Ramsès II est le père de nombreux enfants (une cinquantaine de fils et plus d'une cinquantaine de filles sont attestés)[note 1] et a une longévité exceptionnelle pour l'époque puisqu'il meurt nonagénaire ; il a donc enterré un grand nombre de ses fils dans le tombeau KV5, dans l'est de la vallée des Rois, qui leur était dédié.
Ramsès II a eu un certain nombre d'épouses et de concubines, mais ce qui a compté dans l'ordre d'apparition sur les monuments, et aussi dans l'ordre d'héritage du trône d'Horus pour les fils, est l'ordre de naissance, peu importe que la mère soit une grande épouse royale ou une épouse secondaire[1]. Plusieurs monuments ou documents font apparaître, de manière officielle ou plus informelle, une liste des fils et une liste des filles ; on peut citer notamment :
Quelques autres enfants royaux sont connus par d'autres documents sans pour autant apparaître dans ces listes-ci. Ces listes ne sont pas toutes parfaitement bien conservées et la date de réalisation de certaines implique que les enfants plus tardifs de Ramsès II n'étaient pas encore nés lors de leur exécution[1].
Fils de Ramsès II
Les vingt-cinq premiers fils de Ramsès II apparaissent selon un ordre canonique, avec une variation de nom pour trois d'entre eux ; les suivants sont présents sur plusieurs listes (blocs de réemploi à Tanis, blocs du Ramesséum en réemploi à Médinet Habou, temple de Séthi Ier à Abydos) et sont donnés selon la numérotation de Fisher[2] :
Amonherkhépeshef (Amon est avec son bras fort), aussi appelé Amonherounemef avant l'an 2 et Sethherkhépeshef après l'an 20 ainsi que Ousermaâtrê sur une statuette aujourd'hui au Musée égyptien du Caire (GC 42140), fils aîné de Néfertari, prince héritier jusqu'à sa mort vers l'an 25 ou 30 du règne de Ramsès II[3],[4] ;
Parêherouenemef (Rê est avec son bras droit), deuxième fils de Néfertari ; il apparaît sur les représentations du triomphe de la bataille de Qadesh et dans le petit temple d'Abou Simbel ; il n'a jamais été prince héritier, étant décédé avant ses frères aînés[7],[6] ;
Méryamon, ou Ramsès-Méryamon (Bien-aimé d'Amon), présent au triomphe et au siège de Dapour ; il est enterré dans la tombe KV5 où des fragments de ses vases canopes ont été découverts[11] ;
Amonemouia, puis Sethemouia (Amon/Seth dans la barque Divine), également apparu à Dapour ; il a changé son nom d'Amonemouia en Sethemouia en même temps que son frère aîné changeait le sien[4] ;
Séthi, également présent à Qadesh et à Dapour ; il est enterré dans la tombe KV5 – où deux de ses vases canopes ont été découverts – aux environs de l'an 53 du règne de Ramsès II ; sur son équipement funéraire, son nom est Souty ; il est parfois assimilé au Séthi d'un ostracon du Louvre (N 2261) qui indique : « le fils royal Séthi, qu'a enfanté Néfertary » ; certains assimilent ce Séthi au neuvième prince et font de cette Néfertary soit la grande épouse royale, soit une épouse secondaire du même nom[12] ; d'autres assimilent ce Séthi à un fils d'Amonherkhépeshef, la mère Néfertary nommée serait alors la princesse Néfertari II, troisième fille de Ramsès II[13] ;
Méryrê (Bien-aimé de Rê), troisième fils de Néfertari ; il est probablement décédé très jeune et un de ses frères (le 18e sur la liste des princes) a été appelé comme lui[14],[15] ;
Méryrê II (Bien-aimé de Rê), probablement nommé en l'honneur de son frère aîné Méryrê alors décédé[15] ;
Amenemopet (Amon est dans Opet [nom égyptien du temple de Louxor])[4] ;
Sénakhtenamon (Amon le rend fort) a probablement résidé à Memphis, comme c'est indiqué par une plaque votive appartenant à son domestique Amenmosé[13] ;
Astartéherouenemef (Astarté est avec son bras droit), exposé sur un bloc de pierre originellement au Ramesséum, réutilisé à Médinet Habou ; son nom montre l'influence asiatique comme Bentanath et Mahiranath[4] ;
Souty, mentionné sur l'ostracon JE 72503 originaire de Deir el-Médineh[2], bien qu'il puisse être identique au prince Séthi dont le nom Souty a été utilisé sur son équipement funéraire[13] ;
Il est difficile de déterminer l'ordre de naissance des filles à l'instar de celui des fils. Les neuf premières apparaissent généralement toujours dans le même ordre. Beaucoup de ces princesses nous sont connues uniquement par Abydos et par des ostraca. Les six aînées ont des statues à l'entrée du grand temple d'Abou Simbel[23].
Iset-nofret (La beauté d'Isis), portant le titre de chanteuse dans le temple de Louxor, parfois donnée - fautivement semble-t-il - comme une fille d'Isis-Néféret ; elle est connue grâce à une lettre dans laquelle deux chanteuses s'inquiétent de sa santé ; elle a parfois été considérée - fautivement semble-t-il - comme identique à Iset-Nofret II, la grande épouse royale de Mérenptah[28],[9] ;
Les deux listes du temple de Séthi Ier à Abydos permet d'ajouter plus d'une vingtaine de filles dans l'ordre suivant selon la numérotation de Kitchen[30] :
Qedetméret ;
Nébet-Iounet ;
Nébet-ini-néhet / Nebetimehet (La maîtresse de l'Au-delà), no 59 de la liste du temple de l'Ouadi es-Séboua selon Dodson[11] ;
Touy ;
Hénout-âh (La dame du palais) ;
Méryt-Sekhmet (Aimée de Sekhmet) ;
Hénout-Iounou (La dame d'Héliopolis), no 24 selon Dodson[11] ;
Pypouy, probablement la même qu'une dame, fille d'Iouy et qui a été réenterrée avec un groupe de princesses de la XVIIIe dynastie à Cheikh Abd el-Gournah[6] ;
Mérytnetjer (Aimée de Dieu), no 32 selon Dodson[11].
L'ostracon du Louvre 666 daté de l'an 53 permet d'ajouter le nom de quinze princesses probablement plus jeunes, dans l'ordre suivant à partir de la troisième[24] :
Takhat, probablement identique à la reine Takhat Ire, épouse de son demi-frère, le pharaon Mérenptah, et mère du pharaon usurpateur Amenmes[32], no 14 selon Dodson[18] ;
On peut ajouter les noms suivants, livrés par d'autres documents[24],[33],[34] :
Hénoutmirê (Souveraine comme Rê), grande épouse royale de Ramsès II, parfois fautivement donnée comme fille de Séthi Ier, elle est peut-être identique à la princesse Hénout-... citée dans les listes d'Abydos[35],[4] ;
↑Le compte exact varie selon les chercheurs, par exemple Dodson et Hilton donnent cinquante fils et cinquante-trois filles (Dodson et Hilton 2004, p. 166) tandis que Claude Obsomer donne 47 fils et 53 filles (Obsomer 2012, p. 250-251 et 261-262)
↑Pour le distinguer du prince Ramsès-Siptah, fils de Soutérery, très probablement identique au futur roi Siptah nommé Ramsès-Siptah avant qu'il ne change de nom pour Mérenptah-Siptah (Servajean 2014).