La Fondation Bemberg est une fondation d'art située à Toulouse dans l'hôtel d'Assézat, et présentant la riche collection d'art privée du collectionneur Georges Bemberg, réunissant peintures, sculptures et objets d'arts anciens et modernes que celui-ci a prêtés à la municipalité de Toulouse afin de les rendre accessibles au plus grand nombre. La fondation, outre que d'être un musée, propose également des activités culturelles liées à l'histoire et à la connaissance de l'art.
Histoire
En 1994, Georges Bemberg, riche Argentin amateur d'art, prête pour 99 ans à la municipalité la collection qu'il a réunie (1 100 œuvres réparties entre tableaux, sculptures et objets d'art) afin de la rendre accessible au public. Ce sont ainsi trois quarts de la collection qui sont visibles dans les salles de l'hôtel d'Assézat, des travaux d'agrandissements étant prévus. Parmi les objets exposés, la peinture et le dessin occupent une place privilégiée, avec par exemple un ensemble unique de plus de trente toiles de Pierre Bonnard et des œuvres de grands peintres des différentes écoles européennes de peinture, du XVe siècle au XXe siècle[1].
Peinture ancienne
Salle I
« Les Anciens » Venise
Cette salle est consacrée à la peinture vénitienne du XVIIIe siècle, avec un mobilier de provenance vénitienne.
Le Rapt de Proserpine, du peintre trévisan Pâris Bordone, qui a travaillé à Venise mais aussi en France où il a été appelé par François Ier.
plusieurs Vedute de Canaletto (certaines, comme Le Grand Canal à Sainte Lucie, montrent l'ancien quartier autour de l'église Sainte Lucie rasé dans les années 1830 pour laisser place à la gare du même nom).
Angélique et Médor d'Andrea Casali, actif essentiellement à Rome mais aussi en Angleterre où il a passé vingt ans.
deux pastels de Rosalba Carriera, peintre vénitienne, qui lança la mode du pastel en France lors de son passage à Paris en 1720.
plusieurs Vedute de Francesco Guardi : il est avec Canaletto l'un des représentants les plus significatifs du védutisme italien (ou peinture de paysages urbains).
Le Charlatan de Pietro Longhi. Il a peint plusieurs tableaux représentant la vie quotidienne (scènes réalistes) à Venise.
La Bautta d'Alessandro Longhi, fils du précédent. Il peignit des portraits pour la noblesse vénitienne, mais il est surtout connu par ses nombreuses gravures à l’eau-forte.
Le Triomphe d'Hercule de Giambattista Tiepolo, peintre rococo et graveur vénitien ayant travaillé dans plusieurs cours européennes, fait caractéristique de la circulation des artistes dans l'Europe des Lumières.
portrait de jeune femme par Pietro Antonio Rotari, peintre véronais spécialisé dans la peinture de bustes de femmes très en vogue à l'époque.
trois tableaux de Francesco Zuccarelli, peintre florentin qui a longtemps vécu à Venise et qui été actif dans plusieurs cours d’Europe.
Seule exception au thème vénitien, un portrait de Miss Frances Elisabeth Sage par le peintre anglais George Romney.
Faisant pendant à la salle vénitienne, cette salle montre des collections de la même époque, avec des créations françaises et des porcelaines de Chine.
Fête galante représentant une dame dansant avec Pulcinella par Nicolas Lancret, élève de Pierre Dulin, puis de Claude Gillot. Il peignit un nombre considérable de tableaux de genre.
Le Cadeau délicat ,La lettre et La cuisinière par Louis-Léopold Boilly vers 1787. Peintre, miniaturiste, et graveur français, connu notamment pour ses scènes de la vie parisienne dans les années qui suivent la Révolution. Élève de Charles-Alexandre-Joseph Caullet et de Dominique Doncre.
Acis et Galatée, huile sur toile attribuée à Luca Giordano, peintre italien baroque de l'école napolitaine très prolifique.
Paysage au pont, Bergers sous une grotte et Château en ruine sur un rivage par Hubert Robert, peintre français du XVIIIe siècle, mais aussi dessinateur, graveur, professeur de dessin, créateur de jardins et conservateur au Muséum central des arts de la République, futur Musée du Louvre. Élève de Michel-Ange Slodtz.
Vue du port de Nimègue et Vue d'une plage par Jan Van Goyen, peintre et dessinateur de paysages néerlandais, élève d'Esaias Van de Velde. Entre 1638 et 1653, il réalise une dizaine de peintures de la Valkhof(nl) à Nimègue.
Le départ pour la chasse au faucon et Le relais par Philips Wouwerman, peintre et graveur du Siècle d'or néerlandais, élève de Frans Hals.
Une Vierge à l'Enfant d'Adriaen Isenbrant, admis Maître par la guilde de Bruges en 1510.
Un portrait de gentilhomme de Bartholomaeus Bruyn le Jeune. Le style de ses portraits est similaire à celui de son père, mais il est un peu plus dépouillé. Les modèles assis sont représentés à mi-corps sur un fond uni, le visage focalise l'attention, les détails de l'habit sont sommairement dépeints et les mains sont mises en relief. Il n'utilise qu'une palette réduite de couleurs : noir, blanc, gris et bruns, animés par la luminosité des tons chair des modèles.
Elle occupe la galerie renaissance, qui s'étend sur toute l'aile nord du bâtiment. Les XVe et XVIe siècles flamands, italiens et français sont bien représentés. Plusieurs statues de bronze sont également exposées.
Portrait de Dame : Janet Brandon, duchesse de Suffolk par Corneille de Lyon, peintre de portrait franco-hollandais du XVIe siècle.
Saint Jérôme par Joachim Patinir, peintre et dessinateur de style flamand de la Haute Renaissance, qui intégra en 1515 la guilde de Saint-Luc des peintres d'Anvers comme franc-maître.
Vierge à l'Enfant par Gérard David, un des derniers représentant des primitifs flamands de l'école de Bruges.
En dehors des toiles de grands peintres italiens du XVIe siècle, cette salle regroupe des bronzes et reliures anciennes.
Bronzes
Hercules et le sanglier d'Erymanthe de Ferdinando Tacca, sculpteur italien baroque de l'école florentine.
Hercules de l'atelier de Michel Anguier, sculpteur français, élève de son frère aîné François Anguier, il sera professeur à l’Académie royale de sculpture.
Tableaux
Une version de La montée au calvaire par Jacopo Bassano.
Portrait de gentilhomme identifié comme celui du noble Zuan Pietro Ghisi, le Portrait de Scipione Venerio et Sophonisbe tous trois par Jacopo Tintoretto
Un canal à Venise, La Chaîne des Maures et Homme à la barque par Henri-Edmond Cross, peintre français représentatif de la peinture pointilliste et proche du mouvement libertaire.
Mignonne, allons voir si la rose... et Les Ramasseuses de fougères au Bois d'Amour en 1910 par Paul Sérusier, peintre postimpressionniste français, associé au mouvement des nabis.
Baigneur par Maximilien Luce, graveur, portraitiste et affichiste, néo-impressionniste français.
La Table de la mer, Villefranche-sur-Mer en 1920 par Henri Le Sidaner, peintre post-impressionniste français, élève d'Alexandre Cabanel.
Madame Hessel à sa fenêtre et La remontrance par Edouard Vuillard, peintre, dessinateur, graveur et illustrateur français. Membre fondateur du mouvement nabi, il s'illustre dans la peinture de figure, de portrait, d'intérieur, de nature morte, de scène intimiste.
Une paire de tableaux montrant Le mont de Neuville à Dieppe, l'un avec un ciel bleu, l'autre avec un ciel gris, tous deux de 1885 ; en 1889 The Pit at the Old Bedford ; La cathédrale de Milan (1895), Dieppe, les arcades et la Darse, La gare de Dieppe, deux tableaux de 1898, vers 1900 La rue Ste Catherine et les vieilles arcades, Dieppe ; Le châle vénitien ou La Carolina de 1903 et Chopin (1914) par Walter Sickert, peintre postimpressionniste anglais, élève de James Abbott McNeill Whistler. Sickert fut un artiste qui privilégia les sujets et les scènes populaires dans ses peintures.
Les collectionneurs d'estampes par Honoré Daumier, graveur, caricaturiste, peintre et sculpteur français, dont les œuvres commentaient la vie sociale et politique en France au XIXe siècle.
L'acteur Coquelin aîné accoudé par Jean Beraud, un des principaux peintres de la vie parisienne de la Belle époque.
Jardin fleuri par Egon Schiele, peintre, poète et dessinateur autrichien, fondateur du Neukunstgruppe. Cette œuvre est inhabituelle pour cet auteur.
Pégase et l'Hydre, gouache et pastel et L'enlèvement de Ganymède, huile sur toile, tous deux par Odilon Redon, peintre et graveur symboliste français, élève de Rodolphe Bresdin.
Les œuvres de cette salle illustrent le courant pictural du fauvisme né au début du XXe siècle, qui émerge en France à la même période que l'expressionnisme en Allemagne en 1905 et se termine vers 1910.
La Seine (environs de Rouen), Le théâtre en plein air, Alger, Vue de la Seine, l'embarcadère ou Paysage par Albert Marquet, trois œuvres de 1942.
Port de Dieppe (1897) et Le Pont Neuf et la Seine (1905), deux huiles sur toile par Albert Lebourg, peintre impressionniste français, issu de l’École de Rouen.
Thème très important de la peinture française de la fin du XIXe au début du XXe, illustré par de nombreux paysages et portraits
Felix en jupe et Bois de châtaigniers en hiver, Louveciennes, Dulwich College, Londres (1871), trois huiles sur toile par Camille Pissarro, connu comme l'un des « pères de l'impressionnisme ». Il peint la vie rurale française, en particulier des paysages. Felix Pissarro, fils de Camille, deviendra lui-même peintre.
Rotterdam, Le Pont de la Bourse et Crinolines sur la plage (1863), deux huiles sur toile d'Eugène Boudin. Il fut l'un des premiers peintres français à saisir les paysages à l'extérieur d'un atelier. Grand peintre de marines, il est considéré comme l'un des précurseurs de l'impressionnisme.
La Seine à Charenton, huile sur toile d'Armand Guillaumin, l'un des premiers et des plus fidèles participants du groupe impressionniste.
Portrait de son fils Jean en bonnet à pompon, huile sur toile de 1869, et Bateaux sur la plage à Étretat, huile sur toile de 1883, par Claude Monet, un des fondateurs de l'impressionnisme.
Les Bords du Loing vers Moret et Le canal du Loing, huiles sur toile de 1883 et 1884, par Alfred Sisley, peintre et graveur anglais, rattaché au mouvement impressionniste.
Femme au jardin (Villa Arnulphi à Nice) par Berthe Morisot, artiste peintre française, membre fondateur et doyenne du mouvement d'avant-garde que fut l'Impressionnisme.
Le petit bras de la Seine en automne par Gustave Caillebotte, peintre français, collectionneur, mécène et organisateur des expositions impressionnistes de 1877, 1879, 1880 et 1882. Il lègue sa collection de peintures impressionnistes et de dessins à l'État.
Vue de la Seine et du Trocadéro - Le pont de Grenelle et Paris, le pont des Arts par Stanislas Lepine, peintre paysagiste, qui a beaucoup peint Paris et la Seine, ainsi que la Normandie.
Ensemble très complet d’œuvres de Pierre Bonnard, de sa période nabi à ses dernières années : Scène de rue, une huile sur panneau de bois de 1894 ; L’omnibus et Le concert Lamoureux, huiles sur toile datant de 1895 ; Au café et La femme au restaurant en 1900 ; Nu au tub en 1903 ; Le soir de Noël en 1904 ; Les pêchers en 1907 ; En Bateau peint entre 1910 et 1913 ; toujours vers 1910 Le Pont des Saints-Pères ; Voiliers au sec, peint à Canne en 1914 ; Paysage du Midi et Nature morte aux citrons en 1917 ; La grange en 1919 ; Iris et Lilas et Les Pommes jaunes et rouges de 1920 ; La forêt de pins en 1922 ; Paysage du Cannet de 1923 ; deux autoportraits, dont le dernier de 1945, Portrait de l'artiste par lui-même ; L'étable et Montmartre, dont la date n'est pas précisée.
Plusieurs œuvres en bronze y sont également exposées, ainsi que quelques tableaux de ses contemporains.
Élégante à la robe bleu, huile sur toile de Giovanni Boldini, portraitiste de réputation internationale, travaillant principalement à Paris et à Londres. Au début du XXe siècle, il est l'un des portraitistes les plus en vue à Paris.
Sur le Boulevard (1893) huile sur toile par Louis Valtat
Statues
De Roger de La Fresnaye, peintre et sculpteur, deux statues en bronze datant toutes deux de 1911 : Grand Nu et Jeune fille retirant sa chemise.
L'Âge d'Airain et l'étude de nu datant de 1885 pour la future statue de Pierre de Wiessant, toutes deux par Auguste Rodin, un des plus importants sculpteurs français de la seconde moitié du XIXe siècle, considéré comme un des pères de la sculpture moderne.
Promenade des Remparts de Paris, plume, encre grise, lavis gris par Charles Nicolas Cochin, graveur et dessinateur français. Écrivain, il fut aussi ordonnateur des beaux-arts sous la direction du marquis de Marigny, et secrétaire-historiographe de l'Académie royale.
Portrait de jeune fille, pastel sur papier d'Auguste Renoir en 1879.
La Tahitienne par Paul Gauguin, lavis aquarelle. Chef de file de l'École de Pont-Aven et inspirateur des nabis, il est considéré comme l'un des peintres français majeurs du XIXe siècle, et l'un des plus importants précurseurs de l'art moderne avec Munch et Cézanne.
Maison de la rue des Moulins, Rolande, peinture à l'essence sur carton par Henri de Toulouse-Lautrec.
Trois pastels sur carton d'Edgar Degas, membre fondateur du groupe des impressionnistes : Femme à la coiffeuse (1879), L'arlequin jaune (1884) et Danseuse rajustant son épaulette (1897).
Jeune fille lisant, pastel sur papier de Berthe Morisot.
Deux cents bronzes de la Renaissance italienne et française font également partie de la collection du musée avec notamment des statues de Giambologna. Les objets d'art du musée de la fondation Bemberg sont quant à eux au nombre de cinq cents. Dans la loggia devant l'entrée du Musée, c'est le Grand guerrier de Montauban par Bourdelle qui accueille les visiteurs. Dans l'entrée, La chasse à l'ours de Jan Fyt, peintre flamand, élève de Frans Snyders.