La Fondation du Docip (Centre de documentation, de recherche et d'information des peuples autochtones) est une institution suisse à but non lucratif, basée à Genève et disposant d’un bureau à Bruxelles. Son objectif est de soutenir les peuples autochtones dans la défense de leurs droits, essentiellement auprès des institutions onusiennes et européennes.
Historique
L'ancien bureau du Docip à Genève, situé sur le domaine de la Pastorale.
Le Docip a été créé en 1978 à l'initiative des délégations autochtones participant à la première Conférence internationale relative aux droits des peuples autochtones[1], qui a eu lieu aux Nations Unies (Genève, 1977).
La Fondation du Docip veut soutenir les peuples autochtones dans la défense de leurs droits, et récolte à cette fin la documentation nécessaire. Ce service offert aux autochtones ne poursuit aucun but lucratif et ne veut en aucun cas se substituer à leur volonté[6]
Le secrétariat du Docip apporte une assistance technique aux représentants autochtones lors de différentes sessions des organes subsidiaires de l'ECOSOC, des organes subsidiaires du Conseil des droits de l'Homme et des organes chargés des droits de l'Homme dans le système des Nations unies qui traitent des questions autochtones.
Depuis 1978[9], le secrétariat technique du Docip a collaboré à :
Le secrétariat technique du Docip offre la traduction et l'interprétation quadrilingue, la mise en place d’espaces de travail et de discussion pour les délégués autochtones, et la publication de documents informatifs sur les différents organes onusiens qui traitent des questions autochtones.
Documentation
Archives du Docip conservées par le service des archives de la Ville de Genève
Le Centre de Documentation du Docip préserve des milliers de documents produits dans le cadre de conférences aux Nations unies à Genève et à New York tel que le MEDPAet l'IPNUQA
Ses archives recèlent un grand nombre d'interventions de représentants autochtones, afin de rendre ces textes accessibles à tous. Une partie importante des collections comprend des documents datant de la première session du Groupe de travail des Nations Unies sur les populations autochtones d’août 1982 et de nombreuses sessions ayant eu lieu jusqu'à nos jours[11],[12].
À ce jour, le Docip a numérisé en format texte plus de 10'000 documents: historiques et rapports majeurs, déclarations des représentants autochtones et d'autres acteurs internationaux ou gouvernementaux, diverses résolutions de l’Assemblée générale, etc.[13],[14]
Ces documents sont disponibles sur un site internet dédié. Une grande partie des archives physiques est conservée dans les archives de la Ville de Genève.
Publications
Chaque année, le Docip publie l'Update, son journal d'information sur les droits des peuples autochtones. et envoyé aux communautés autochtones.
Par ailleurs, après chaque session de l'IPNUQA et du MEDPA, une "Note de synthèse" est publiée. Elle reprend la teneur des discussions tenues pendant ces conférences afin que les peuples autochtones qui ne disposent pas de représentants lors de ces conférences bénéficient d'informations à jour sur l'avancée des débats.
Le Docip publie une lettre d'information hebdomadaire dans ses quatre langues de travail[15]. Cette communication inclut la majorité des principaux processus internationaux en cours et à venir, ainsi que toutes les échéances liées à la demande des accréditations ou au dépôt des candidatures visant à obtenir un soutien financier pour y assister.
Le Docip organise des formations sur les questions de Droits de l'Homme, afin de donner des outils aux délégués autochtones issus du monde entier, afin qu’ils puissent se prévaloir de leurs droits, monter des dossiers efficaces sur les violations des droits humains, et prendre part aux mécanismes onusiens pour plus de reconnaissance. Ces formations portent aussi sur des thématiques spécifiques liées aux difficultés des personnes formées : gestion des produits toxiques, questions liées aux changements climatiques, droits humains et entreprises, migration[16].
Le projet de Mémoire et histoire orale prend la forme d’ateliers pour jeunes autochtones sur différentes techniques d’entretiens et d’archivage destinées à la sauvegarde de leur mémoire communautaire et de la transmission générationnelle. Depuis la création de ce projet, trois ateliers ont eu lieu dans diverses régions du monde: en Amérique du Nord en 2015 (Dakota du Sud), en Amérique du Sud en 2016 (Argentine) et en Afrique en 2017 (Kenya). Un nouvel atelier est prévu dans la région Asie en 2020.
Support stratégique
Conseil juridique lié aux processus onusiens
Chaque année, le Docip appuie les organisations autochtones pour le suivi des rapports et la recherche documentaire et facilite leur venue à Genève[17].
Par ailleurs le Docip fournit un service de soutien aux représentants autochtones pendant les conférences (IPQANU et MEDPA) afin de guider et répondre aux questions relatives aux mécanismes et processus internationaux.
Soutien devant les institutions européennes
Le bureau européen du Docip établi en 2016 à Bruxelles facilite les relations entre l'Union Européenne (UE) et les délégués autochtones. L'UE protège et promeut les droits humains[18],[19] notamment en adoptant de nombreux documents de référence concernant les droits des peuples autochtones[20],[21], telle que la Résolution du Parlement européen de 2018 sur la violation des droits des peuples autochtones dans le monde[22]. L’influence de l’UE s’exerce sur ses États membres mais aussi sur le monde entier via ses partenariats (économiques, de développement, etc.). Par ailleurs, l'UE, en tant qu'organisation régionale, applique et promeut les règles élaborées par les Nations unies.
Le bureau européen du Docip travaille en étroite collaboration avec le Docip à Genève sur trois axes principaux :
Information: informer (via les différents canaux de communication du Docip) sur
le système européen de protection des droits humai
l'agenda européen
les possibilités d'action à mettre en œuvre pour répondre aux violations des droits humains.
Connexion: relais d'information entre les délégués autochtones et les acteurs de l'UE lorsqu'une région ou une communauté autochtone connaît de graves difficultés, que ce soit des violations des droits humains ou des questions liées au développement, à l'environnement, à la situation économique ou sociale.
Soutien au plaidoyer: assister les représentants autochtones qui souhaitent sensibiliser et impliquer les acteurs de l'UE aux enjeux autochtones, ou encore inciter l'UE à agir pour résoudre ou atténuer des violations subies par leur communauté, ou enfin collaborer avec l'UE et placer les problématiques autochtones au rang des priorités européennes.
↑(en) György Ferenc Tóth, From Wounded Knee to Checkpoint Charlie: The Alliance for Sovereignty between American Indians and Central Europeans in the Late Cold War, United States of America, State University of New York Press, , 334 p., p. 160-163