Après avoir fait une carrière de plus de 20 ans dans différentes préfectures, elle est titularisée préfète en 2007, où elle est nommée dans 4 départements, en Mayenne, dans l'Eure, dans la Loire, puis dans le Pas-de-Calais, où elle était chargée notamment de la situation créée à Calais par la présence de migrants qui souhaitent se rendre en Angleterre et la constitution d'un camp de migrants et de réfugiés inadapté.
En mars 2017, elle devient préfète de région, où elle est nommée préfète de la région Normandie et de Seine-Maritime ; puis, en mars 2019, en remplacement de Didier Lallement, appelé en urgence à diriger la préfecture de police de Paris pendant la crise des Gilets Jaunes, elle devient préfète de la région Nouvelle-Aquitaine et de Gironde. Elle est, depuis le 11 janvier 2023, préfète de la région Auvergne-Rhône-Alpes et du Rhône.
Biographie
Enfance et études
Fabienne Grimaud est née à Gap[1], dans les Hautes-Alpes. Elle a un grand-père italien qui a fui le fascisme et des parents d'une famille modeste. Son père, Georges Grimaud[2], était peintre en bâtiment et sa mère femme de ménage[1],[3]. Elle a épousé Alain Buccio en 1981[2].
Le 1er janvier 1983, elle est nommée attachée à la préfecture des Alpes-de-Haute-Provence, responsable du bureau d'accueil des entreprises, puis passe dans différents services, à la préfecture des Hautes-Alpes, de l'Orne, de la Haute-Loire. En juillet 1998, elle devient sous-préfète de 2e classe en Corrèze, où sa personnalité est remarquée par Jacques Chirac[4]. En septembre 2000, elle est nommée sous-préfète de Bayeux, et le 2 juin 2003, elle est mise à disposition auprès de la présidence de la République en qualité de chargée de mission[5]. Son mari change d'activité pour suivre ses diverses affectations en France[6].
Haut fonctionnaire
Le , elle devient préfète de la Mayenne, puis préfète de l'Eure à partir d'avril 2009. Un mois après son arrivée, elle se retrouve avec un Teknival rassemblant 25 000 personnes à gérer : « J'ai vu une ville se construire sous mes yeux. C'est impressionnant »[6]. « Mon bureau est un lieu de neutralité. Très souvent, dans un dossier, les antagonistes ne peuvent pas se parler. Ils nous demandent d'intercéder. C'est passionnant – on fait du droit, de l'ordre public, de l'urbanisme, on s'occupe d'agriculture ou de champs d'épandage – et c'est compliqué, parce qu'on ne peut pas être à la pointe partout et qu'aujourd'hui, quand je signe un arrêté, j'ai une chance sur deux de me retrouver en justice. Les recours sont devenus quasi systématiques », explique-t-elle sur son rôle de préfet[6].
En 2011, elle est nommée préfète de la Loire à Saint-Étienne, puis en février 2015, préfète du Pas-de-Calais[7]. à Arras, devenu un des postes les plus exposés de France, avec une mission : créer un camp de réfugiés et de migrants en dehors de la ville pour y déplacer les bidonvilles des migrants qui veulent se rendre en Angleterre, dans la zone industrielle de Calais et dans les squats du centre de Calais. À l'époque, personne n'envisageait l'ampleur de la vague migratoire de 2015. Le camp se transforme dans un urbanisme de bric et de broc. Les conditions de vie s'y détériorent, des violences apparaissent. Depuis, elle cherche à contenir et même à réduire ce camp baptisé « jungle de Calais », et déplacer les personnes qui s'y abritent vers le camp de conteneurs installé par l’État ou, si elles demandent l’asile en France, vers un centre d’accueil et d’orientation[4].
Le , Fabienne Buccio est nommée au conseil d’administration de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) en tant que représentante de l’État à la place de Nicole Klein, qui a rejoint le ministre de la transition écologique et solidaire le 1er novembre 2018 en tant que directrice de cabinet du ministre François de Rugy. Cependant Fabienne Buccio demeure préfète de Normandie[8].
Forte de son expérience du démantèlement de « la jungle de Calais » en 2015, elle mène le dossier des squats et bidonvilles de la métropole bordelaise en multipliant les évacuations. Cette politique de fermeté de l’État est dénoncée par les associations et les collectivités qui doivent pallier ces situations sociales rendues encore plus difficiles[11].
Mandats
Fabienne Buccio a été :
Sous-préfète de Corrèze, directrice de cabinet du préfet, de 1998 à 2000