Chambellan du roi Louis XVI, il est nommé ambassadeur au Royaume-Uni en 1792 et le reste jusqu'au début de 1793, alors que la France est devenue une république en septembre 1792. Emprisonné en 1793, il est libéré seulement en 1800 et se rallie au gouvernement de Napoléon Bonaparte, qu'il sert dans différentes fonctions jusqu'en 1814. Sous la Restauration, il se fait élire à trois reprises député, siégeant de 1817 à 1829 à l'extrême gauche de l'assemblée.
Il passe les trois dernières années de sa vie dans sa résidence, l'ancienne abbaye de Cîteaux.
L'année suivante, Chauvelin épouse Herminie Félicienne Joséphine de Tavernier-Boulogne de Magnanville[6]. Louis XVI, soucieux d'éloigner cet admirateur du mouvement révolutionnaire et potentiel espion, le nomme en févrierl ambassadeur à Londres, permettant également à Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, officiellement son assistant mais l'ambassadeur de fait[Note 1], de continuer les négociations avec le gouvernement britannique et d'assurer sa neutralité dans la nouvelle guerre à l'Autriche, ce qu'il obtient le 25 mai[8].
Durant les mois suivants de 1792, la France est de nouveau dans une situation révolutionnaire. Le 10 août, face à l'insurrection qui envahit le palais des Tuileries, Louis XVI est obligé de se réfugier à l'Assemblée législative, qui le suspend, puis le fait incarcérer par la Commune de Paris. La république est proclamée le 21 septembre 1792 par la nouvelle assemblée constituante, la Convention. En novembre débute le procès de Louis XVI, qui aboutit à sa condamnation à mort (19 janvier 1793) et à son exécution le 21. Le gouvernement britannique invite alors Chauvelin à quitter l'Angleterre avant le 1er février, puis se joint à la coalition des puissances européennes contre-révolutionnaires qui rejoignent à ce moment l'Autriche et la Prusse. Rentré en France, Chauvelin est envoyé en juillet à Florence comme ministreplénipotentiaire auprès du grand-duc de Toscane[9]. Mais il ne peut dépasser Livourne face à l'hostilité du grand-duc, et quitte donc le grand-duché pour rentrer en France en septembre, puis se rendre en Suisse pour une autre mission[10].
De retour en France, il est poursuivi pour trahison et emprisonné presque un an, jusqu'au 9 Thermidor[5]. Sans fonction durant le Directoire, il reprend sa carrière après le coup d'état du 18 brumaire. Le 26 décembre 1799 (5 nivôse an VIII), il est nommé membre du Tribunat et devient secrétaire de cette assemblée. Représentant de Beaune dans le Corps législatif en 1804, il est nommé le 9 février (19 pluviôse an XII) préfet du département de la Lys (chef-lieu : Bruges) et promu officier de la Légion d'honneur le 14 juin (25 prairial). Le 5 octobre 1810, il est nommé conseiller d'État, puis en avril 1811, fait baron[6] ou comte d'Empire[5], en récompense de son action contre les tentatives des Britanniques dans la région[5]. Il devient intendant général de Catalogne en 1812, avec pour mission d'y créer deux nouveaux départements français[5].
Il donne sa démission en 1829 et se retire à Cîteaux dans l'ancienne abbaye, achetée par lui et devenue sa résidence. Il meurt trois ans plus tard d'une attaque du choléra, au cours d'un voyage à Paris.
Chauvelin dans la littérature et les arts
La série romanesque de la baronne Orczy, Le Mouron rouge (1905-1936), met en scène un personnage d'aristocrate dévoyé, agent de Robespierre, nommé Paul Chauvelin, inspiré par François Bernard de Chauvelin.
Notes et références
Notes
↑En tant que membre de l'Assemblée constituante, Talleyrand ne pouvait devenir lui-même ambassadeur[5],[7].
Références
↑René Bargeton, Pierre Bougard, Bernard Le Clère, Pierre-François Pinaud, Les Préfets du 11 ventôse an VIII au 4 septembre 1870 (œuvre littéraire), Archives nationales, France, , [lire en ligne], consulté le .
↑ a et bAlbert Révérend, Armorial du Premier Empire: titres, majorats et armoiries concédés par Napoléon Ier. Lettres A B C, Annuaire de la noblesse, (lire en ligne)
↑Antoine Henri baron de Jomini, Campagnes de 1788, 1789, 1790, 1791, 1792, et 1793, Libraire Militaire de J.-B. Petit, (lire en ligne), p. 240, note 1.
Hugh Chisholm (éd.), « Bernard François, marquis de Chauvelin », Encyclopedia Britannica, 1911
M. Prevost, « Bernard-François Chauvelin », Dictionnaire de biographie française, tome 8, p. 905-906.
J. de Smet, « L'administration du département de la Lys », Annales de la Société d'émulation de Bruges, 1931, blz.[pas clair] 138-138.
Andries Van den Abeele, « De vier prefecten van het departement van de Leie. II. Bernard François markies de Chauvelin » [Les quatre préfets du département de la Lys. II. Bernard François, marquis de Chauvelin], Biekorf, 2004, blz. 224-251 et 333-356.