Dès son enfance, elle présente un intérêt marqué pour le bouddhisme[2],[3]. À l'âge de 12 ans, elle est mariée à un ingénieur habitant Rangoon, Rajani Ranjan Barua, qu'elle rejoint plus tard[4]. Après la mort de sa mère en 1929, elle recueille son frère Bijoy qui n'est encore qu'un bébé ; elle-même n'ayant alors pas d'enfant avec Rajani[5]. C'est à 35 ans, qu'elle donne naissance à une petite fille qui mourra à l'âge de trois mois[6]. Quatre ans plus tard, elle donne naissance à une autre fille, Dipa, ce qui lui vaudra son surnom de Dipa Ma, « mère de Dipa »[6]. Elle a ensuite un petit garçon qui meurt peu après sa naissance, ce qui la plonge dans un profond chagrin[6]. Elle demande alors l'autorisation à son mari d'apprendre la méditation[6]. Celui-ci refuse prétextant qu'elle est trop jeune[6]. Dipa est alors alitée et ne quitte plus son domicile[6]. En 1957, Rajani meurt d'une crise cardiaque en rentrant de son travail[6].
À 46 ans, Dipa Ma a perdu ses parents, son mari et deux enfants[7]. Elle donna tout ce que son mari lui avait laissé à une voisine pour qu'elle s'occupe de se fille pendant qu'elle ferait une retraite au centre de méditation de Rangoon[7],[8]. La retraite se déroule avec difficultés, Dipa Ma étant malade et devant aller à l'hôpital régulièrement (manquant l'unique repas servi au centre), sachant également que Dipa vivait mal la séparation avec sa mère[8],[9]. Elle quitte le centre à regret[9]. Elle entame une seconde retraite auprès de Mahasi Sayadaw et expérimente le premier stade de l'éveil[10]. En 1963, elle a l'opportunité d'effectuer une nouvelle retraite auprès du maître Anagarika Munindra[11]. Elle atteint le second degré de l'éveil, et est désormais pleinement guérie de ses tourments[12]. Elle devient une inspiration de son entourage[13].
En 1967, Dipa Ma et sa fille sont contraintes de retourner vivre en Inde car le gouvernement birman a décrété l'expulsion de tous les étrangers, y compris les émigrés indiens[14]. Dipa Ma devient alors professeur de méditation à Calcutta[15]. Elle enseigne d'abord à des voisins, puis à d'autres personnes dont des moines ordonnés et des Occidentaux (de nombreux Américains viennent en Inde à la suite de l'apparition du mouvement hippie)[15].