Wallstein, un riche comte allemand, a un accident de montagne alors qu'il séjourne dans les Alpes suisses. Par hasard, il est sauvé par l'agriculteur suisse Richard Boll, à qui il aimerait offrir une vie insouciante en Allemagne. Il fait donc recréer sa patrie suisse sur son domaine allemand et amène l'agriculteur et sa famille vivre avec lui. Cependant, Emmeline, la fille du fermier, devient folle de chagrin d'amour, parce que son amant Jacob Friburg est resté dans son pays natal, la Suisse. Mais le comte, qui soupçonne son lien secret et sincère avec le berger, le fait convoquer depuis la Suisse dans son domaine. Après quelques scènes de confusion amusantes, les deux amoureux se retrouvent enfin.
Après la première réussie de son Singspiel Das Waisenhaus, Weigl commence à l'automne 1808 par la mise en musique de la traduction et de l'adaptation par Ignaz Franz Castelli d'un vaudeville français Pauvre Jacques de Sewrin et Alissan de Chazet, présenté à Paris, en 1807[1].
Vers 1810, les airs les plus appréciés de l'opéra sont adaptés pour l'orchestre d'harmonie, le piano, pour piano et voix et Weigl fait lui-même un arrangement pour un quarter de flûtes[2].
Les plus grands écrivains (comme Ludwig Börne) et compositeurs de l'époque admirent cette œuvre, qui est probablement l'un des premiers opéras que Franz Schubert entend au théâtre[3] et qui met également en vedette à plusieurs reprises de nouvelles actrices dans le rôle d'Emmeline (par exemple Wilhelmine Schröder-Devrient en 1822 ou Nanette Schechner en 1826). La scène finale, avec la danse de la vache résonnant derrière la scène, un trio de la clarinette (au lieu de la chalemie, de la flûte de berger ou du cor des Alpes), du soprano et du ténor sans accompagnement orchestral, acquiert une signification historique musicale particulière. De nombreuses œuvres du romantisme sont directement ou indirectement influencées par ce passage de la partition de Weigl, comme Gli amori di Teolinda de Giacomo Meyerbeer (1816), Der Hirt auf dem Felsen (D 965, 1828), l'avant-dernière composition de Schubert écrite pour Anna Milder[3], Le mal du pays dans Années de pèlerinage de Franz Liszt[4] ou encore les scènes de bergers dans Tannhäuser et Tristan und Isolde de Richard Wagner.
Au début du XXe siècle, Die Schweizer Familie disparaît des programmations.
↑ ab et cHervé Lacombe, Histoire de l'opéra français. Du Consulat aux débuts de la IIIème République, Fayard, , 1200 p. (ISBN9782213709949, lire en ligne)
↑(en) Nancy November, The Age of Musical Arrangements in Europe 1780–1830, Cambridge University Press, (ISBN9781108944397, lire en ligne)