Le drapeau de l'Érythrée est l'emblème de ce pays, sanctionné par l'article 4-1 de la Constitution érythréenne. Il a été adopté le .
Inspiré du drapeau du Front populaire de libération de l'Érythrée (FPLE), il est composé de trois triangles : un vert, un rouge et un bleu. Les branches d'olivier dorées proviennent du drapeau utilisé de 1952 à 1962, lors de la fédération avec l'Éthiopie. Elles ont remplacé l'étoile présente sur celui du FPLE.
Le triangle vert représente l'agriculture, l'idée d'une terre fertile. Le bleu rappelle la mer Rouge. Le rouge représente le sang versé pour l'indépendance de l'Érythrée et pour la patrie. Les branches d'olives dorées symbolisent la richesse en minerai du pays. Les formes géométriques ont une véritable signification. En effet, le triangle rouge est disposé de telle sorte que sa taille diminue de gauche à droite exprimant ainsi la volonté de ne plus devoir verser de sang dans le futur.
Avant le drapeau rectangulaire de l'Empire éthiopien, il possédait trois fanions, le rouge était alors en haut.
Drapeau de l'Empire éthiopien de 1974 à 1975, modifiée après le renversement de Haïlé Sélassié en enlevant la couronne de la tête du lion et en changeant le fleuron de la croix par une point de lance.
Le drapeau officiel sous le Derg de 1975 à 1987, essentiellement le drapeau impérial sans le lion.
Les premières mentions d'un drapeau représentant une partie du territoire actuel érythréen, et plus largement la partie septentrionale de la corne africaine, sont la combinaison de trois bannièresblanche, rouge et blanche, avec respectivement, un dans chaque bannière, un croissant blanc, un rouge et un blanc. Cette grande bannière fut utilisée par l'imamAhmad al-Ghazi pour combattre sous le sultanat[1].
L'empire éthiopien s'implante après sur la grande majorité du territoire actuel érythréen vers l'an 1540 mais quelques terres, notamment l'actuelle ville de Massaoua, vont tomber aux mains des Ottomans en 1547 avec l'invasion de Soliman le Magnifique. L'empire éthiopien et l'empire ottoman n'utilisent pas de drapeaux comme emblème ; il est à noter l'utilisation de « tugh » du côté ottoman et quelques dizaines d'années plus tard, l'utilisation de bannières et de drapeaux variés bicolores ou représentant l'épéeZulfiqar bifurquée.
La période ottomane
Le premier drapeau officialisé pour représenter le territoire (quelques terres, comme la ville de Massaoua) fut celui de l'empire ottoman entre 1557 et 1793 (ou 1844), représenté par trois croissants de lune dorés dans un cercle vert sur fond rouge. Un nouveau drapeau voit le jour en 1844. Le drapeau, ancêtre du drapeau actuel de la Turquie, est rouge avec, au centre, un croissant de lune blanc et une étoile (à huit ou cinq branches) blanche. Le drapeau aux trois croissants aurait été utilisé jusqu'en 1793 pour laisser place au drapeau avec l'étoile à huit branches jusqu'en 1844.
Le drapeau ottoman utilisé entre 1557 et 1793 en Érythrée (entre 1517 et 1793 pour le reste de l'empire).
Le drapeau ottoman avec l'étoile à huit branches, adopté en 1844.
Le drapeau ottoman avec l'étoile à cinq branches, adopté en 1844.
Moins d'une dizaine d'années plus tard, le sultanat d'Awsa, qui occupe une partie de l'Érythrée vers 1850, adopte un drapeau prenant la forme d'un rectangle rouge.
En 1865, la province ottomane de Habesh, qui s'établissait sur une partie de l'Érythrée dont Massaoua, est rattachée à la province ottomane égyptienne mais, en 1867, la province nouvellement agrandie devient un Khédivat, accordé par un firman conférant à Ismaïl Pacha le titre de khédive. Le Khédivat, sous influence ottomane, adopte un drapeau similaire, c'est-à-dire un drapeau rouge représentant un croissant de lune blanc mais accompagné de trois étoiles à cinq branches et non plus d'une seule étoile.
La première période éthiopienne
Avant d'adopter, en 1897, un drapeau officiel rectangulaire tricolore (vert, jaune et rouge) avec son emblème, le lion de Juda, l'empire éthiopien utilisait un drapeau composé de trois fanions rouge, jaune et vert (il n'existe aucune source permettant de dater l'adoption de ce drapeau à fanions).
Les fanions éthiopiens utilisés avant le drapeau de 1897.
Le drapeau éthiopien utilisé à partir de 1897.
La période coloniale
La période italienne
En 1882, le royaume d'Italiecolonise la côte septentrionale de la corne africaine, occupant la côte de l'empire éthiopien. C'est le début de la colonisation européenne en Érythrée connue avant la Seconde Guerre mondiale comme l'Érythrée italienne. La nouvelle colonie italienne adopte le drapeau du royaume des colons dans sa version de la marine militaire italienne (le drapeau est couronné, pas celui du royaume). Ce drapeau, c'est l'ancêtre de l'actuel drapeau de l'Italie, il se compose de trois bandes verticales respectivement verte, blanche et rouge avec l'emblème de la Sardaigne (une croix blanche sur fond rouge encadré de bleu) et surmonté d'une couronne ; officiellement, c'est le drapeau utilisé par la marine militaire. C'est cette dernière qui dirigeait la colonie.
La période anglaise
Au début de la Seconde Guerre mondiale, en 1941, l'Italie perd sa colonie au profit du Royaume-Uni ; l'Érythrée adopte alors deux drapeaux pendant la même période, de 1941 à 1952. Le premier, c'est l'Union Jack, drapeau officiel du Royaume-Uni utilisé par les anglo-égyptienssoudanais pour l'Administration militaire britannique de l'Érythrée. Le second, c'est le drapeau utilisé par le royaume d'Égypte (soit les anglo-égyptiens soudanais) ; il se compose d'un croissant de lune blanc et de trois étoiles à cinq pointes blanche en son centre.
Le drapeau du Royaume-Uni utilisé pendant l'administration britannique.
Le drapeau du royaume égyptien utilisé pendant l'administration britannique.
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
(en) R. S. Whiteway, The Portuguese Expedition to Abyssinia in 1541-1543, as narrated by Castanhoso, with some contemporary letters, the short account of Bermudez, and certain extracts from Correa. [« L'expédition portugaise en Abyssinie en 1541-1543, telle que racontée par Castanhoso, avec quelques lettres contemporaines, un court conte de Bermudez, et quelques extraits de Corée. »], Londres, Hakluyt Society (no 10), , 454 p. (lire en ligne).