On ne connaît la carrière de cet artiste médiéval qu'à travers les livres de comptes qui signalent sa présence sur quelques-uns des plus grands chantiers architecturaux de l'époque. C'est ainsi qu'il apparaît en 1362, travaillant à la construction du palais du Louvre du roi de FranceCharles V sous la direction de Raymond du Temple[3]. Il participe notamment à l'édification du grand escalier hélicoïdal engagé dans le mur du donjon, dit la grande vis, qui est décoré d'effigies de la famille royale[3]. On lui attribue également la sculpture d'une porte et des armes de Jeanne de Bourbon.
En 1383, il est chargé par le duc de Bourgogne, Philippe le Hardi, des travaux de construction de la Chartreuse de Champmol près de Dijon, ensemble qui doit rehausser le faste de la capitale bourguignonne et servir de nécropole à la branche des Valois. Il reste peu de choses de ce bâtiment, mais on lui attribue généralement la conception du portail de la chartreuse[4], fortement inspiré par celui de l'église des Célestins, achevé à Paris en 1370[5]. La même année, Dammartin devient maître général des œuvres de maçonnerie du duc de Bourgogne[3].
↑Jean de Dammartin est l'architecte du transept de la cathédrale Saint-Julien du Mans, entre 1420 et 1431, puis, à partir de 1431, il succède à Olivier Freredoux comme architecte de la cathédrale Saint-Gatien de Tours où il travaille jusqu'en 1453 sur la façade, date à laquelle il est remplacé par Jean Papin. Il est désigné dans les textes comme "maistre et gouverneur de l'église de Tours". Jean eu un fils, Huguet de Dammartin, sculpteur, qui travaille sous sa direction, dès 1431, sur la façade de la cathédrale de Tours. Voir Thomas Rapin, La cathédrale de Tours. La façade. Les campagnes du XVe siècle et le programme iconographique du portail central, pp. 301-315, dans Congrès archéologique de France. 155e session. Monuments en Touraine. 1997, Société française d'archéologie, Paris, 2003
Thomas Rapin, « Dammartin, Guy, Dreux et Jean », dans sous la direction de Pascale Charron et Jean-Marie Guillouët, Dictionnaire d'histoire de l'art du Moyen Âge, Paris, 1999, (ISBN978-2-221-10325-8), p. 295-296.