Le retour de Ferrari dans la catégorie reine du Championnat du monde d'endurance a longtemps été une spéculation durant les années 2010. Le , Luca di Montezemolo, alors patron de Ferrari, donne le départ des 24 Heures du Mans, où sont engagées pas moins de dix Ferrari F430, et indique que la Formule 1 reste la priorité. À Noël 2013, lors du dîner de fin de saison à Maranello, toujours Luca di Montezemolo déclare : « Poursuivre le développement en GT du transfert de technologie aux voitures de route a toujours été partie intégrante de notre activité. Nous avons gagné avec la Ferrari 458 GTE, mais j’aime aussi l’idée de rouler au Mans dans la catégorie la plus élevée : qui sait, peut-être qu’un jour nous pourrons revenir et gagner, dire merci et revenir à la maison ? Nous devrions peut-être prendre cette option en considération de façon sérieuse. ». Luca di Montezemolo avait précisé ses propos dans la foulée : « Même si les 24 Heures du Mans représentent un défi passionnant, ce n’est pas un objectif immédiat pour nous. Peut-être que nous pourrons en parler de nouveau dans trois ou quatre ans ».
En juin 2014, Fernando Alonso, à l'époque pilote Ferrari dans le championnat du monde de Formule 1, est chargé de donner le départ des 24 Heures du Mans. Quelques mois plus tôt, il avait été pris en flagrant délit d'espionnage de l'Audi R18 e-tron quattro lors de la soirée FIA. Le couperet tombe le 13 juin avec une nouvelle déclaration de Luca di Montezemolo : « Bien sûr, nous ne pourrons pas être présent à la fois en Endurance et en Formule 1. Ce n’est pas possible ». Il évoque une possible arrivée en 2020, soit six ans plus tard[1],[2].
À la suite de cela, Antonello Coletta, responsable du département GT chez Ferrari, indique en février 2020 que l'entreprise a un intérêt pour la catégorie LMDh, mais que la catégorie LMH a néanmoins les préférences de Ferrari car celle-ci permet de concevoir et de construire ses propres châssis[5]. Quelques mois plus tard, en juin 2020, Antonello Coletta indique que la décision sur un éventuel programme doit intervenir d’ici la fin de l’année[6],[7].
Lors des 24 Heures du Mans 2022, Ferrari dévoile un visuel de sa future arme qui laisse entrevoir une voiture munie d'optiques frontales reprenant les styles actuels de la firme au cheval cabré[9]. Quelques semaines plus tard, le sur le circuit de Fiorano, la nouvelle voiture fait ses premiers tours de roue, munie d'une livrée camouflage, aux mains du pilote italien Alessandro Pier Guidi et du pilote danois Nicklas Nielsen[10],[11].
Le , lors des Finali Mondiali, Ferrari présente officiellement la Ferrari 499P[12],[13].
Lors des qualifications, Antonio Fuoco sur la voiture n°50, qu'il partage avec Miguel Molina et Nicklas Nielsen établit le meilleur temps[15]. Alessandro Pier Guidi, aux commandes de la n°51, assure la 4e[15] place sur la grille de départ derrière les Toyota n°7 et 8[16]. La Ferrari 499P n°50 prend rapidement les devants de la course, mais la décision de s'arrêter aux stands pendant une période précoce sous voiture de sécurité se révèle désavantageuse. En effet, elle reçoit une pénalité pour son passage par les stands au redémarrage, et une autre pénalité de 5 secondes pour ne pas avoir suivi la procédure correcte. La voiture sœur n°51, alors qu'il reste deux heures de course, heurte la Ferrari 488 GTE Am n°54 de Francesco Castellacci au virage 15, près de l'entrée des stands. Sa voiture endommagée, Alessandro Pier Guidi rentre difficilement aux stands et reste au garage pendant 20 minutes[17]. Cet incident prive l'équipage d'une chance d'atteindre le podium. Au final, la voiture n°51 termine à la 15e place du classement général[18]. La n°50 parvient, elle, à se hisser à la 3e place, et décroche le premier podium pour l'écurie[18].
6 Heures de Portimão
Les qualifications sur le circuit de Portimão voient les Toyota réaliser des temps de plus d'une seconde plus rapides que leurs concurrents directs[19], une différence qui étonne beaucoup le camp Toyota alors que Ferrari avait obtenu la pole position lors de la précédente qualification. En effet, les Ferrari 499P étaient réglées pour tenter de remporter la course plutôt que pour réaliser la pole position[20]. Les deux voitures se qualifient donc aux 3e et 4e places sur la grille de départ[21]. Lors du premier tour de la course, la Ferrari n°51 attaque la Toyota n°8. Elle arrive à prendre la deuxième place rapidement. En revanche, la voiture n°50 perd une place dès le départ au profit de la Porsche 963 n°6. Très rapidement, la Ferrari n°51 perd la seconde place au profit de la Toyota n°8. Après 40 minutes de course, l'écurie demande à la voiture n°50 de laisser passer la voiture n°51, une consigne d'écurie que la voiture n°50 accepte difficilement[22]. Pourtant, à la moitié de la course, c'est bien la voiture n°50 qui occupe la 2e place pendant que la voiture n°51 est à la 4e place. Alors qu'il reste moins d'une demi-heure de course, la voiture n°51 subit un problème de freins et est contrainte à l'abandon[22],[23]. La voiture n°50 finit à la 2e place[24]. C'est la deuxième fois en deux courses que la voiture n°50 se hisse sur le podium. L'écurie indique ne pas avoir poussé la voiture jusqu'à ses limites durant le week-end, mais plutôt souhaité récolter des données[23].
Technique
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Les courses en gras indiquent que la pole position a été réalisée. Les courses en italique indiquent que l'écurie a réalisé le meilleur tour en course.
Pilotes
Le 10 janvier 2023, Ferrari annonce ses 6 pilotes qui participeront aux WEC avec les voitures N⁰ 50 & 51 :
Le 28 octobre 2023, lors des Ferrari Finali Mondiali, le constructeur italien présente la Ferrari 499P Modificata[25], une déclinaison de la 499P destinée à un usage circuit pour des clients et qui ne peut être engagée en compétition. Ce modèle n'est pas affecté par la balance de performance et développe 870 chevaux, ainsi le déclenchement du moteur électrique sur l'essieu avant n'est pas soumis au seuil de 190 km/h comme c'est le cas en WEC. Ferrari ajoute également un système Push to Pass qui permet au pilote de bénéficier de 163 chevaux supplémentaires durant un certain laps de temps. De plus, la version Modificata est équipée de pneus Pirelli spécifiques contrairement aux pneus Michelin habituellement utilisés en WEC. Cette version modifiée de la 499P est disponible pour 5,1 millions d'euros.