Franz von Epp (debout à gauche) prononçant le discours d’ouverture d’un centre de formation à la politique coloniale à Ladeburg (Bernau bei Berlin) le .
Après la guerre, il fonde le « Freikorps Epp », une organisation paramilitaire de droite, essentiellement composée de vétérans du conflit mondial, dont Ernst Röhm, le futur chef de la SA[2]. Son corps franc participe à l’écrasement de la république des conseils de Bavière et est responsable de plusieurs massacres. Epp rejoint ensuite la Reichswehr, au sein de laquelle il est promu Generalmajor en 1922. Il quitte l’armée l'année suivante, en raison de ses liens avec des organisations d’extrême droite et de ses activités au sein du Parti populaire bavarois.
Dès 1920, Epp soutient le parti nazi : en , il met à sa disposition 60 000 marks provenant des fonds secrets de l’armée afin de permettre le rachat du Völkischer Beobachter[3]. Lors du putsch de la Brasserie, en , Epp met à profit ses étroites relations avec Röhm pour servir d’intermédiaire entre celui-ci et le général Jakob von Danner et négocier une reddition honorable et sans effusion de sang.
Le , deux semaines avant l’adoption de la loi des pleins pouvoirs, Epp, sur les ordres d’Adolf Hitler et Wilhelm Frick, dépose le gouvernement légal de Bavière pour y instaurer un gouvernement nazi, dont il est le chef, tout d’abord en tant que commissaire général, puis comme Reichsstatthalter. Il entre en conflit avec le Premier ministre bavarois, Ludwig Siebert, conflit qui tourne à l’avantage de ce dernier. Les efforts d’Epp pour limiter l’influence du gouvernement national sur les affaires intérieures bavaroises échouent, mais il conserve son poste jusqu’à la fin de la guerre, même s’il n’a plus de réel rôle politique. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, Epp prend ses distances avec les dirigeants nazis, en raison de querelles personnelles ; il ne remet cependant pas en question les orientations politiques du régime nazi.
En 1945 Epp, âgé de 77 ans, est arrêté sur ordre de Paul Giesler, le successeur de Siebert, pour ses liens supposés avec le groupe de résistance anti-nazie, le « Freiheitsaktion Bayern », dirigé par Rupprecht Gerngroß(en) : Epp n’est pourtant pas directement impliqué dans les activités de cette organisation, dont l'objectif est une reddition face aux armées alliées, ce qu’Epp considère comme une trahison de l’armée allemande[4].
Interné à la fin de la guerre par les Américains, Epp meurt un an et demi plus tard dans un camp de prisonniers[5].
Notes et références
Notes
↑Peut être appelé « Franz Ritter von Epp » en allemand, sachant qu'il a le droit de placer dans son nom ce titre de noblesse — Ritter — qui lui a été attribué ; ce titre allemand est l'équivalent français de « chevalier ».