La Coupe de France 1939-1940 devait être la 23e édition de la coupe de France, organisée par la Fédération Française de Football Association. Vu le déclenchement de la guerre et ses conséquences, elle est remplacée par la Coupe Charles-Simon ; c'est la première coupe, depuis 1932, sans équipes professionnelles. La victoire finale est revenue, pour la troisième fois, au Racing Club de Paris.
La coupe de France 1939/40
La commission de la coupe de France, dans sa séance du 2 & [1], entérine les engagements pour la compétition. Si quelques sociétés sportives se sont pas autorisés à participer à la coupe, 778 clubs voient leurs demandes d'engagement acceptés[1]; un record. Le premier tour éliminatoire, avec 127 rencontres, est fixé au [2]. Fin août, la première journée du championnat professionnel est remise à plus tard... Les événements s'enchaînent : mise en alerte; alerte renforcée, mobilisation générale et, le , déclaration de guerre.
Les footballeurs, comme tous les Français, rejoignent leurs affectations; le sport passe au dernier rang des préoccupations du moment. Toutes les compétitions sont annulées. Ainsi débute ce que l'on appelle de nos jours «la drôle de guerre».
La coupe Charles-Simon
La Fédération Française de Football Association ne reste pas inactive; fin septembre, elle suspend les contrats des joueurs professionnels[3], tout en maintenant l'organisation d'épreuves régionales et de matches amicaux; début octobre, elle annule tous les matches internationaux de la saison[4] et propose l'institution d'une coupe nationale de guerre[5], sous le titre «Coupe Charles-Simon», ainsi que d'un championnat interrégional[6] en deux poules géographiques.
Si le règlement général de la Coupe de France de la saison précédente est maintenu, des ajustements sont opérés. La Fédération, au vu de ses modifications majeures, la rebaptise Coupe Charles-Simon (Coupe de France de guerre), en hommage au dirigeant de football tombé au champ d'honneur en 1915, et titre que la compétition porta, à sa création, lors de la Grande Guerre. L'objet d'art reste le même, avec une plaque spéciale pour le palmarès de la durée de la guerre[7]. Le quotidien «Le Petit Parisien» apporte toujours son concours à la compétition.
La plus grosse modification concerne les engagements. La Commission de la Coupe ouvre la compétition sur invitation, dans la limite de 64 clubs[7]. La clôture des engagements est fixé au [7]. La commission reçoit 136 demandes d'engagement et fixe alors le nombre de clubs retenus par Ligues[8], soit 1 pour l'Alsace, 2 pour l'Auvergne, le Centre, le Centre-Ouest et le Sud-Ouest, 3 pour la Bourgogne-Franche-Comté, le Lyonnais, le Midi et le Nord-Est, 4 pour l'Ouest, 7 pour la Normandie, 8 pour le Nord, 11 pour le Sud-Est et 16 pour Paris. Pour la première fois depuis 1919, les ligues de football de Lorraine et d'Alsace ne sont pas représentées dans la compétition. Elles sont toutes deux situées dans la zone d'application d'un plan d’évacuation des populations civiles. Le RC Strasbourg, unique représentant alsacien, jouera depuis sa base arrière de Périgueux, où il participe aux compétitions locales de la ligue du Centre-Ouest[9].
Les trois premiers tours se jouent sur le terrain du premier club nommé; les matches nuls à rejouer, sur terrain adverse; les quarts et demi-finales sur terrains neutres et la finale au parc des Princes à Paris.
Les engagés
Liste des 64 clubs engagés dans la Coupe Charles-Simon 1939-40[10], avec le numéro d'affiliation à la 3FA, la ligue de rattachement et les compétitions.
Les 64 clubs engagés dans la Coupe Charles-Simon 1939-40
↑Le RC Strasbourg, replié dans le Centre-Ouest, joue à Périgueux.
↑À la suite de la réclamation de Ruelle, sur la qualification du joueur Wolff, la Commission Centrale des Statuts et Règlement dans sa séance du 21/12/1939 (Football no.514 du 03/01/1940) dit le joueur non qualifié et donne match perdu par pénalité au RC Strasbourg.
↑À la suite de l'appel de Strasbourg, sur la qualification du joueur Wolff, le Bureau Fédéral dans sa séance du 04/01/1940 (Football no.515 du 10/01/1940) dit le joueur qualifié et réforme la décision de la CCSR pour maintenir le résultat acquis sur le terrain.
↑À la suite de la réclamation de Dunkerque, sur la qualification des joueurs Dujardin et Barkowiak, la Commission Centrale des Statuts et Règlement dans sa séance du 21/12/1939 (Football no.514 du 03/01/1940) dit les joueurs qualifiés et rejette la réclamation pour maintenir le résultat acquis sur le terrain.
↑À la suite de la réclamation d'Alès, sur la qualification du joueur Laune, la Commission Centrale des Statuts et Règlement dans sa séance du 21/12/1939 (Football no.514 du 03/01/1940) dit le joueur qualifié et rejette la réclamation pour maintenir le résultat acquis sur le terrain.
↑À la suite de l'appel d'Alès, sur la qualification du joueur Laune, le Bureau Fédéral dans sa séance du 04/01/1940 (Football no.515 du 10/01/1940) confirme la décision de la CCSR pour maintenir le résultat acquis sur le terrain.
↑À la suite de la réclamation de Nîmes, sur l'arrêt de la partie au cours de la deuxième prolongation, la Commission Centrale des Arbitres dans sa séance du 03/01/1940 (Football no.515 du 10/01/1940) confirme la décision de l'arbitre et rejette la réclamation pour maintenir le résultat acquis sur le terrain.
Deuxième tour
Les matches du deuxième tour sont fixés au , ceux à rejouer le [11]. Ces matches se jouent sur le terrain du premier club nommé (Équipe 1).
↑À la suite de la réclamation d'Annemasse, sur la qualification du joueur Myskowski, la Commission Centrale des Statuts et Règlement dans sa séance du 21/01/1940 (Football no.517 du 24/01/1940) dit le joueur qualifié et rejette la réclamation pour maintenir le résultat acquis sur le terrain.
Troisième tour
Les matches du troisième tour sont fixés au , ceux à rejouer le [12]. Ces matches se jouent sur le terrain du premier club nommé (Équipe 1).
↑Le compte-rendu du match (Football no.519 du 07/02/1940 page 5) indique bien 4 buts à 0 à la mi-temps, et 8 buts à zéro au terme du match (Roulié ×3, Hiltl ×2, Mathé ×2 & Troupel), mais il y a une erreur sur le score dans les résultats (Football no.519 du 07/02/1940 page 2) : buts du RCP à la mi-temps 8, et en fin de match 4 ! C'est la feuille de match qui permet d'homologuer le résultat, et dans sa séance du 14/02/1940 (Football no.521 du 14/02/1940), la Commission de la Coupe homologue les matches du 04/02/1940 : match 6 - RCP bat COC par 4 buts à 0. ce résultat (4-0) sera repris dans l'article d'avant finale : «Comment ils se sont qualifiés» (Football no.528 du 10/04/1940 p.5)
↑À la suite de la réclamation de Nice, sur la qualification du joueur Donnenfeld, la Commission Centrale des Statuts et Règlement dans sa séance du 16/02/1940 (Football no.522 du 28/02/1940) dit le joueur qualifié et rejette la réclamation pour maintenir le résultat acquis sur le terrain.
↑À la suite de l'appel de Nice, sur la qualification du joueur Donnenfeld, le Bureau Fédéral dans sa séance du 26/02/1940 (Football no.522 du 28/02/1940) confirme la décision de la CCSR pour maintenir le résultat acquis sur le terrain.
Quarts de finale
Les matches des quarts de finale sont fixés au , ceux à rejouer le [13]. Ces matches se jouent sur terrains neutres.
↑À la suite de l'appel de Lens, contre la décision de la Commission de la Coupe fixant à Bordeaux la demi-finale, le Bureau Fédéral dans sa séance du 11/03/1940 (Football no.524 du 13/03/1940) confirme la décision de la commission.
Finale
La finale s'est tenue au Parc des Princes à Paris, le . Le Racing Club de Paris l'a emporté sur le score de 2 buts à 1 face à l'Olympique de Marseille. Les buts parisiens ont été inscrits par le capitaine du RCP René Roulier (25e minute) et Jules Mathé (70e minute). Le but en faveur de l'OM a été marqué par Emmanuel Aznar (16e minute). Cette finale s'est déroulée de manière houleuse, les deux buts parisiens étant chacun contestés pour une position de hors-jeu. C'est aussi la première finale de Coupe de France où des joueurs sont expulsés par l'arbitre de la rencontre, de la Salle (Weiskopf le Parisien et Ponchy le Marseillais, les deux équipes terminant le match à dix). Il s'agit de la troisième Coupe de France gagnée par le Racing.