Il a travaillé principalement pour Marvel Comics et DC Comics durant les années 1970, 80 et 90. Il est notamment connu pour avoir signé les aventures de Green Lantern/Green Arrow et de Batman, avec le dessinateur Neal Adams, The Shadow, avec Mike Kaluta, et The Question avec Dennis Cowan. En tant qu'éditeur, il est principalement connu pour avoir publié de nombreux titres de Batman. Il est aussi le directeur de l'association The Hero Initiative qui aide les dessinateurs et les scénaristes de comics dans le besoin.
Après avoir quitté la Navy, O'Neil est employé dans un journal local à Cap-Girardeau, dans le Missouri. O'Neil y écrira quelques chroniques grâces auxquelles il attirera l'attention de Roy Thomas, qui deviendra lui-même un grand nom dans l'histoire du comic.
Marvel
Roy Thomas écrit des histoires de Superman pour DC comics, mais quitte finalement cette maison d'édition afin d'aller travailler pour Stan Lee chez Marvel comics. C'est Thomas qui suggéra à Lee d'engager O'Neil en tant que scénariste. Celui-ci fit un test en écrivant un dialogue complexe de quatre pages, sur des planches extraites d'un numéros des Quatre Fantastiques. Son récit plut suffisamment à Stan Lee pour que celui-ci l'engage définitivement.
Quand l'expansion de Marvel rendit impossible à Lee d'écrire plus d'histoires, il en donna à rédiger à Roy Thomas, plus que celui-ci ne pouvait le faire. C'est ainsi que O'Neil prit les rênes, en écrivant des histoires du Docteur Strange dans Strange Tales. Il écrira par la suite de nombreux dialogues pour des titres tels que Rawhide Kid et Millie the Model, ainsi que des scénarios de Daredevil d'après des intrigues écrites par Lee.
À la fin des années 1970, O'Neil édita Daredevil pendant que son auteur, Frank Miller, commençait à gravir les marches de la gloire.
En 1968, Dick Giordano, qui travaillait pour Charlton Comics, s'est vu offrir une place de rédacteur chez DC Comics ; il prit avec lui un membre de la maison Charlon, qui ne fut autre que Dennis O'Neil en personne (O'Neil ayant écrit pour Charlton Comics sous le pseudonyme de Sergius O’Shaugnessy pour de nombreuses histoires)[4].
La première mission de O'Neil fut de trouver une stratégie pour augmenter les ventes de DC. L'une d'entre elles fut de se concentrer sur la création de nouveaux personnages. O'Neil écrira quelques numéros de Beware The Creeper, dans lequel apparaîtra le personnage de Creeper, créé par le dessinateur Steve Ditko. À partir de ce moment, DC engage O'neil pour écrire les nouvelles aventures de Wonder Woman et de la Ligue de justice d'Amérique. Dans les aventures de Wonder Woman, il priva la super héroïne de ses super-pouvoirs et la fit exiler sur l'île des Amazone. Il l'intégra, sans costume ni pouvoir, dans une intrigue internationale auprès de son mystérieux mentor I Ching. Ces modifications ne furent pas très bien accueillies par les fan de l'héroïne, telle que le fut la journaliste Gloria Steinem, icône du féminisme américain. O'Neil qualifiera plus tard la transformation de cette super héroïne solitaire de « probablement aliénant » pour les lecteurs.
Il eut en revanche plus de succès grâce à la Ligue des justiciers, titre dans lequel il fera passer des thèmes sociaux et politiques, ce qui lui permettra d'enchaîner sur ses travaux sur Green lantern/Green Arrow.
À la fin des années 1960, DC tente de redonner un coup de jeune à ses principaux héros. Celui dont bénéficiera Batman sera probablement le plus retentissant. C'est en 1964 que Batman eu le droit à son premier grand nouveau « design », qui fut baptisé à l'époque de période « New Look » et qui avait pour but d'augmenter les ventes. Ce changement impliqua une transformation très kitsch et colorée de l'environnement et des décors du comics pour un personnage pourtant très sombre et très torturé.
Au début des années 1970, O'Neil est chargé par DC de rendre ses lettres de noblesse à l'homme chauve-souris et de lui restituer son côté sombre et mystérieux. Il sera pour cela épaulé par le dessinateur Neal Adams, qui sera chargé, quant à lui, de donner vie au nouveau chevalier noir. Cette période de la vie du personnage sera considérée comme l'une des plus prolifiques et des plus importantes de son histoire. On devra également aux deux artistes la naissance de deux nouveaux vilains : Ra's al Ghul et Man-Bat.
Le travail de Dennis O'Neil est reconnu dans l'industrie du comic et de l'écriture américaine. Il remporte le Shazam Award pour sa série Green Lantern/Green Arrow, pour son histoire No Evil Shall Escape My Sight dans le Green Lanterne #76 (en collaboration avec Neil Adams), pour avoir été le meilleur auteur en 1970 des aventures de Green Lantern, Batman Superman et bien d'autres titres, et enfin pour son histoire Snowbirds Don't Fly, dans Green Lantern #85 (toujours avec Neal Adams) en 1971, où il dénonce le marché de la drogue et représente les junkies plus comme des victimes que comme des criminels.
1971 : Prix Shazam de la meilleure série régulière pour Green Lantern/Green Arrow ; de la meilleure histoire pour « No Evil Shall Escape My Sight » dans Green Lantern n°76 (avec Neal Adams) ; du meilleur scénariste réaliste pour Green Lantern, Batman, Superman, etc.
1972 : Prix Shazam de la meilleure histoire pour « Snowbirds Don't Fly », dans Green Lantern/Green Arrow n°85-86 (avec Neal Adams)
↑(en) M. Keith Booker, Comics through Time : A History of Icons, Idols, and Ideas : A History of Icons, Idols, and Ideas, Californie, ABC-CLIO, , 1921 p. (ISBN978-0-313-39751-6, lire en ligne), p. 1175
↑(en) Paul Levitz (trad. de l'anglais), 75 Years of DC Comics : The Art of Modern Mythmaking, Köln/Paris, Taschen, , 720 p. (ISBN978-3-8365-2619-7), p. 267
↑(en) Robert Greenberger, « Trail of the Tiger, exploring the tortured story of Ben Turner, The Bronze Tiger », Back Issue, no 15, , p. 57 (lire en ligne, consulté le ).
↑(en) Jason Sacks, Keith Dallas et Dave Dykema, American Comic Book Chronicles : The 1970s, TwoMorrows Publishing, , 288 p. (ISBN978-1-60549-056-4, lire en ligne), p. 176.
(en) Jason S. Todd, « O'Neil, Dennis », dans M. Keith Booker (dir.), Encyclopedia of Comic Books and Graphic Novels, Santa Barbara, Grenwood, , xxii-xix-763 (ISBN9780313357466), p. 451-452.