Avec la dissolution de l'AFC après la guerre, Frank Lukis rejoint l'éphémère Australian Air Corps au début de l'année 1920[11]. Il est transféré vers la nouvellement formée Royal Australian Air Force en mars de l'année suivante. Avec le grade de flying officer (flight lieutenant honoraire), il est l'un des vingt-et-un officiers de l'effectif initial de l'armée de l'air australienne lors de sa formation, et devient populairement connu sous le nom de « Luke »[1],[12]. En , il arpente la route aérienne entre Perth et Port Augusta, en Australie-Méridionale[13]. Il prend également part à l'une des premières démonstrations aériennes publiques du service embryonnaire en mai de la même année, lorsque lui et un autre aviateur pilotent des Airco DH.9 dans des combats aériens simulés avec quatre Royal Aircraft Factory S.E.5 pendant le New South Wales Aerial Pageant (spectacle aérien de Nouvelle-Galles du Sud) à Victoria Park, à Sydney[14]. Le , il épouse Florence St Aubyn Allen à l'église anglicane de St Mary, dans la banlieue ouest de Perth ; le couple aura deux fils[1]. L'année précédente, Frank Lukis est témoin au mariage du squadron leaderFrank McNamara, le seul récipiendaire de la Croix de Victoria dans l'AFC pendant la Première Guerre mondiale[15].
Le No. 3 Squadron est reformé à RAAF Point Cook le , avec Frank Lukis comme commandant (CO). Au cours de la semaine suivante, avec des DH.9 et des S.E.5, l'unité s'établit à la toute nouvelle base de l'armée de l'air, la RAAF Station Richmond, en Nouvelle-Galles du Sud[16]. Prévenu d'une inspection prochaine par le chef d'état-major de la Force aérienne, le group captainRichard Williams, Frank Lukis a la prévoyance de mettre en place un programme d'embellissement rapide de la base, en organisant la livraison de plantes en pot et d'arbustes. Richard Williams, notoirement pointilleux, conclut l'inspection en se déclarant « agréablement surpris... que tant de choses aient été faites si rapidement »[17]. Pendant toute la durée de son affectation en tant que commandant du No. 3 Squadron, Frank assume également les fonctions de commandant de la base. Il est promu squadron leader le et passe le commandement du squadron au squadron leaderHarry Cobby le [16]. Il occupe le poste de commandant du No. 1 Squadron de 1930 à 1934, interrompu en 1931 par une affectation en Grande-Bretagne pour suivre les cours du RAF Staff College à Andover[1]. Élevé au grade de wing commander, il est placé à la tête du No. 1 Aircraft Depot à RAAF Station Laverton en 1936[18]. Il prend le commandement No. 1 Flying Training School de Point Cook de à , et est nommé officier de l'ordre de l'Empire britannique dans le cadre des King's Birthday Honours de 1938, puis promu group captain en juillet de la même année[19],[20].
Seconde Guerre mondiale
Commandant de RAAF Station Laverton depuis , Frank Lukis est nommé air commodore par intérim et affecté le à Townsville, dans le Queensland, en tant que premier air officer commanding de la zone Nord[21],[22]. Décrit par le major generalLewis H. Brereton, commandant de l'US Far East Air Force, comme « un homme brun, costaud, énergique et doté d'un grand sens de l'humour » et qui est très « attentif à la situation », Frank Lukis est chargé de la défense aérienne de la côte nord de l'Australie[23]. Sa tâche est compliquée par un équipement loin des standards de l'époque et de plus en faible quantité, n'ayant comme seuls chasseurs des CAC Wirraway[6]. En , la zone Nord est divisée en une zone Nord-Ouest et une zone Nord-Est, Frank Lukis restant responsable de cette dernière en tant qu'air commodore temporaire[1]. Le mois suivant, il avertit le commandement supérieur du mauvais état de préparation et du faible moral des troupes de l'armée australienne basées à Port Moresby, en Nouvelle-Guinée, en raison du manque de couverture aérienne et du manque apparent d'intérêt des échelons gouvernementaux. En mars, dix-sept P-40 Kittyhawk du No. 75 Squadron RAAF, nouvellement formé sous le commandement de la zone Nord-Est, sont déployés ; l'unité se distinguera bientôt dans la bataille de Port Moresby(en)[24],[25].
À la fin du mois d', les forces de Frank Lukis se composent de trois escadrons (polyvalent, de transport et de chasse) à Townsville, d'un escadron polyvalent à RAAF Station Amberley, dans le sud du Queensland, et de quatre escadrons (trois polyvalents et un de chasse) à Port Moresby[26]. Affecté au quartier général de la RAAF à Melbourne, en tant qu'Air Member for Personnel, il transmet le commandement de la zone Nord-Est au group captain (plus tard air commodore) Harry Cobby le [27],[28]. Le , Frank Lukis est nommé Commandeur de l'ordre de l'Empire britannique pour le « courage, l'esprit d'entreprise et le dévouement » dont il a fait preuve dans la zone Nord-Est[29],[30]. En tant qu'Air Member for Personnel, il occupe un siège au Air Board, l'organe de contrôle de la RAAF, présidé par le Chief of the Air Staff[31]. À ce poste, il se heurte au group officerClare Stevenson, dirigeante de la Women's Auxiliary Australian Air Force, au sujet des plans visant à réduire le nombre d'officiers féminins dans les rôles techniques. Clare Stevenson est obligée de s'excuser auprès de Frank Lukis pour être passée outre le Deputy Chief of the Air Staff afin d'exprimer son opposition au projet ; néanmoins, les réductions de ces postes n'ont pas eu lieu[32].
En , Frank Lukis prend en charge le No. 9 Operational Group (OG no 9), la principale formation mobile de la RAAF dans le Pacifique à l'époque, après que son commandant, l'air commodoreJoe Hewitt(en), soit licencié par le Chief of the Air Staff, l'air vice-marshalGeorge Jones en raison d'allégations de mauvaise discipline et de mauvais moral[33],[34]. Le changement de direction consterne le commandement de la zone du Pacifique Sud-Ouest dirigée par les États-Unis, dont les officiers supérieurs, le lieutenant generalGeorge Kenney et le major generalEnnis Whitehead(en), ne tiennent pas Frank Lukis en aussi haute estime que son prédécesseur[33]. Au cours des deux mois suivants, le No. 9 OG soutient l'invasion alliée de la Nouvelle-Bretagne. Le , Frank Lukis monte une opération avec une force de soixante-treize avions comprenant des bombardiers légers Bristol Beaufort et des chasseurs Kittyhawk et Spitfire, ce qui en fait la plus grande frappe entreprise par les Australiens à cette date. Cependant, elle ne rencontre aucune opposition et Frank Lukis fait part à Whitehead de ses inquiétudes quant au rôle de « nettoyage » qui lui a été assigné et qui empêche ses pilotes de chasse de s'engager dans des combats aériens[6],[35].
Au fur et à mesure que le conflit du Pacifique se déplace vers le nord, les tâches opérationnelles du No. 9 OG diminuent et la formation est alors connue dans la RAAF sous le nom de « groupe non opérationnel »[6],[35]. Lorsqu'on lui ordonne de transférer l'une de ses escadres, la No. 73 Wing, vers les îles de l'Amirauté pour escorter des convois à la fin février, Frank Lukis se plaint directement à George Kenney que c'est un gaspillage de ressources, mais sa plainte est rejetée[36]. Le reste du No. 9 OG devient une force de garnison en Nouvelle-Guinée et est renommé Northern Command le pour mieux refléter ce nouveau statut ; son rôle original de frappe mobile est repris par le No. 10 Operationnal Group (devenu plus tard l'Australian First Tactical Air Force)[37],[38]. Frank Lukis est à nouveau pressenti pour le poste d'Air Member for Personnel lorsque le titulaire, l'air vice-marshal par intérim Adrian Cole, est démis de ses fonctions à la suite d'accusations d'ivresse lors d'une réunion du quartier général de la RAAF en [39]. Frank Lukis reste cependant responsable du Northern Command. Au moins d'avril, il prend le commandement du No. 2 Training Group à Melbourne, poste qu'il occupe jusqu'à la fin de la guerre du Pacifique[40],[41].
Après la guerre
Frank Lukis prend sa dernière affectation à la RAAF, en tant qu'air officer commanding de la zone Est, en [42]. Avec la fin des hostilités, il est sommairement mis à la retraite avec un certain nombre d'autres commandants supérieurs et d'anciens combattants de la Première Guerre mondiale, apparemment pour faire place à l'avancement d'officiers plus jeunes et tout aussi capables[43],[44]. Selon l'historien de la RAAF Alan Stephens, l'Air Board a estimé que Frank Lukis « n'avait pas assumé un rôle correspondant à son ancienneté pendant la guerre, une accusation étrange à porter contre un homme qui avait été Air Member for Personnel et AOC du groupe opérationnel le plus important de la RAAF dans la zone du Pacifique Sud-Ouest »[6]. Il est officiellement libéré le [45]. Employé par l'Australian National Airways (ANA) après avoir quitté l'armée de l'air, il devient directeur de l'aérodrome d'Essendon, à Melbourne. Il prend en charge le bureau de la compagnie aérienne à Canberra en 1952, avant de rejoindre une société de courtage en 1957, l'année où ANA fusionne avec Ansett Airways pour devenir Ansett-ANA. Actif dans les organisations d'anciens combattants, il est président de l'Air Force Association de Victoria en 1947-48, et participe à la fondation du Commonwealth Club de Canberra en 1954. Frank Lukis meurt à Melbourne d'un cancer le , et est incinéré[1],[46].
Notes et références
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Frank Lukis » (voir la liste des auteurs).
↑ abcdefghijkl et m(en) Alan Stephens, « Lukis, Francis William Fellowes (1896–1966) », dans Australian Dictionary of Biography, National Centre of Biography, Australian National University (lire en ligne)
↑(en) RAAF Unit History sheets (Form A50) [Operations Record Book - Forms A50 and A51] Eastern Area Headquarters May 42 - Dec 45, 1942 - 1945 (lire en ligne)
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
(en) Norman Ashworth, How not to run an air force! : the higher command of the Royal Australian Air Force during the Second World War : Volume one, (ISBN978-0-642-26550-0, OCLC1055764075, lire en ligne).
(en) C. D Coulthard-Clark, The third brother : the Royal Australian Air Force 1921-39, Allen & Unwin in association with the Royal Australian Air Force, (ISBN978-0-04-442307-2, OCLC1103932593, lire en ligne).
(en) Peter Helson, Ten years at the top : an analysis of the role of Air Marshal Sir George Jones as Chief of the Air Staff, Royal Australian Air Force, 1942-1952, (DOI10.26190/unsworks/18037, lire en ligne).
(en) George Odgers, Air war against Japan, 1943-1945, Australian War Memorial, (OCLC11218821, lire en ligne).
(en) Royal Australian Air Force Historical Section, Units of the Royal Australian Air Force : a concise history : introduction, bases, supporting organisations, (ISBN978-0-644-42792-0, OCLC1054489377, lire en ligne).
(en) Alan Stephens, The RAAF in the Southwest Pacific area 1942-1945 : the proceedings of the 1993 RAAF History Conference, Air Power Studies Centre, (ISBN978-0-642-19827-3, OCLC37183058, lire en ligne).
La version du 25 août 2022 de cet article a été reconnue comme « bon article », c'est-à-dire qu'elle répond à des critères de qualité concernant le style, la clarté, la pertinence, la citation des sources et l'illustration.
Strategi Solo vs Squad di Free Fire: Cara Menang Mudah!