Une grande partie du domaine forestier de Cinglais est privé. La promenade et le ramassage de champignons sont interdits et sont passibles de poursuite. Seule une partie, au sud, sur la commune de Saint-Laurent-de-Condel, le long de la route de Fontaine Guéret, est une forêt domaniale.
Toponymie
Le Cinglais (petite région aux portes de Caen et Falaise) est mentionné sous la forme latine Cingalensis, la forme normande Chinguelez et française Cinguelez au Moyen Âge et représente un dérivé en -ensis du nom de localité Cingal[2].
Le Cinglais est mentionné pour la première fois en 846 dans une charte de Charles le Chauve[4].
À l'époque gallo-romaine, la forêt est bien plus étendue et très peu peuplée[4]. Le défrichement commence pendant le haut Moyen Âge. Du XIe au XIIIe siècle, le peuplement continue et la forêt prend plus ou moins ses limites actuelles[4].
De tout temps, les seigneurs de la région se partagèrent sa possession.
Durant la guerre de Cent Ans, la forêt était parcourue par des brigands qui pillaient les alentours.
En 1632, la bête de Cinglais, terrorisa la population en dévorant une trentaine de personnes. Une gigantesque battue de plus de 5 000 personnes fut organisée et la bête fut abattue. On l'identifia à un loup roux de grande taille et très agile.
En 1793, la forêt fut déclarée bien national mais restituée à ses anciens propriétaires en 1814[6].
En 1944, l'aviation alliée attaqua les troupes allemandes qui tentaient de s'y dissimuler.
Économie
La forêt constitua de tout temps une réserve de bois de chauffage pour toute la région [7]. Son bois alimenta la chaudière du train qui reliait Caen à Falaise.
La forêt servit à fournir en tan, issu des écorces de chêne, les nombreuses tanneries de la vallée de la Laize du XIIIe siècle au XXe siècle. Chaque printemps, les pelards écorçaient les jeunes chênes avec une serpe et un os. Les écorces mises en bottes étaient séchées puis écrasées dans les moulins à tan où l'on traitait les peaux importées d’Amérique du Sud, via le port de Caen.
Dans le massif minier (Soumont-Saint-Quentin, Saint-Rémy), l’étayage des galeries et la construction des infrastructures d’extraction ont également « réclamé » leur tribut à la forêt[8].
Traditions
Chaque année, lors du « jeudi ardent » (premier jeudi du Carême), avait lieu la fête des bûcherons de la forêt de Cinglais. Propriétaires et marchands de bois avaient coutume d'offrir à leurs ouvriers et à leurs familles un repas champêtre au milieu des bois. Assis sur des fagots « les bourrées», hommes, femmes et enfants festoyaient joyeusement autour d'un grand feu. Plusieurs photos ou cartes postales du début du XXe siècle témoignent de cette fête traditionnelle qui s'est maintenue jusqu'à la Seconde Guerre mondiale[9].
Vestiges d'une autre enceinte de plus grande taille dite de l'Herbage au lieu-dit La Vignonnière[15] sur la commune de Boulon qui fait l'objet d'un recensement à l'inventaire général du patrimoine culturel[16] (propriété privée).
Pierre des Trois Seigneurs[18]. Il y a au milieu de la forêt, dans un lieu bien connu des gardes, une borne triangulaire appelée aussi Devise aux trois seigneurs où se rencontraient aux retours des chasses les propriétaires des bois d'Alençon, d'Harcourt et de Barbery. Ils pouvaient dresser une table, manger et boire ensemble en se tenant assis chacun sur son terrain [19] (propriété privée).
↑Joseph Decaëns, « La motte d'Olivet à Grimbosq (Calvados). Résidence seigneuriale du XIe siècle », Archéologie médiévale, vol. 11, , p. 167-168 (lire en ligne, consulté le )
↑ ab et cJoseph Decaens, « Les enceintes d'Urville et de Bretteville-sur-Laize (Calvados) », Annales de Normandie, 1968, Volume 18, no 18-4, p. 311–375
↑Revue anglo-française destinée à recueillir toutes les données historiques et autres, se rattachant aux points de contact entre la France, l'Aquitaine et la Normandie, la Grande-Bretagne et l'Irlande, La Fontenelle de Vaudoré, 1837 Lire en ligne