Le grec démotique comprend de nombreuses variantes régionales aux différences linguistiques mineures (surtout d’ordre phonologique et de vocabulaire). À cause de leur haut degré d’intercompréhension, les linguistes grecs appellent ces variétés des « idiomes » d’un « dialecte démotique » plus général, connu sous le nom de « grec moderne commun » (Koiní Neoellinikí - « néo-hellénique commun »). La plupart des linguistes anglophones parlent quant à eux de « dialectes » en ne soulignant les variations que lorsque c’est nécessaire. Les variétés du grec démotique sont divisées en deux groupes principaux : le groupe septentrional et le groupe méridional, qui s’entremêlent en Grèce centrale.
Le grec démotique est officiellement enseigné depuis 1982 dans le système monotonique. Le système polytonique reste cependant en usage dans le monde universitaire et littéraire.
La katharévousa (Καθαρεύουσα) ou « langue puriste », n’est pas un sociolecte (parler spontané abstand) mais une langue semi-artificielle (langue savante ausbau) promue au XIXe siècle à la fondation du nouvel État grec, comme compromis entre le grec classique et le démotique moderne. Cette langue savante fut enseignée dans les universités et les écoles grecques pendant de longues décennies et c’était la langue officielle de la Grèce moderne jusqu’en 1976.
La katharévousa est écrite dans le système polytonique et, tandis que le grec démotique a emprunté des mots au turc, à l’italien, au latin, au français et à d’autres langues, dans la katharévousa on utilise à leur place des mots issus du lexique grec classique et remis en usage, dans une démarche identitaire parallèle à l’abandon du yévanique, du yiddish, du judéo-espagnol ou du judéo-arabe au profit de l’hébreu. Cette même démarche a remplacé, dans la toponymie du pays, les noms médiévaux comme « Tourkolimani » ou « Stampalia » par leurs équivalents antiques, respectivement Mikrolimani et Astypalée.
Tsakonien
Le tsakonien (Τσακώνικα) est encore parlé par des locuteurs passionnés dans les villages de Tsakonie, dans le sud-est du Péloponnèse.
Le tsakonien descend du laconien (ancien spartiate) et appartient donc à la branche dorienne de la langue grecque. L’influence de la koinè hellénistique y est limitée et ce dialecte est significativement différent des dialectes issus de la koinè (comme le grec démotique ou le pontique)[4].
Pontique
Le pontique (Ποντιακά) était à l’origine parlé sur les rives de la mer Noire et surtout dans la région du Pont en Asie Mineure jusqu’à ce que la plupart de ses locuteurs soient déplacés en Grèce continentale lors des échanges de population entre la Grèce et la Turquie, obligatoires selon le traité de Lausanne qui suivit la guerre gréco-turque.
Le cappadocien (Καππαδοκικά) est un dialecte proche du pontique et qui a connu le même destin. Il provient directement du parler hellénistique d’Anatolie et ses locuteurs se sont installés en Grèce continentale à cause des échanges de population du traité de Lausanne[6].
Kato-italiote
Le dialecte kato-italiote ou katoitaliótika (Κατωιταλιώτικα, « italien du sud ») regroupe deux variantes : la gréco-calabraise et celle appelée griko. Il est encore sporadiquement parlé dans environ 15 villages dans les régions de Calabre et d’Apulie. Le dialecte kato-italiote est la dernière trace linguistique de l’ancienne présence grecque dans le sud de l’Italie, qui commence il y a vingt-sept siècles avec la Grande-Grèce et s’est longtemps poursuivie à travers l’Italie byzantine[7].
Le romani-grec est la variante dite « vlax méridional » de romanès, parlée par les Roms de Grèce. Son lexique est en grande partie grec, avec des éléments bulgares, turcs et aroumains, mais sa syntaxe et sa grammaire sont restées proches du sindhi, du hindi et du pendjabi, langues elles aussi issues du sanskrit[11].
Notes et références
↑Source principale de l'article : Nikolaos G. Kontosopoulos, (el) Dialectes et parlers du Grec moderne, éd. Papyros-Larousse-Britannica, Athènes 2007, pp. 149–150. (ISBN978-960-6715-39-6).
↑Pour éviter toute interprétation réductrice, il faut préciser que ce type de carte n’implique ni que le grec était la « seule » langue parlée dans ces territoires, ni qu’il n’était présent « que là ».