Les Savelli (de Sabellis dans les documents d'époque) furent une riche et influente famille aristocratique romaine qui connut son apogée au XIIIe siècle, et dont la branche principale s'éteignit avec Giulio Savelli[1] (1626–1712). Catherine de Rambouillet est issue de cette famille par sa mère.
Origines
Cette famille, qui détenait la seigneurie de Palombara Sabina, tient son nom du château fort de Sabellum[2], près d'Albe, ancien château des comtes de Tusculum qui le cédèrent aux Savelli. Les traités de généalogie de la Renaissance, tels le manuscrit inédit des « traités des éloges[3] », compilé par Onofrio Panvinio[4], les rattache au pape Benoît II (ce qui est plausible mais non attesté ailleurs), et même à la gens antique des Sabellius.
Elle a engendré au moins deux papes: Cencio Savelli, couronné sous le nom d'Honorius III (1216–1227) et Giacomo Savelli, dit Honorius IV (1285–1287)[5]. Son père, Luca Savelli, est un sénateur romain qui mit à sac le Latran en 1234. Sa décision d'épouser la cause de l'empereur Frédéric II contre le successeur d'Honorius III, Grégoire, a procuré à cette famille de nombreuses terres dans le Latium. Le frère d'Honorius, Pandolfo Savelli, fut podestà de Viterbe en 1275.
Parmi ses membres plus récents, il faut citer les condottieresSilvio et Antonello Savelli. Les Savelli devenus cardinaux sont Giovanni Battista Savelli (nommé in pectore 1471, confirmé en 1480); Giacomo Savelli (1539); Silvio Savelli (1596); Giulio Savelli (1615); Fabrizio Savelli (1647); Paolo Savelli (1664) et Domenico Savelli[6] (1853). Le dernier représentant de cette famille encore présent à Rome fut Giulio Savelli, mort en 1712. Une branche collatérale, les Giannuzzi Savelli (devenus ensuite simplement « Giannuzzi ») sont des descendants d'Antonio Savelli de Rignano, condottiere qui se mit au service du Royaume de Naples en 1421[1]. Le titre de princes de Cerenzia a été conservé dans la famille, depuis qu'Ercole Giannuzzi Savelli des barons de Pietramala l'a hérité en 1769 de sa mère Ippolita Rota, dernière princesse. Le patriote républicain Luigi Giannuzzi Savelli, prince de Cerenzia, a été exécuté le sur ordre du cardinal Ruffo, et les fiefs du prince Tommaso Giannuzzi Savelli : Cerenzia, Casino (Castelsilano) Montespinello (Spinello) Belvedere Malapezza et Zinga, ont alors été confisqués[7].
Dès le XVIIe siècle, les Savelli étaient ruinés. Le pape Clément VIII, par sa « bulle des barons », avait cédé Castel Gandolfo à la Chambre apostolique en hypothèque d'un prêt de 150 000 écus contracté en 1596, puis la famille dut céder Albe et son titre princier en 1650 à Giambattista, fils unique de Camillo Pamphili[8].
↑« Reversus Albam postera die ad nemora inferiora descendit spectatu digna sub castello, quod Sabellum vocant, unde Sabellae familiae nomen inditum. »" Flavio Biondo, Commentarii XI.22
↑C'est ainsi que le nomme Charles T. Davis dans son article Roman Patriotism and Republican Propaganda: Ptolemy of Lucca and Pope Nicholas IIISpeculum, cahier 50, no 3 (juillet 1975, p. 411-433) p. 424.
↑Onofrio Panvinio, De gente Sabella, édité par Enrico Celani, in: Studi e documenti di storia e diritto12 (1891:271-309).
↑Quatre papes sont cités sur le site web de la famille Savelli: « The Savelli name belongs to an old Roman family that has given the church four Popes: Benedict II, Gregory II, Honorius III and Honorius IV. » Toutefois, l'historiographie moderne estime que le rattachement du pape Honorius III aux Savelli est incorrect (cf. Miranda Cardinal Cencio – Pope Honorius III (note 1); Werner Maleczek, Papst und Kardinalskolleg von 1191 bis 1216, Vienne, OAW, , 432 p. (ISBN978-3-7001-0660-9), p. 111-112. Le rattachement de Benoît II et de Grégoire II à cette famille, qui date du XVe siècle, est encore moins convaincant.
↑Cf. George L. Williams, Papal Genealogy : The Families And Descendants of the Popes, , « Savelli, part II », p. 112.
↑ a et bM. Erasmo, Strolling Through Rome : The Definitive Walking Guide to the Eternal City, I.B.Tauris, (ISBN978-0-85773-889-9, lire en ligne), p. 99