La suppression définitive de la CVAE qui était programmée pour l'année 2024[4],[5],[6],[7] est finalement étalée jusqu'à 2027[8].
Caractéristiques
Champ d’application et montant
Sont redevables de la CVAE les entreprises dont le chiffre d’affaires est supérieur à 500 000 €. Cependant toutes les entreprises dont le chiffre d’affaires est supérieur à 152 500 €[9],[10] doivent effectuer la déclaration de valeur ajoutée ainsi que des effectifs salariés pour déterminer la base d'imposition.
La base de la CVAE est la valeur ajoutée fiscale : sa définition[11] diffère de la valeur ajoutée comptable[12]. Cette base est plafonnée à 80 % du chiffre d’affaires pour les contribuables dont le chiffre d’affaires est inférieur à 7,6 millions d'euros et à 85 % dans les autres cas.
Le chiffre d'affaires retenu pour la CVAE diffère aussi du chiffre d'affaires comptable[13].
un taux nul pour les entreprises dont le chiffre d’affaires est inférieur à 500 000 €,
un taux progressif situé entre 0 et 0,25 % pour les entreprises dont le chiffre d’affaires est compris entre 500 000 € et 3 000 000 €.
un taux progressif situé entre 0,25 et 0,7 % pour les entreprises dont le chiffre d’affaires est compris entre 3 000 000 € et 10 000 000 €.
un taux progressif situé entre 0,7 et 0,75 % pour les entreprises dont le chiffre d’affaires est compris entre 10 000 000 € et 50 000 000 €.
un taux de 0,75 % pour les entreprises dont le chiffre d’affaires est supérieur à 50 000 000 €.
Établissement et paiement
La CVAE fait l’objet de deux acomptes (au et au ), basés sur la valeur ajoutée de la dernière déclaration de résultats[15]. La liquidation intervient le deuxième jour ouvré suivant le 1er mai de l’année suivant celle de l’imposition.
À cette même date, une déclaration doit être déposée. Cette déclaration comporte le chiffre d’affaires, la valeur ajoutée et les effectifs par établissement[16].
Affectation aux collectivités
Le produit de la CVAE est réparti entre les différents niveaux de collectivités territoriales de la façon suivante (jusqu'en 2016) :
Pour les sociétés à établissements multiples, la répartition de l’imposition (qui par nature est calculé au niveau global de la société), se fait au prorata des effectifs déclarés dans chaque établissement.
L'État prendra en charge une partie ou la totalité de la CVAE pour les entreprises dont le chiffre d’affaires est inférieur à 50 millions d'euros.
Si le principe général est qu'une collectivité perçoit le produit de la CVAE versée par les entreprises implantées sur son territoire, l'article 78 de la loi de finances initiale pour 2010[1] a prévu la création en 2011 de fonds de péréquation de la CVAE entre les régions d'une part, entre les départements d'autre part. Ces fonds recevront 25 % du produit de la CVAE versée par ces collectivités et la leur redistribueront selon des critères liés non à l'implantation des entreprises mais à la population et aux charges supportées par les collectivités, notamment :
l'effectif des élèves scolarisés et la superficie pour les régions ;
le nombre de bénéficiaires de minima sociaux et la longueur de la voirie départementale pour les départements.
Faisant suite à des transferts de compétences des départements vers les régions (Loi NOTRe), la loi de finances pour 2016 modifie la répartition de la CVAE entre les départements et les régions. La nouvelle répartition est la suivante à compter du [17] :
Depuis la loi de finances de 2021 et la baisse de 50% des impôts de production, la CVAE n'est plus perçue par les régions. En effet, la part régionale correspondait à 50% de la CVAE payée par les entreprises.
Dans une note de Philippe Martin et Alain Trannoy de , le Conseil d'analyse économique (CAE) recommande la suppression de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) afin de simplifier la taxation des entreprises — celles-ci doivent remplir une déclaration spécifique pour s’acquitter de la CVAE — et d’éliminer les distorsions qu'elle crée (« Le fait que le taux applicable sur la VA soit progressif selon le CA, rend de facto cette taxe dépendante du CA, ce qui l’expose à des effets distorstifs, même si ces effets sont plus complexes et certainement moins forts que ceux identifiés avec la C3S. On peut illustrer les distorsions potentiellement générées par la grande hétérogénéité des CVAE effectivement payées en fonction de la VA. Par exemple, pour des entreprises du 9e décile de VA, 25 % des entreprises ont un taux inférieur à 0,7 %, et 25 % un taux supérieur à 1,4 %. Ainsi, à VA similaire, le taux de CVAE peut passer du simple au double. »)[23],[24].
↑Philippe Martin et Alain Trannoy, « Les impôts sur (ou contre) la production », Les notes du conseil d’analyse économique, Conseil d'analyse économique, no 53, (lire en ligne)
↑Camille Urvoy, « Impôts sur la production : quel impact sur la compétitivité ? Analyse de trois taxes sur données d’entreprises », Focus CAE, Conseil d'analyse économique, no 35, (lire en ligne)