La culture de Cernavodă, d'environ 4000 à , a succédé à peu près sur la même aire géographique à la culture de Karanovo, qui montre des traces de destruction à la charnière des deux cultures.
Extension géographique
La culture de Cernavodă s'est développée le long de la côte nord-ouest de la mer Noire, dans les basses vallées des fleuves Danube, Prout, Dniestr, Boug méridional et Dniepr, de la Bulgarie à l'Ukraine.
Description
Cette culture est caractérisée par des établissements défensifs implantés au sommet des collines. La céramique et les sépultures ressemblent à celles de la culture de Sredny Stog, située un peu plus à l'est dans la steppe pontique.
Linguistique
Pour David Anthony, le mouvement Suvorovo-Cernavodă I, dans la basse vallée du Danube et dans les Balkans orientaux, vers , aurait séparé une partie des locuteurs du proto-indo-européen des populations pontiques restées dans les steppes et qui se sont développées plus tard en Proto-Indo-Européens tardifs et culture Yamna. Cet évènement aurait mis en contact les populations de Cernavodă avec des agriculteurs d'origine anatolienne et entrainé un brassage génétique entre les deux populations[1]. Dans cette vision, la culture de Cernavodă aurait été à l'origine de la branche anatolienne des langues indo-européennes (hittite et louvite), qui allait occuper l'Anatolie au IIIe millénaire av. J.-C.[1].
La région des Balkans orientaux fut occupée plus tard par les Daces et les Thraces, qui représentent une autre branche indo-européenne disparue.
Notes et références
↑ a et b(en) David W. Anthony, « Genetics, and Language in the Steppes : A Comment on Bomhard », Journal of Indo-European Studies, vol. 47, no 1 & 2, printemps/été 2019 (lire en ligne)
Bibliographie
James Patrick Mallory, article Cernavoda Culture, dans Encyclopedia of Indo-European Culture, Fitzroy Dearborn, 1997