Dekkera bruxellensis (synonymes : Brettanomyces bruxellensis, Brettanomyces lambicus ) est une levure présente dans la bière et le vin. On la retrouve également dans la tequila et le kombucha[1].
Les levures du genre Brettanomyces bruxellensis sont présentes à l'origine dans le vignoble. Toutefois leur présence dans le vignoble et sur le raisin ne semble pas être la cause de contamination du vin[4].
Elles prolifèrent plus facilement dans les vins avec des sucres résiduels, un taux important d'acides phénols, des faibles teneurs en SO2. L'hygiène est primordiale pour la désinfection des équipements pouvant être contaminés[2].
Défaut aromatique
Brettanomyces bruxellensis produisent des molécules aromatiques de type phénoliques[4] comme les :
Ces molécules sont indésirables dans le vin, auquel elles communiquent des arômes désagréables de cuir, d'écurie, de sueur de cheval, de pharmacie, de plastique.
À faibles doses, ces arômes peuvent être appréciés par certaines personnes, mais lorsqu'ils sont trop dominants, on considère cela comme un défaut. Autrefois, on considérait ces odeurs d'écurie ou de médicament rappelant l'eucalyptus comme relevant du terroir. On sait maintenant que ces odeurs phénolées sont dues à cette levure[2].
Écologie
Différentes souches de Brettanomyces bruxellensis existent et sont retrouvées dans le vin, différenciées par des groupes génétiques[1],[5]:
Diploïdes « CBS744 » et « AWRI149 » pour 48,1% des populations.
Certains ont une plus forte résistance au SO2 que d'autres souches dans le vin, ce qui explique l'action parfois peu efficace des sulfites et la difficulté à combattre leur prolifération[6].
Zythologie
Sa présence a été initialement identifiée dans les environs de Bruxelles, particulièrement aux abords de la Senne (en néerlandaisde Zenne) ou du canal de Willebroeck, où de nombreuses brasseries y étaient établies. Il y existe encore des brasseries artisanales, comme Cantillon.
Une polémique quant à l'état bactériologique et sanitaire des cours d'eau remettrait à terme en cause la production traditionnelle de ces lambics.
On retrouve le groupe génétique triploïde "AWRI1608" dans la bière.
Notes et références
↑ a et bMarta Avramova, Alice Cibrario, Emilien Peltier et Monika Coton, « Brettanomyces bruxellensis population survey reveals a diploid-triploid complex structured according to substrate of isolation and geographical distribution », Scientific Reports, vol. 8, no 1, (ISSN2045-2322, DOI10.1038/s41598-018-22580-7, lire en ligne, consulté le ).
↑ ab et cCollectif, Brettanomyces et phénols volatils : Prévenir et limiter les altérations, Les cahiers itinéraires d'ITV France, n° 12, , 27 p. (lire en ligne : partie 1, partie 2 [PDF]).
↑(en) W.A. Scheffers, « Obituary - Dr. Nellie Margaretha Schelling-Dekker », YEAST, vol. XLVIII, no I, , p. 28 (ISSN0513-5222, lire en ligne, consulté le ).
↑Warren ALBERTIN, Marta AVRAMOVA, Alice CIBRARIO, Marguerite DOLS-LAFARGUE, Isabelle MASNEUF-POMAREDE, « Etude de la biodiversité naturelle de Brettanomyces bruxellensis », Groupe national de recherche « Lutte contre Brettanomyces », (lire en ligne) (PDF).
↑(en) AVRAMOVA Marta, Population genetics and diversity of the species
Brettanomyces bruxellensis : a focus on sulphite
tolerance (Génétique des populations et diversité de l'espèce Brettanomyces bruxellensis : étude de la tolérance aux sulfites), Université de Bordeaux, (OCLC1039543102, lire en ligne).