparus dans la population européenne. De plus 750 militaires français ont été assassinés ou enlevés après le [25].
La FNACA obtient cependant satisfaction, dans un premier temps avec l'adoption d'une proposition de loi le et finalement avec le vote de cette proposition de loi par le Sénat, le . Le , le président de la République promulgue la loi No 2012-1631 qui fait du de chaque année, une « journée nationale du souvenir et de recueillement » en hommage aux victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats au Maroc et en Tunisie.
Valeurs
De ce fait, bien que non engagée politiquement et revendiquant son indépendance partisane, la FNACA est fréquemment catégorisée comme proche des idées de gauche, du Parti socialiste (PS) et du PCF.
Présidence
La présidence est assurée par Guy Darmanin depuis [Note 2], date à laquelle il a succédé à Wladyslas Marek, décédé.
L'actuel secrétaire-général de l'association est André Cognard[Quand ?].