Il est probablement le plus connu d'une dynastie célèbre de graveurs qui étaient aussi marchands d'estampes, parmi lesquels on compte ses oncles, Raphaël et Johan Sadeler.
Selon le dictionnaire Bouillet il « traitait avec un égal talent le portrait et le paysage : on l'a surnommé le Phénix de la gravure »[4]. La majeure partie de sa carrière se déroule à Prague, où il reçoit de nombreuses commandes de l'empereur Rodolphe II.
Biographie
Egidius Sadeler naît avant 1568 à Anvers[a]. Fils de Emmanuel Saedeler van Welle (mort le de la peste), damasquineur[2], il a deux frères : Marcus I (mort en 1593) et Emmanuel II (mort en 1610), et est le neveu d'Egidius I, Johan I and Raphael I[5],[6].
À la fois autodidacte et apprenti de Jan, son cousin germain, Gilles se distingue en gravant de grands cuivres[7].
Tandis que sa famille s'établit en Allemagne, Egidius reste d'abord à Anvers avec probablement son frère aîné Marcus I[8]. Il s'installe finalement à Francfort-sur-le-Main en 1597[3] avant d'aller à Munich en 1590, le premier de sa famille à s'y installer, rejoint plus tard par Johan et Raphael I[9].
Sadeler grave de nombreux portraits dont celui de son proche ami le médecin gemmologue de Rodolphe II, Anselme Boece de Boodt (1550-1632)[13], ainsi que des paysages d'après Roelandt Savery et Pieter Stevens, tous deux travaillant également à Prague[9]. En 1621, Sadeler devient membre de la guilde des peintres de Prague[9].
Il enseigne l'eau-forte et le burin à Joachim von Sandrart, qui explique que Sadeler abandonne la gravure dans les dernières années de sa vie en raison de problèmes de vue. Il serait passé à la peinture, mais on ne connaît aucune œuvre de sa main : on connaît plutôt de nombreux dessins signés et datés, principalement pour des gravures[14],[9]. Selon le Rijksbureau voor Kunsthistorische Documentatie, les tableaux qui lui sont attribués sont probablement des copies peintes d'après ses gravures ou ses dessins[3].
Notes et références
Notes
↑ a et bL'ensemble des notices d'autorité donnent comme date de naissance 1570 ou vers 1570. Mais Ramaix 1989, p. 9 et notes 7 et 8 estime qu'il est né avant juillet 1568 sur la base du partage de l'héritage de son père Emmanuel I[2],[3].
↑Nicolas Zylberman, « Anselme Boece de Boodt, 1550 – 1632, gemmologue praticien. De Bruges à Prague, itinéraire européen d'un humaniste - 1ère partie », Ikuska, no 53, , p. 41-62 (lire en ligne [PDF]).
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Isabelle de Ramaix, Les Sadeler: graveurs et éditeurs (Catalogue d'exposition), Bruxelles, Bibliothèque Royale Albert Ier, .
Isabelle de Ramaix, « Les Sadeler : de damasquineur à graveur et marchand d'estampes. Quelques documents inédits », Le livre & l'estampe. Revue semestrielle de la société royale des bibliophiles et iconophiles de Belgique, vol. 35, no 131, , p. 7-49.
Emmanuelle Brugerolles (dir.), Albrecht Dürer et son temps : De la Réforme à la guerre de trente ans, Paris, École nationale des beaux-arts de Paris, , p. 515-527
(en) Dorothy Limouze, Egidius Sadeler (1570-1629): drawings, Prints and Art Theory (Ph D dissertation), Princeton, Princeton University, .
(en) Ruth Margaret Edquist, Sadeler catalogue, Parkville, The University of Melbourne Library, .
(en) Walter L. Strauss, « Ægidius II Sadeler », dans The Illustrated Bartsch, vol. 72/2, New York, Abaris, , p. VII-VIII.
(nl) Cornelis de Bie, Het Gulden Cabinet, , p. 482
(de) Andreas Beyer, Bénédicte Savoy, Wolf Tegethoff et Eberhard König, Allgemeines Künstlerlexikon : die bildenden Künstler aller Zeiten und Völker, vol. 100 : Rovere-Samonà, Berlin, Saur, De Gruyter, (ISBN978-3-11-023266-0).