Filippo Paulucci, né à Modène le , est le cinquième des huit enfants d’un noble italien originaire de Pérouse qui s’était établi dans le duché de Modène en 1753. En 1785, il devient page à la cour de Charles-Emmanuel III de Savoie, roi de Sardaigne, ce qui le conduit à une carrière dans l’armée sarde.
En , Paulucci quitte le service du royaume d’Italie pour celui de l’Empire russe. En 1807, il est envoyé en mission auprès des Serbes révoltés contre l'Empire ottoman : le , il signe avec leur chef Karageorges (Đorđe Petrović) une convention qui place pratiquement la principauté de Serbie sous le protectorat russe ; mais cet accord ne sera pas appliqué[1].
Au début de la campagne de Russie contre Napoléon, il critique vivement le plan de défense du camp de Drissa établi par le général prussienPhull et lui déclare devant le ministre de la Guerre, le général Michel Barclay de Tolly : « Ce camp est conçu par un traître ou par un ignorant, choisissez, mon général »[2].
Paulucci, définitivement brouillé avec Barclay de Tolly, est tenu à l’écart des dernières campagnes de la Sixième Coalition contre la France. Cependant, il contribue à négocier la convention de Tauroggen () par laquelle l'armée prussienne du général Yorck, chargée par Napoléon d'occuper la Courlande, abandonne l'alliance française[3].
Retour au service du royaume de Sardaigne
Après l’avènement de Charles-Félix de Sardaigne en 1821, Paulucci profite des bonnes relations du nouveau roi avec la Russie. En 1829, il revient s’établir à la cour de Piémont-Sardaigne et, en 1830, il est nommé général en chef de l’armée sarde. Il réorganise l’infanterie mais, en 1831, il est disgracié et relevé de ses fonctions par le nouveau roi Charles-Albert.