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Le au cours d’une assemblée tenue à Liège, le Congrès national wallon pris parti dans la question royale en exigeant qu'en cas de consultation populaire, le dépouillement soit effectué de manière régionale. Ceci fut fait sur l’insistance du militant libéral Jean Rey, qui participait au gouvernement Gaston Eyskens I. La consultation populaire fut en effet organisée le , les électeurs étaient invités à se prononcer sur la reprise des pouvoirs constitutionnels du roi : une majorité de 57,5 % se dégagea en faveur de Léopold III dans l’ensemble du pays. Mais, si les « oui » l’emportaient très largement en Flandre (72 %), la Wallonie avait, elle, voté « non » à 58 %. Le gouvernement organisa le retour du roi au pays, sans tenir compte de l’hostilité wallonne. Les forces syndicales et politiques de gauche déployèrent une activité intense en Wallonie et un congrès extraordinaire fut convoqué à Charleroi, le , avec pour seul objet l’attitude à adopter dans l’affaire royale. L'ensemble des orateurs exprimèrent leur opposition à Léopold III. Par la suite, les militants des mouvements wallons, les comités régionaux d’action wallonne participèrent activement à la campagne antiléopoldiste, placée sous le signe de la Wallonie et la lutte pour l’autonomie. Le , le président du Congrès national wallon, Joseph Merlot, évoqua l’éventualité d’une convocation d’« États généraux de Wallonie » si le roi ne se retirait pas.
Déroulement
Le , six cents personnes sont rassemblées sur la place des Martyrs de la Résistance de Grâce-Berleur afin de protester contre le retour du roiLéopold III en Belgique. Vers cinq heures de l'après-midi, le député socialisteSimon Paque tient un discours aux participants. Un appel téléphonique dénonce soudain la manifestation à la gendarmerie d'Hollogne-aux-Pierres alors que tout rassemblement était interdit par ordre du Commissaire d'arrondissement. Onze gendarmes arrivent pendant le discours du député qui indique « Voici les gendarmes, mais j'ai néanmoins fini mon discours ; restez calmes et rentrez chez vous ».[réf. nécessaire] Ils se déploient alors et un grand nombre de manifestants se retirent.
La situation s'aggrave lorsque le député parlemente avec le chef du détachement et est finalement emmené vers leur véhicule. Arthur Samson, bourgmestre de Grâce-Berleur, s'oppose à cette arrestation mais, voyant la foule à nouveau en colère, tente de la calmer. Il est cependant arrêté à son tour et les manifestants se font plus menaçants. Le chef du détachement dégoupille une grenade de dissuasion et la lance derrière lui. Certains prennent peur, d'autres s'insurgent. L'un des participants, Albert Houbrechts, interpelle un gendarme, l'adjudant Oscar Millet, et les deux hommes en viennent aux mains. Des témoignages contradictoires affirment qu'Albert Houbrechts avait pris le gendarme à partie avant toute attitude hostile de celui-ci. Le sous-officier tire à deux reprises sur Albert Houbrechts qui s'écroule et décède.
Ensuite, Oscar Millet dirige son arme vers les manifestants et ouvre le feu. Une balle atteint un autre participant dans le dos, Joseph Thomas, qui décède de ses blessures un peu plus tard. Une autre frappe Henri Vervaeren, un camionneur militant syndical, et le tue également. L'un des gendarmes présents vise une autre personne qui ne faisait pas partie de la manifestation mais l'observait à une certaine distance par curiosité, appuyé sur son vélo[réf. nécessaire]. Il s'agit de Pierre Cerepana, qui décède instantanément.
Cet incident joua un rôle capital dans le retrait du roiLéopold III de la vie politique belge. En effet, le monde politique belge insista afin qu'il abdique dans le but d'éviter d'autres évènements sanglants. Léopold III préféra d'abord nommer son fils, Baudouin Ier, comme Régent du royaume de Belgique dès le , puis fini par abdiquer en sa faveur l'année suivante, le .
Politiques
Réactions
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Plusieurs personnalités politiques wallonnes ont envisagé la création d'un gouvernement wallon séparatiste[réf. nécessaire].
Le , Michel Houbrechts, le frère d'Albert Houbrechts, la première victime de la fusillade, apporte son soutien au Mouvement populaire wallon lors de la manifestations inaugurale du mouvement à Liège.[réf. nécessaire]
Le fils de la quatrième victime, Joseph Thomas, se vit octroyer par le Parti socialiste belge, une allocation mensuelle en vue de pourvoir à son éducation et sa formation jusqu'en 1962.[réf. nécessaire]
Après le retrait du roi Léopold III en aou 1950, le les dirigeants des partis de gauche firent en sorte que le mouvement ne se poursuive pas sur la revendication de l'indépendantisme wallon.
Procès
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Les parents des victimes, s'étant constitués parties civiles, furent déboutés quelques années plus tard, au nom de la thèse de la légitime défense[1].
Hommages
La commune de Grâce-Berleur fit afficher les photos des victimes[2] où il était proclamé qu'elles étaient mortes « pour la liberté du peuple wallon ».
Un comité, dont fait partie le syndicaliste André Renard, fit installer une plaque sur la maison devant laquelle les trois premières victimes tombèrent. Elle fut réalisée par le sculpteur français Marceau Gillard et fut inaugurée le . Il y est indiqué que les quatre victimes tombèrent sous la répression pour sauvegarder les droits du peuple.
Dans les pavés du trottoir, aux endroits exacts où périrent les victimes, le comité fit également sceller quatre plaques figurant leur nom.
Un monument[3], imaginé par l'architecte Joseph Moutschen, a été érigé en 1952 à l'endroit de la fusillade. Il représente la classe ouvrière, symbolisée par un colosse se raidissant à la vue de la perte de ses camarades, dont le nom est inscrit sur deux bas-reliefs avec la phrase : « Frères, salut ».
Controverses
En janvier 2012, le quotidien La Libre Belgique publie un entretien avec le gendarme Oscar Millet, alors âgé de 98 ans. Celui-ci nie toute intention d'homicide en alléguant la légitime défense[4]. Lors de sa mort, en 2015, un article du journaliste qui avait réalisé l'entretien parait le même quotidien[5].
Notes et références
↑Manuel Dolhet, 'Le dénouement de la question royale, juillet, août 1950, Mémoire de licence, janvier 2001, UCL Louvain-la-neuve (manuscrit)
Société anonyme des Charbonnages du Bonnier, à l'époque principale activité industrielle des environs, dont le siège principal se situait à quelques centaines de mètres du lieu de la fusillade.