Françoise Robert est la fille de Jean-Baptiste Robert et de Marie-Françoise Bazin. Née sourde-muette comme son frère Édouard Robert[2], elle fut instruite à l'institution des sourds-muets de l'abbé Sicard où le 25 février 1805, Fanny Robert fut chargé d'accueillir le pape Pie VII en lui écrivant un compliment en italien[3]. Puis elle fut élève du peintre Anne-Louis Girodet.
Elle meurt célibataire le à son domicile parisien au 77, rue des Martyrs.
Poème d'Henri-François Dumolard à propos de son portrait par Fanny Robert
À Mlle Fanny Robert, sourde muette, élève de Girodet, qui, pour unique prix de mon portrait m’a demandé des vers, simples et naturels comme ceux de Racine.
D'un grand maître digne écolière,
De Girodet, trop tôt aux beaux-arts enlevé,
Ton talent, par lui cultivé,
Nous montre une aimable héritière.
On dirait que lui-même a dessiné tes traits
Et les contours de ta taille légère ;
Que, te prêtant sa grâce et sa manière,
Il retouche encor tes portraits.
Ta main, habile autant qu'elle est jolie,
A rendu ton crayon parlant,
Et, copiant ma figure vieillie,
Ne m'a fait que trop ressemblant.
Que ce don d'amitié m'honore, m'encourage !
Et qu'il va paraître flatteur
À quiconque aura vu l'ouvrage,
À quiconque aura vu l'auteur !
Si je pouvais monter les cordes de ma lyre
À la hauteur des transports qu'il m'inspire,
J'immortaliserais ton nom et ton talent ;
Mais, comment imiter cet auteur excellent
Que tu lis avec fruit, et dont la main divine,
De l'immortalité posséda le cachet?…
Si tu peins comme Girodet,
On n'écrit plus comme Racine.
Henri François Dumolard, « Poésie », La Nouveauté, , p. 3.
Notes et références
↑Archives de l'état-civil parisien du 18e arrondissement numérisées, cote V4E 4895, Vue 24/31, acte 1609.